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Politique française

L’UDF cherche sa place au sein de la majorité

Du 17 au 19 janvier, le parti de centre droit tient son congrès annuel, à Paris. Ce sera l’occasion pour son président, François Bayrou, d’être sans nul doute réélu. En 2002, le leader de l’UDF a vécu une année difficile et délicate avec les élections présidentielle et législatives et avec la création de l’UMP, le grand parti de droite, son mouvement a bien du mal à faire entendre sa voix.
L’année 2002 a été pour l’UDF une année pénible. Son président François Bayrou, candidat à l’élection présidentielle, n’a recueilli en avril dernier que 6,89% des voix derrière Jacques Chirac, Jean-Marie Le Pen et Lionel Jospin, alors qu’il espérait beaucoup mieux. Et aux législatives, il a fallu faire face aux attaques incessantes de l’UMP qui a remporté haut la main ce scrutin mais qui a surtout décimé les rangs de l’UDF avec le départ massif de bon nombre de parlementaires pour le parti de Jacques Chirac.

L'avenir s'annonçait donc assez sombre pour le parti de centre droit au printemps dernier, mais il semblerait que son président l'ait repris en main en se positionnant comme la «mouche du coche» au sein de la majorité parlementaire. En effet, dans Le Figaro daté du 16 janvier, François Bayrou défini la place de son parti dans le paysage politique comme étant celui des «non-inféodés» à l'UMP et ayant pour rôle de soutenir «l'esprit de réforme, mais libre de son jugement». Un parti qui sache être critique ou en accord, c'est selon, avec les directions prises par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.

L’UDF se pose en «défenseur du plauralisme»

Ainsi, l’UDF acquiesce quand le chef du gouvernement, conformément aux vœux de Jacques Chirac pendant la campagne présidentielle, veut faire de l’insécurité son principal cheval de bataille, suit mollement sur la décentralisation ou encore se démarque en demandant un référendum sur le dossier des retraites. En revanche, le parti de François Bayrou se pose en contradicteur sur l’élargissement de l’Union européenne à la Turquie et sait même aller au front, notamment en décembre 2002, lors d’une élection législative partielle dans les Yvelines, quand il inflige son premier revers à l’UMP avec la victoire de Christian Blanc, ancien PDG d’Air France, nouvellement rangé aux côtés de François Bayrou après avoir été rocardien. «L’UDF, c’est la garantie que le débat aura lieu et que les Français pourront se faire une idée», aime à rappeler François Bayrou, quand il en a l’occasion. Lorsque le gouvernement choisi un découpage en huit circonscriptions régionales au lieu de 22 envisagées pour le scrutin européen de 2004, François Bayrou est soulagé. En effet, il aurait eu bien du mal à trouver 22 chefs de file pour notamment contrer l’UMP mais surtout à avoir une représentativité digne de ce nom au sein des instances européennes.

Ce congrès statutaire qui débute le 17 janvier pour se clore le 19, est celui «de l’affirmation de l’UDF comme défenseur du pluralisme dans la majorité et dans la démocratie française», affirme son président qui devrait être réélu, sans problème à son poste car seuls deux militants inconnus du grand public se présentent face à lui. Si l’on en juge par un sondage CSA récemment rendu public, François Bayrou est sur la bonne voie. En effet, 36% des Français considèrent que son action est «utile à la majorité et au gouvernement Raffarin» contre 30% qui la trouvent «gênante».

Lire également :
François Bayrou... Et s'il n'en reste qu'un
(L'éditorial politique de Geneviève Goëtzinger)



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 16/01/2003