Irak
Pas de calendrier pour l’attaque
Le renforcement du dispositif militaire dans la région du Golfe ne serait pas, si l’on en croit les déclarations des responsables américains mais aussi britanniques, révélateur de l’imminence d’une attaque contre l’Irak. Et pourtant, l’envoi massif de troupes peut difficilement être interprété comme une simple mesure d’intimidation. D’autant que George W. Bush a déclaré ce mardi que «le temps était compté» pour Saddam Hussein.
Il y a décidément deux niveaux dans la gestion de la crise irakienne. D’un côté, Washington est entré dans la phase active des préparatifs de la guerre en commençant l’acheminement massif vers le Golfe de troupes et de matériel. Ce qui devrait porter rapidement le chiffre des effectifs sur le terrain à 150 000 hommes. Un élan suivi par Londres qui met en place, en ce moment, le déploiement naval le plus important depuis la guerre des Malouines en 1982. Et de l’autre, les responsables américains et anglais, pourtant très va-t-en guerre jusqu’ici, ont tenté de tempérer les réactions en affirmant qu’aucun calendrier n’avait été, pour le moment, décidé concernant une attaque contre l’Irak.
Tony Blair, le Premier ministre britannique, a ainsi essayé de calmer les critiques manifestées à l’intérieur même de son camp politique, sur son intention de soutenir une campagne militaire américaine coûte que coûte. Il a déclaré qu’il voulait «maintenir l’autorité de l’ONU» et a souhaité l’adoption d’une deuxième résolution par le Conseil de sécurité s’il était prouvé que l’Irak possède des armes de destruction massive. Ari Fleischer, le porte-parole de la Maison Blanche, a quant à lui précisé que le président américain, George W. Bush, n’avait pas de «calendrier fixe» concernant le déclenchement d’une intervention en Irak et que la décision était liée au travail sur place des inspecteurs en désarmement dont «le rôle est une partie essentielle dans ce processus». «Les inspecteurs doivent être en Irak pour faire le travail que la communauté internationale leur a demandé de faire et ils sont en plein milieu de cette tâche».
Le terrain et le discours
Ces déclarations ont contribué à calmer les craintes concernant une attaque imminente d’ici le mois de février. Le report d’une éventuelle intervention militaire à l’automne a même été évoqué. Cela permettrait, en effet, de laisser les inspecteurs avancer leurs recherches comme l’ont souhaité récemment Hans Blix, le chef de la Commission de contrôle, de vérification et d’inspection de l’ONU (Cocovinu) et Mohamed ElBaradeï, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Ce dernier a, en effet, précisé lors d’une visite à Paris que les inspecteurs avaient «encore besoin de quelques mois pour terminer leur mission» et que la date du 27 janvier à laquelle ils doivent faire un premier rapport sur leurs investigations en Irak, ne représentait pas une fin en soi. Hans Blix a même estimé que cette date marquait en fait «le début du processus de vérification».
Le calendrier de l’offensive ainsi décalé, qui aurait l’avantage de permettre de ne pas lancer une attaque pendant la période difficile des grosses chaleurs dans la région, pose tout de même la question du maintien de 150 000 hommes, voire même plus si l’on en croît la chaîne américaine ABC qui annonce maintenant le chiffre de 350 000 soldats nécessaires pour une intervention, pendant des mois dans la région. Une opération dont le coût serait extrêmement élevé.
Une telle perspective n’est pas non plus cohérente avec les affirmations précédentes et maintes fois répétées, tant par les responsables américains que britanniques, sur l’existence de preuves irréfutables du réarmement irakien dont ils disposeraient. Tony Blair a d’ailleurs clairement mis en cause le rapport présenté, au mois de décembre, par l’Irak à l’ONU sur l’état de son arsenal. Le Premier ministre britannique a jugé qu’il était «insuffisant et probablement faux».
Pour le moment, aucune preuve n’a pourtant été fournie malgré les demandes répétées des inspecteurs qui se sont pourtant félicités de la bonne coopération avec les services de renseignement américain et britannique. Hans Blix a simplement fait part, ce mardi, de la découverte en Irak «de matériel introduit en contrebande à des fins militaires». Tout en précisant qu’il restait encore à déterminer s’il s’agit d’armes de destruction massive.
Tony Blair, le Premier ministre britannique, a ainsi essayé de calmer les critiques manifestées à l’intérieur même de son camp politique, sur son intention de soutenir une campagne militaire américaine coûte que coûte. Il a déclaré qu’il voulait «maintenir l’autorité de l’ONU» et a souhaité l’adoption d’une deuxième résolution par le Conseil de sécurité s’il était prouvé que l’Irak possède des armes de destruction massive. Ari Fleischer, le porte-parole de la Maison Blanche, a quant à lui précisé que le président américain, George W. Bush, n’avait pas de «calendrier fixe» concernant le déclenchement d’une intervention en Irak et que la décision était liée au travail sur place des inspecteurs en désarmement dont «le rôle est une partie essentielle dans ce processus». «Les inspecteurs doivent être en Irak pour faire le travail que la communauté internationale leur a demandé de faire et ils sont en plein milieu de cette tâche».
Le terrain et le discours
Ces déclarations ont contribué à calmer les craintes concernant une attaque imminente d’ici le mois de février. Le report d’une éventuelle intervention militaire à l’automne a même été évoqué. Cela permettrait, en effet, de laisser les inspecteurs avancer leurs recherches comme l’ont souhaité récemment Hans Blix, le chef de la Commission de contrôle, de vérification et d’inspection de l’ONU (Cocovinu) et Mohamed ElBaradeï, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Ce dernier a, en effet, précisé lors d’une visite à Paris que les inspecteurs avaient «encore besoin de quelques mois pour terminer leur mission» et que la date du 27 janvier à laquelle ils doivent faire un premier rapport sur leurs investigations en Irak, ne représentait pas une fin en soi. Hans Blix a même estimé que cette date marquait en fait «le début du processus de vérification».
Le calendrier de l’offensive ainsi décalé, qui aurait l’avantage de permettre de ne pas lancer une attaque pendant la période difficile des grosses chaleurs dans la région, pose tout de même la question du maintien de 150 000 hommes, voire même plus si l’on en croît la chaîne américaine ABC qui annonce maintenant le chiffre de 350 000 soldats nécessaires pour une intervention, pendant des mois dans la région. Une opération dont le coût serait extrêmement élevé.
Une telle perspective n’est pas non plus cohérente avec les affirmations précédentes et maintes fois répétées, tant par les responsables américains que britanniques, sur l’existence de preuves irréfutables du réarmement irakien dont ils disposeraient. Tony Blair a d’ailleurs clairement mis en cause le rapport présenté, au mois de décembre, par l’Irak à l’ONU sur l’état de son arsenal. Le Premier ministre britannique a jugé qu’il était «insuffisant et probablement faux».
Pour le moment, aucune preuve n’a pourtant été fournie malgré les demandes répétées des inspecteurs qui se sont pourtant félicités de la bonne coopération avec les services de renseignement américain et britannique. Hans Blix a simplement fait part, ce mardi, de la découverte en Irak «de matériel introduit en contrebande à des fins militaires». Tout en précisant qu’il restait encore à déterminer s’il s’agit d’armes de destruction massive.
par Valérie Gas
Article publié le 14/01/2003