Social
Retraites : premier revers pour le gouvernement
Avec le rejet, par le personnel d'EDF-GDF, du projet de réforme de son régime de retraite, le gouvernement connaît son premier revers dans le chantier à haut risque qu’il vient d’ouvrir. Pour autant le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a réitéré sa détermination à poursuivre la recherche de solutions au financement des retraites.
Consultés sur l’évolution de leur retraite, les salariés de l’entreprise nationale EDF-GDF ont majoritairement répondu par la négative au projet approuvé par trois organisations syndicales sur cinq qui sont ainsi désavouées. Il s’agit d’un signe défavorable en direction du gouvernement, au moment où celui-ci lance un vaste débat sur l’avenir du financement des retraites dans une conjoncture démographique marquée par l’augmentation des retraités par rapport aux actifs.
Les agents de l’entreprise nationale ont, à 53%, repoussé un projet qui liait en grande partie leur régime spécial, particulièrement favorable, aux évolutions futures du régime général des retraites. Refusant de lâcher la proie pour l’ombre, les salariés ont donc refusé de s’engager à l’aveuglette. En effet, la réforme du régime général des retraites commence à peine et, pour assurer sa solidité, peu de solutions existent : allongement de la durée de cotisation, recul de l’âge de la retraite, augmentation des cotisations des actifs, diminution des revenus servis aux retraités. Actuellement le régime spécial EDF-GDF garantit à ses bénéficiaires 75% du dernier salaire pour 37,5 années de cotisations contre 40 ans et 50% du salaire pour le régime général.
Préalable à la privatisation
Les explications des organisations syndicales favorables à la réforme n’ont donc pas suffi, d’autant plus que le règlement de la question des retraites était présenté comme le préalable à une privatisation partielle de l’entreprise, ce qui ne fait l’unanimité des personnels. La CFDT, particulièrement explicite sur ce point, a regretté le rejet d’un accord dont l’enjeu était «de soulager l’entreprise de la charge des retraites pour qu’elle soit plus forte au moment où l’entreprise s’ouvre au marché de la concurrence». Il s’agit donc bien là d’une deuxième raison du refus majoritaire des personnels que le syndicat Sud-Rail salue comme un «camouflet» pour le gouvernement et une volonté des salariés de refuser «la casse du service public».
La tâche du gouvernement sera encore plus difficile après ce premier test de l’accueil réservé par les salariés à ses projets de réforme des retraites. Et, de fait, le secrétaire général de Force Ouvrière, Marc Blondel, reconnait que cela va peser sur l’ensemble du dossier. Quant au premier secrétaire du PS, François Hollande, il attribue au gouvernement l’entière responsabilité de cet échec.
Jean-Pierre Raffarin, qui présentait vendredi ses voeux à la presse, a réaffirmé sa détermination à poursuivre le processus de réforme et à aboutir d’ici l’été 2003. Il a relativisé l’importance du vote intervenu à EDF-GDF. En effet, l’accord ayant été signé par trois syndicats représentatifs, il est valide et applicable en droit, bien que la CGT, majoritaire parmi les personnels, ne l’ait pas adopté, s’alignant ainsi sur le résultat de la consultation. Le Premier ministre reste convaincu que «la réforme des retraites est nécessaire, qu’il faut surmonter l’impasse de 2006 et donc faire des réformes profondes. »
Les agents de l’entreprise nationale ont, à 53%, repoussé un projet qui liait en grande partie leur régime spécial, particulièrement favorable, aux évolutions futures du régime général des retraites. Refusant de lâcher la proie pour l’ombre, les salariés ont donc refusé de s’engager à l’aveuglette. En effet, la réforme du régime général des retraites commence à peine et, pour assurer sa solidité, peu de solutions existent : allongement de la durée de cotisation, recul de l’âge de la retraite, augmentation des cotisations des actifs, diminution des revenus servis aux retraités. Actuellement le régime spécial EDF-GDF garantit à ses bénéficiaires 75% du dernier salaire pour 37,5 années de cotisations contre 40 ans et 50% du salaire pour le régime général.
Préalable à la privatisation
Les explications des organisations syndicales favorables à la réforme n’ont donc pas suffi, d’autant plus que le règlement de la question des retraites était présenté comme le préalable à une privatisation partielle de l’entreprise, ce qui ne fait l’unanimité des personnels. La CFDT, particulièrement explicite sur ce point, a regretté le rejet d’un accord dont l’enjeu était «de soulager l’entreprise de la charge des retraites pour qu’elle soit plus forte au moment où l’entreprise s’ouvre au marché de la concurrence». Il s’agit donc bien là d’une deuxième raison du refus majoritaire des personnels que le syndicat Sud-Rail salue comme un «camouflet» pour le gouvernement et une volonté des salariés de refuser «la casse du service public».
La tâche du gouvernement sera encore plus difficile après ce premier test de l’accueil réservé par les salariés à ses projets de réforme des retraites. Et, de fait, le secrétaire général de Force Ouvrière, Marc Blondel, reconnait que cela va peser sur l’ensemble du dossier. Quant au premier secrétaire du PS, François Hollande, il attribue au gouvernement l’entière responsabilité de cet échec.
Jean-Pierre Raffarin, qui présentait vendredi ses voeux à la presse, a réaffirmé sa détermination à poursuivre le processus de réforme et à aboutir d’ici l’été 2003. Il a relativisé l’importance du vote intervenu à EDF-GDF. En effet, l’accord ayant été signé par trois syndicats représentatifs, il est valide et applicable en droit, bien que la CGT, majoritaire parmi les personnels, ne l’ait pas adopté, s’alignant ainsi sur le résultat de la consultation. Le Premier ministre reste convaincu que «la réforme des retraites est nécessaire, qu’il faut surmonter l’impasse de 2006 et donc faire des réformes profondes. »
par Francine Quentin
Article publié le 10/01/2003