Irak
«<i>Une alternative à la guerre</i>» ?
Hans Blix et Mohamed El Baradei, chefs des inspecteurs en armement de l’ONU sont arrivés à Bagdad pour tenter d’inciter l’Irak à «coopérer activement» avec les inspecteurs. «La guerre n’est pas inévitable» ont-ils indiqué.
En posant le pied sur le sol irakien dimanche en fin de matinée, Hans Blix s’est voulu ouvert. «La guerre n’est pas inévitable» a indiqué le chef des inspecteurs de l’ONU en Irak. «Les inspections ne sont pas un prélude à la guerre. C’est une alternative à la guerre» a-t-il ajouté en précisant qu’il allait essayer d’en convaincre ses interlocuteurs irakiens à quelques jours de la première date-butoir. En effet, dans une semaine, lundi 27 janvier, les inspecteurs doivent remettre au Conseil de sécurité de l’ONU leur rapport sur les armes irakiennes. Une date qui marquera le "début de la dernière phase" a déclaré dimanche la conseillère de George Bush pour les questions de sécurité, Condoleeza Rice.
Ce que souhaitent les inspecteurs, c’est une «coopération active de l’Irak» ne cesse de répéter Hans Blix. De son côté, le directeur de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), Mohamed El Baradei, a estimé qu’il est «dans l’intérêt de l’Irak de présenter des preuves pour que nous puissions rédiger des rapports positifs».
Polémique autour d’un document de 3000 pages
Cette mise en demeure de coopérer intervient quelques heures après le déclenchement d’une polémique autour de documents trouvés par les inspecteurs de l’ONU au domicile d’un scientifique irakien. Ce document de 3000 pages dont la découverte a été annoncée au moment où s’achevaient les manifestations des opposants à la guerre en Irak organisées un peu partout à travers le monde est encore sujet à multiples interprétations comme en témoignait lui-même le directeur de l’AIEA samedi soir.
Le scientifique chez qui les documents ont été trouvés a rejeté tout lien entre ces documents et l’ancien programme nucléaire irakien. Faleh Hassan Hamza a toutefois reconnu que les 3000 pages étaient relatifs à la technologie de séparation isotopique par laser. Cette technologie en restée au stade de la recherche avant d’être abandonnée, selon lui. Il ajoute que ces documents figurent dans les déclarations présentées par l’Irak à l’ONU depuis 1991. Le chercheurs a également dénoncé les méthodes des inspecteurs de l’ONU. Il affirme qu’ils ont tenté de le persuader de quitter le pays en arguant de la nécessité de soigner à l’étranger sa femme qui est malade. Pour le directeur de l’AIEA, Mohamed El Baradei, toutes ces affirmations sont fausses et prouvent que les autorités de Bagdad «tentent d’intimider les scientifiques et de contrôler ce qu’ils disent».
Cette polémique survient alors que les manifestations contre la guerre en Irak étaient organisées samedi dans de nombreux pays. Elles n’ont souvent pas rencontré le succès escompté par leurs organisateurs. C’est aux Etats-Unis que les défilés ont été plus denses avec 50 000 personnes à Washington (500 000 selon les organisateurs). En Europe, c’est en France que les opposants à la guerre se sont le plus mobilisés avec plusieurs dizaines de milliers de manifestants à travers le pays. Ailleurs, les défilés n’ont souvent réuni que quelques milliers de personnes.
Ce que souhaitent les inspecteurs, c’est une «coopération active de l’Irak» ne cesse de répéter Hans Blix. De son côté, le directeur de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), Mohamed El Baradei, a estimé qu’il est «dans l’intérêt de l’Irak de présenter des preuves pour que nous puissions rédiger des rapports positifs».
Polémique autour d’un document de 3000 pages
Cette mise en demeure de coopérer intervient quelques heures après le déclenchement d’une polémique autour de documents trouvés par les inspecteurs de l’ONU au domicile d’un scientifique irakien. Ce document de 3000 pages dont la découverte a été annoncée au moment où s’achevaient les manifestations des opposants à la guerre en Irak organisées un peu partout à travers le monde est encore sujet à multiples interprétations comme en témoignait lui-même le directeur de l’AIEA samedi soir.
Mohamed El Baradei : "Nous avons obtenu quelque chose comme 3000 pages de documents originaux, en arabe. Nous sommes en train de les traduire en ce moment. Ils traitent, à ce qu'il apparaît, d'une technologie d'enrichissement d'uranium, l'enrichissement au laser. Nous avons déjà eu dans le passé des informations à ce sujet: ce sont des documents liés à la fin des années 80. Pourtant, nous n'avons pas reçu auparavant les documents originaux. Et ceci, précisément, est significatif de ce sur quoi nous insistons: l'Irak devrait être plus coopératif, et nous ne devrions pas avoir à chercher nous-mêmes ces documents par nos propres moyens. Pourquoi ne pas nous les avoir fournis? Pourquoi les a-t-on gardés dans une maison privée? Pourquoi ne nous a-t-on pas dit: voici les originaux? Existe-t-il d'autres documents que nous n'ayons pas vus? Ce sont les questions que suscite la découverte de ces documents cachés dans une maison privée. Pourquoi les garde-t-on dans une maison privée? (propos traduits par RFI)
Le scientifique chez qui les documents ont été trouvés a rejeté tout lien entre ces documents et l’ancien programme nucléaire irakien. Faleh Hassan Hamza a toutefois reconnu que les 3000 pages étaient relatifs à la technologie de séparation isotopique par laser. Cette technologie en restée au stade de la recherche avant d’être abandonnée, selon lui. Il ajoute que ces documents figurent dans les déclarations présentées par l’Irak à l’ONU depuis 1991. Le chercheurs a également dénoncé les méthodes des inspecteurs de l’ONU. Il affirme qu’ils ont tenté de le persuader de quitter le pays en arguant de la nécessité de soigner à l’étranger sa femme qui est malade. Pour le directeur de l’AIEA, Mohamed El Baradei, toutes ces affirmations sont fausses et prouvent que les autorités de Bagdad «tentent d’intimider les scientifiques et de contrôler ce qu’ils disent».
Cette polémique survient alors que les manifestations contre la guerre en Irak étaient organisées samedi dans de nombreux pays. Elles n’ont souvent pas rencontré le succès escompté par leurs organisateurs. C’est aux Etats-Unis que les défilés ont été plus denses avec 50 000 personnes à Washington (500 000 selon les organisateurs). En Europe, c’est en France que les opposants à la guerre se sont le plus mobilisés avec plusieurs dizaines de milliers de manifestants à travers le pays. Ailleurs, les défilés n’ont souvent réuni que quelques milliers de personnes.
par Philippe Couve
Article publié le 19/01/2003