Proche-Orient
Terje Larsen : réinstaurer une Autorité palestinienne crédible
Terje Roed-Larsen, représentant spécial de l'ONU pour le proche Orient, a participé à la conférence de Londres sur la réforme de l’Autorité palestinienne. Il estime qu’il existe au sein de celle-ci des personnalités crédibles qui permettraient la rénovation de l’Autorité. Il répond aux questions de notre envoyé spécial.
RFI : Était-il nécessaire de tenir cette conférence de Londres alors que la plupart des villes palestiniennes sont occupées et que les responsables palestiniens ne peuvent pas circuler librement ?
Terje Roed-Larsen : Je pense que cette conférence de Londres a d'abord montré qu'il y avait un consensus remarquable concernant la création d'un État palestinien dans le cadre de ce que l'on appelle la solution de deux États. Pour les Palestiniens, cela signifierait la fin de l'occupation israélienne commencée en 1967 et l'établissement d'un État vivant en paix aux côtés d'Israël. La conférence a permis de se concentrer sur les efforts palestiniens en matière de sécurité. Il y a une demande unanime pour que toutes les violences palestiniennes et en particulier les attaques terroristes cessent immédiatement. Deuxièmement, sur le plan des réformes, les Palestiniens sont sur le point de finaliser leur future constitution. Elle prévoit la création d'un poste de premier ministre qui devrait contribuer à restaurer la crédibilité des Palestiniens. Nous avons également évoqué la terrible situation économique puisque la moitié de la population palestinienne est au chômage et vit sous le seuil de pauvreté
RFI : Vous avez été largement impliqué depuis le début du processus de paix. Quel est selon vous le principal résultat depuis 1993 ?
TRL : Une fois encore la principale réussite c'est que chacun reconnaît que seule la création d'un État palestinien indépendant permettra de sortir de la crise . il faudra ensuite que cela soit suivi par des accords de paix entre Israël et ses voisins, plus particulièrement la Syrie et la Jordanie. Malheureusement, il y a également une triste réalité. Ce sont les violences quasi quotidiennes depuis deux ans. C'est un cauchemar pour ceux qui oeuvrent pour la paix.
RFI : Pensez-vous que le gouvernement et la société israélienne sont prêts à soutenir une solution politique acceptable pour les Palestiniens ?
TRL : Les sondages récents ont montré de manière régulière qu'il y a une majorité aussi bien chez les Israéliens que chez les Palestiniens favorables à la solution de deux États.
RFI : Peut-il y avoir des réformes au sein de l'autorité palestinienne avec l'actuel gouvernement et en particulier avec certains ministres accusés de corruption ?
TRL : Je pense qu'au sein de l'Autorité palestinienne, il y a des responsables crédibles au yeux de la communauté internationale. Je pense que cela offre l'espoir de voir réinstaurer une Autorité palestinienne crédible qui pourrait être un partenaire crédible. C'est une nécessité si nous voulons redémarrer une nouvelle fois le processus de paix.
RFI : Pensez-vous que Yasser Arafat soit toujours l'homme indispensable pour mener ces réformes ?
TRL : En ce qui concerne les Nations Unies, Yasser Arafat est le chef des Palestiniens. Il a été élu au cours d'élections démocratiques sous supervision internationale. C'est ainsi que nous le considérions, que nous continuons à le considérer et que nous le ferons encore dans le futur. Cela dit, il est profondément troublant de constater que l'Autorité palestinienne n'a pas pu sous la direction de Yasser Arafat conserver le monopole de l'usage de la violence dans les territoires qui étaient sous son contrôle. Dans ce domaine, beaucoup plus aurait dû être fait et beaucoup plus doit être fait.
RFI : Pensez-vous que les Américains soient prêts à faire pression sur Israël pour qu'il accepte la feuille de route rédigé par le Quartette ?
TRL : Il est trop tôt pour répondre à cette question. Nous sommes en pleine campagne électorale en Israël. Nous devrons nous pencher sur ce dossier dès qu'il y aura un nouveau gouvernement en Israël et dès que l'Autorité palestinienne aura été réformée et réorganisée. Ainsi nous aurons deux partenaires crédibles qui veulent s'engager dans un dialogue, facilité alors par la communauté internationale.
Terje Roed-Larsen : Je pense que cette conférence de Londres a d'abord montré qu'il y avait un consensus remarquable concernant la création d'un État palestinien dans le cadre de ce que l'on appelle la solution de deux États. Pour les Palestiniens, cela signifierait la fin de l'occupation israélienne commencée en 1967 et l'établissement d'un État vivant en paix aux côtés d'Israël. La conférence a permis de se concentrer sur les efforts palestiniens en matière de sécurité. Il y a une demande unanime pour que toutes les violences palestiniennes et en particulier les attaques terroristes cessent immédiatement. Deuxièmement, sur le plan des réformes, les Palestiniens sont sur le point de finaliser leur future constitution. Elle prévoit la création d'un poste de premier ministre qui devrait contribuer à restaurer la crédibilité des Palestiniens. Nous avons également évoqué la terrible situation économique puisque la moitié de la population palestinienne est au chômage et vit sous le seuil de pauvreté
RFI : Vous avez été largement impliqué depuis le début du processus de paix. Quel est selon vous le principal résultat depuis 1993 ?
TRL : Une fois encore la principale réussite c'est que chacun reconnaît que seule la création d'un État palestinien indépendant permettra de sortir de la crise . il faudra ensuite que cela soit suivi par des accords de paix entre Israël et ses voisins, plus particulièrement la Syrie et la Jordanie. Malheureusement, il y a également une triste réalité. Ce sont les violences quasi quotidiennes depuis deux ans. C'est un cauchemar pour ceux qui oeuvrent pour la paix.
RFI : Pensez-vous que le gouvernement et la société israélienne sont prêts à soutenir une solution politique acceptable pour les Palestiniens ?
TRL : Les sondages récents ont montré de manière régulière qu'il y a une majorité aussi bien chez les Israéliens que chez les Palestiniens favorables à la solution de deux États.
RFI : Peut-il y avoir des réformes au sein de l'autorité palestinienne avec l'actuel gouvernement et en particulier avec certains ministres accusés de corruption ?
TRL : Je pense qu'au sein de l'Autorité palestinienne, il y a des responsables crédibles au yeux de la communauté internationale. Je pense que cela offre l'espoir de voir réinstaurer une Autorité palestinienne crédible qui pourrait être un partenaire crédible. C'est une nécessité si nous voulons redémarrer une nouvelle fois le processus de paix.
RFI : Pensez-vous que Yasser Arafat soit toujours l'homme indispensable pour mener ces réformes ?
TRL : En ce qui concerne les Nations Unies, Yasser Arafat est le chef des Palestiniens. Il a été élu au cours d'élections démocratiques sous supervision internationale. C'est ainsi que nous le considérions, que nous continuons à le considérer et que nous le ferons encore dans le futur. Cela dit, il est profondément troublant de constater que l'Autorité palestinienne n'a pas pu sous la direction de Yasser Arafat conserver le monopole de l'usage de la violence dans les territoires qui étaient sous son contrôle. Dans ce domaine, beaucoup plus aurait dû être fait et beaucoup plus doit être fait.
RFI : Pensez-vous que les Américains soient prêts à faire pression sur Israël pour qu'il accepte la feuille de route rédigé par le Quartette ?
TRL : Il est trop tôt pour répondre à cette question. Nous sommes en pleine campagne électorale en Israël. Nous devrons nous pencher sur ce dossier dès qu'il y aura un nouveau gouvernement en Israël et dès que l'Autorité palestinienne aura été réformée et réorganisée. Ainsi nous aurons deux partenaires crédibles qui veulent s'engager dans un dialogue, facilité alors par la communauté internationale.
par Propos recueillis par Franck Weil-Rabaud
Article publié le 15/01/2003