Côte d''Ivoire
«<i>Nous n’avons pas le droit de décevoir les Ivoiriens</i>»
Un certain optimisme régnait ce mercredi 15 janvier à Paris, lors de l’ouverture d’une conférence à huis clos, souvent qualifiée «de la dernière chance», qui doit se poursuivre jusqu’au 24 janvier prochain à Marcoussis, à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale française.
«La France, pays hôte, est là pour vous apporter son appui, sa solidarité. Nous ne soutenons ni une personne ni un camp. Il faut savoir construire des solutions avec générosité et intelligence, pour surmonter les obstacles. Votre mission est claire, historique : un devoir de rigueur, de solidarité, d’ouverture d’esprit. Nous n’avons pas le droit, vous n’avez pas le droit de décevoir les attentes du peuple ivoirien». Dominique de Villepin, d’un ton solennel, a ouvert mercredi 15 janvier les travaux de la réunion inter-ivoirienne, dans le centre des conférences internationales de l’avenue Kléber de Paris, en s’adressant directement aux partis politiques et mouvements rebelles qui ont tous répondu positivement à la proposition française de tenir en France une réunion exceptionnelle de tous les protagonistes de la crise ivoirienne.
Le ministre français des Affaires étrangères a ensuite ajouté : «la Côte d’Ivoire est blessée, mais je suis optimiste». Il a également engagé les participants à aborder «le concept d’ivoirité» qui déchire les Ivoiriens depuis une dizaine d’années, mais aussi la question foncière, dans le but de donner aux étrangers (plus du quart de la population du pays) un «vrai statut», et de respecter la constitution (adoptée en 2000 par 86% des Ivoiriens), l’intégrité territoriale (remise en cause par la rébellion déclenchée le 19 septembre dernier), les droits de l’homme (violés des deux côtés) et la démocratie (souhaitée de tous).
Cette conférence a ensuite poursuivi ses travaux à Marcoussis, une petite ville située à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale française, dans le Centre national du rugby. Tous les acteurs de la longue crise, partis politiques et mouvements rebelles, participent à cette réunion destinée à trouver une issue politique à un conflit qui déchire l’ancienne colonie française depuis le 19 septembre dernier : les quatre principaux partis politiques (FPI, PDCI, RDR et UDPCI), trois autres partis représentés à l’Assemblée nationale (PIT, MFA et UDCY), et les trois mouvements rebelles qui contrôlent le nord et l’ouest de la Côte d’Ivoire (MPCI, MPIGO et MJP).
«Ca passe ou ça casse !»
De nombreuses vedettes politiques figurent parmi les participants : le président du FPI (le parti créé par Laurent Gbagbo) Pascal Affi N’guessan, également premier ministre ; l’ancien président Henri Konan Bédié, chassé du pouvoir lors du «putsch de Noël» 1999, qui dirige la délégation du PDCI ; l’ancien premier ministre Alassane Ouattara, président (en exil) du RDR ; et l’ancien leader étudiant Guillaume Soro, aujourd’hui dirigeant politique de la rébellion et secrétaire général du MPCI.
Pour la presse ivoirienne, profondément divisée sur les enjeux comme sur l’issue de cette réunion à huis clos, s’accorde cependant à penser qu’il s’agit d’une «ultime réunion» et que cette fois-ci «ça passe ou ça casse !». Cela confirme que les différences de vue demeurent importantes entre les rebelles, partisans d’une refonte totale des institutions et d’élections anticipées, et les loyalistes au pouvoir à Abidjan, qui insistent sur la légalité constitutionnelle, la préservation de l’intégrité territoriale et le cantonnement et désarmement des rebelles.
Un certain optimiste prévaut néanmoins dans les couloirs de cette rencontre. Dans une déclaration faite la veille pour notre site, le chef de la délégation de l’ONU, le mauritanien Ahmed ould Abdallah, s’est dit «très optimiste». De retour d’Abidjan où il a pu s’entretenir avec de nombreux responsables, le représentant personnel de Kofi Annan a souligné que cette fois-ci tous les participants font confiance aux différents intermédiaires (France, ONU, CEDEAO et UA) et que cela est un «facteur nouveau et positif» qui devrait permettre d’aboutir à un compromis acceptable pour toutes les parties.
Le ministre français des Affaires étrangères a ensuite ajouté : «la Côte d’Ivoire est blessée, mais je suis optimiste». Il a également engagé les participants à aborder «le concept d’ivoirité» qui déchire les Ivoiriens depuis une dizaine d’années, mais aussi la question foncière, dans le but de donner aux étrangers (plus du quart de la population du pays) un «vrai statut», et de respecter la constitution (adoptée en 2000 par 86% des Ivoiriens), l’intégrité territoriale (remise en cause par la rébellion déclenchée le 19 septembre dernier), les droits de l’homme (violés des deux côtés) et la démocratie (souhaitée de tous).
Cette conférence a ensuite poursuivi ses travaux à Marcoussis, une petite ville située à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale française, dans le Centre national du rugby. Tous les acteurs de la longue crise, partis politiques et mouvements rebelles, participent à cette réunion destinée à trouver une issue politique à un conflit qui déchire l’ancienne colonie française depuis le 19 septembre dernier : les quatre principaux partis politiques (FPI, PDCI, RDR et UDPCI), trois autres partis représentés à l’Assemblée nationale (PIT, MFA et UDCY), et les trois mouvements rebelles qui contrôlent le nord et l’ouest de la Côte d’Ivoire (MPCI, MPIGO et MJP).
«Ca passe ou ça casse !»
De nombreuses vedettes politiques figurent parmi les participants : le président du FPI (le parti créé par Laurent Gbagbo) Pascal Affi N’guessan, également premier ministre ; l’ancien président Henri Konan Bédié, chassé du pouvoir lors du «putsch de Noël» 1999, qui dirige la délégation du PDCI ; l’ancien premier ministre Alassane Ouattara, président (en exil) du RDR ; et l’ancien leader étudiant Guillaume Soro, aujourd’hui dirigeant politique de la rébellion et secrétaire général du MPCI.
Pour la presse ivoirienne, profondément divisée sur les enjeux comme sur l’issue de cette réunion à huis clos, s’accorde cependant à penser qu’il s’agit d’une «ultime réunion» et que cette fois-ci «ça passe ou ça casse !». Cela confirme que les différences de vue demeurent importantes entre les rebelles, partisans d’une refonte totale des institutions et d’élections anticipées, et les loyalistes au pouvoir à Abidjan, qui insistent sur la légalité constitutionnelle, la préservation de l’intégrité territoriale et le cantonnement et désarmement des rebelles.
Un certain optimiste prévaut néanmoins dans les couloirs de cette rencontre. Dans une déclaration faite la veille pour notre site, le chef de la délégation de l’ONU, le mauritanien Ahmed ould Abdallah, s’est dit «très optimiste». De retour d’Abidjan où il a pu s’entretenir avec de nombreux responsables, le représentant personnel de Kofi Annan a souligné que cette fois-ci tous les participants font confiance aux différents intermédiaires (France, ONU, CEDEAO et UA) et que cela est un «facteur nouveau et positif» qui devrait permettre d’aboutir à un compromis acceptable pour toutes les parties.
par Elio Comarin
Article publié le 15/01/2003