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Côte d''Ivoire

Accrochages à Bloléquin

Les forces françaises s’interposent entre les troupes rebelles du MPIGO et les FANCI, forces gouvernementales pour faire respecter les accords de cessez-le-feu. La bonne tenue de la table ronde de Marcoussis est aussi à ce prix.
Jeudi 16 janvier, alors que les différentes délégations ivoiriennes débattent du code de la nationalité, pour leur première journée de travail, une nouvelle traverse la salle. La rupture du cessez-le-feu dans l’ouest de la Côte d’Ivoire entre les forces gouvernementales et les rebelles du MPIGO. Chaque délégation est restée calme échangeant discrètement quelques observations. Le malaise est visible. La délégation gouvernementale et du FPI conduite par le Premier ministre Pascal Affi N’guessan n’a pas cherché à exploiter immédiatement l’information, se satisfaisant de sa posture de victime et d’agressé.

Le malaise était plus perceptible du côté des représentants du MPIGO, qui avaient besoin d’en savoir plus, mais déjà affirmaient qu’ils ne croyaient rien de tout ce qui était rapporté par les dépêches de l’AFP. Après avoir longuement discuté avec son état-major sur le terrain en Côte d’Ivoire, le sergent Félix Doh s’est mis à personnellement faire le tour des différentes presses africaines et internationales pour apporter un démenti aux faits qui sont imputés à son mouvement. A son tour il accuse les forces loyalistes d’avoir attaqué les positions du MPIGO à Bloléquin dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. «Mon adjoint le sergent Israël, avait reçu des instructions fermes auxquelles il n’a jamais dérogé. Il devait déterminer avec les représentants de l’armée française les différentes positions pour un strict respect du cessez-le-feu, c’est alors que son peloton a essuyé une agression des mercenaires de Gbagbo» affirme le sergent Félix Doh.

Incidents mineurs

Le MPIGO considère que ces accrochages avaient pour but de «déstabiliser le mouvement par des provocations. Nous n’y succomberons pas et nous continuons à chercher ici à Marcoussis les solutions de sortie de crise» précise-t-il. Selon ses informations il n’y aurait pas eu de victimes. Au ministère des Affaires étrangères français, on a qualifié ces accrochages «d’incidents mineurs». Le cessez-le-feu doit «être pleinement respecté et nous y veillerons» ajoute François Rivasseau, le porte-parole du ministère. En effet, selon plusieurs sources concordantes des détachements de l’armée française auraient pris position entre les protagonistes à Bloléquin.

De Marcoussis au sud de Paris à Bloléquin à l’ouest de la Côte d’Ivoire en passant par le quai d’Orsay à Paris (siège du ministère français des Affaire étrangères) la consigne est à l’apaisement. Les autorités françaises ont beaucoup insisté auprès des chefs de mouvements présents à Marcoussis pour qu’ils transmettent à leurs troupes des consignes de retenue pour un réel respect du cessez-le-feu. Quant aux accusations mutuelles de responsables de la rupture de la trêve tout le monde s’accorde à penser que c’est de bonne guerre, dès l’instant qu’elles ne compromettent la bonne tenue de la table ronde.



par Didier  Samson

Article publié le 17/01/2003