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Côte d''Ivoire

Semaine décisive

Les délégués ivoiriens disposent de 5 jours pour élaborer un plan de sortie de crise. Samedi et dimanche prochain, un sommet des chefs d’Etat africains doit entériner ce plan à Paris. A l’approche de l’échéance la tension va monter d’autant que les rebelles appellent à manifester à Abidjan.
La semaine qui s’annonce sera décisive pour la Côte d’Ivoire. Les négociations de Marcoussis doivent en effet se conclure avant le 25 janvier, date à laquelle les chefs d’Etat africains et le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, sont conviés à Paris pour un sommet de deux jours afin d’entériner l’accord de sortie de crise dont doit accoucher la table ronde inter ivoirienne organisée sous les auspices de la France.

Après quelques jours de discussions, de premières avancées semblent avoir été réalisées. Premier constat : le dialogue s’est établi. Les parties représentées autour de la table ronde se parlent et un certain nombre de points de convergence semblent se dessiner.

Selon les informations révélées par Ghislaine Dupont de RFI, un consensus serait sur le point d’être trouvé pour régulariser la situation des étrangers qui étaient présents en Côte d’Ivoire avant l’indépendance et de ceux qui sont nés sur le territoire ivoirien entre 1961 et 1972, date du premier code de la nationalité qui combinait droit du sang et droit du sol. L’idée qui se dégage des discussions de Marcoussis serait de procéder à la naturalisation de tous ceux qui correspondent à ces critères.

Les rebelles du MPCI font monter la tension

Autre sujet sensible abordé avant la pause intervenue dimanche dans les discussions: les conditions d’éligibilité du président de la République. Les débats sur cette question hautement polémique depuis plus deux ans auront pour conséquence de déterminer notamment si Alassane Ouattara pourra un jour participer à la compétition électorale pour la magistrature suprême. Aux dires de certains participants, les discussions autour de l’article 35 de la constitution ivoirienne auraient fait des progrès.

L’article 35 de la constitution est actuellement ainsi rédigé. Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n'est rééligible qu'une fois. Le candidat à l'élection présidentielle doit être âgé de quarante ans au moins et de soixante quinze au plus. Il doit être ivoirien d'origine, né de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens d'origine. Il doit n'avoir jamais renoncé à la nationalité ivoirienne. Il ne doit s'être jamais prévalu d'une autre nationalité. Il doit avoir résidé en Côte d'Ivoire de façon continue pendant cinq années précédant la date des élections et avoir totalisé dix ans de présence effective. L'obligation de résidence indiquée au présent article ne s'applique pas aux membres des représentations diplomatiques et consulaires, aux personnes désignées par l'Etat pour occuper un poste ou accomplir une mission à l'étranger, aux fonctionnaires internationaux et aux exilés politiques. Le candidat à la Présidence de la République doit présenter un état complet de bien-être physique et mental dûment constaté par un collège de trois médecins désignés par le Conseil constitutionnel sur une liste proposée par le Conseil de l'Ordre des médecins. Ces trois médecins doivent prêter serment devant le Conseil constitutionnel. Il doit être de bonne moralité et d'une grande probité. Il doit déclarer son patrimoine son patrimoine et en justifier l'origine.


Les discussions doivent reprendre lundi dans le huis clos du centre national du rugby de Marcoussis dans la banlieue sud de Paris. A l’approche de l’échéance des débats, il est évident que la tension va monter entre les participants qui devront faire des concessions s’ils veulent être en mesure de présenter un plan de sortie de crise aux chefs d’Etat de la région à la date du samedi 25 janvier. Dans cette perspective, les rebelles du MPCI (Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire) appellent leurs partisans à manifester pour la première fois à Abidjan le mercredi 22 janvier. Une initiative qui risque de ne pas contribuer à l’apaisement des esprits.



par Philippe  Couve

Article publié le 19/01/2003