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Irak

Bush prêt à partir en guerre seul

Le président américain estime que les Etats-Unis seraient fondés à intervenir seuls contre l’Irak dans le cas où le Conseil de sécurité de l’ONU «ne ferait rien», rapporte le chef de la diplomatie américaine.
Le message transmis par Colin Powell est clair : George Bush s’estime fondé à agir contre l’Irak, même si le Conseil de sécurité des Nations unies ne prend aucune décision en ce sens. Dans un entretien accordé à la presse allemande de ce samedi, le chef de la diplomatie américaine déclare : «Nous pensons qu’à la fin du mois il sera largement prouvé que l’Irak ne coopère pas». Dans ce cas de figure, le Conseil de sécurité de l’ONU aura à se prononcer sur la suite des événements ajoute le secrétaire d’Etat américain. Et Colin Powell avertit: «On ne peut autoriser une situation où le Conseil de sécurité ne fait rien vis-à-vis de ce refus de l’Irak».

Dans ce cas de figure, «la communauté internationale a le devoir de procéder au désarmement de l’Irak par la force» ajoute le chef de la diplomatie américaine. Dans ces conditions, «le président américain estime que les Etats-Unis devront assumer seuls cette responsabilité avec les nations qui pensent comme eux» ajoute le secrétaire d’Etat américain. Colin Powell précise aussitôt que, à ce stade, «le président n’a pris aucune décision» et souhaite «régler le problème pacifiquement».

Cette menace d’intervention intervient quelques heures seulement après la mise en garde de Jacques Chirac indiquant que «s’il devait y avoir une action militaire, celle-ci ne pourrait être décidée que par le Conseil de sécurité sur le rapport des inspecteurs de l’ONU». Le président français qui recevait vendredi Hans Blix, le chef de la mission d’inspection de l’ONU en Irak, et Mohamed El Baradei, le directeur de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) a par ailleurs sommé l’Irak de «donner des témoignages indiscutables d’une coopération active».

Les inspections se poursuivent

Hans Blix et Mohamed El Baradei sont attendus dimanche en Irak avant leur retour à New York le 27 janvier pour présenter leur rapport devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Avant leur départ pour Bagdad, Mohamed El Baradei a indiqué à Vienne que le 27 janvier «n’est pas une date-butoir» pour les inspections. Pour mener les inspections à bien, «les inspecteurs ont besoin de quelques mois supplémentaires» a-t-il précisé. Parallèlement, Hans Blix avait appelé l’Irak à fournir «plus d’explications» sur concernant les ogives chimiques vides trouvées par les inspecteurs et il avait déploré le «manque de coopération active» de Bagdad.

Pour l’heure, les inspecteurs poursuivent leurs visites. Samedi, ils ont inspecté au moins six sites à l’occasion de leur 50e journée sur le terrain. Parmi leurs « cibles » du jour, des laboratoires mobiles, des entreprises nationales et des sites universitaires.

Sur place à Bagdad, on dément avec fermeté les rumeurs concernant un éventuel de Saddam Hussein. «Ce sont des stupidités» a lancé l’un des cousins de Saddam Hussein, Ali Hassan Al Majid qui est membre du Conseil de commandement de la révolution, la plus haute instance dirigeante du pays. Le départ en exil du dirigeant irakien « serait souhaitable » pourtant si l’on en croit le chancelier allemand. Gerard Schröder estime que «ce serait une solution» dans un entretien accordé à une chaîne de télévision allemande.

Lundi, l’Irak devrait être au centre de la réunion exceptionnelle du Conseil de sécurité de l’ONU souhaitée par la France. Les ministres des Affaires étrangères des 15 pays membres du Conseil de sécurité se retrouveront pour une session consacrée à la lutte contre le terrorisme.


Pour en savoir plus :


Le texte de la conférence de presse de Jacques Chirac, Hans Blix et Mohamed El Baradei (le 17/01/2003)




par Philippe  Couve

Article publié le 18/01/2003