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Immigration

Un sans-papier meurt au cours de son expulsion

En France, un Argentin sans-papier est mort dans l’avion qui devait le reconduire vers son pays. Les policiers qui l’escortaient ont-ils une responsabilité dans ce décès ?
En France, nouvelles interrogations autour d'expulsions menées au départ de l'aéroport de Roissy, près de Paris. Après l'affaire de 2 journalistes maliens interpellés quelques heures à Paris pour avoir filmé une expulsion qu'ils jugeaient musclée dans un avion d'Air France à destination de Bamako, nouvelles interrogations concernant cette fois-ci un Argentin qui a trouvé la mort alors qu'il allait être expulsé à bord d'un vol Paris-Buenos Aires. Les autorités françaises parlent d'une mort naturelle, mais certaines associations de défense des droits de l'homme se posent des questions.

Le 30 décembre au soir, un Argentin de 52 ans, escorté de deux policiers, monte à bord d'un vol Air France, reliant Paris à Buenos Aires. Un peu plus tard, ces deux mêmes policiers le transportent hors de l'avion. L'homme est mort. «Mort d'une crise cardiaque», selon la DGPN. La Direction générale de la police nationale affirme qu'il n'y a pas eu de violence et qu'il s'agit d'une «mort naturelle».

«Plié en deux sur le siège»

On se pose des questions sur ce décès du côté de l'Anafe (Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers). Pour cette association, il n'est pas rare que les personnes reconduites soient, par la contrainte, «pliées en deux sur leur siège», de manière à ce qu'elles ne puissent se débattre et attirer l'attention des autres passagers.

En France, le dernier décès connu dans le même type de circonstances remonte à 1991: un demandeur d'asile sri-lankais était mort à l'hôpital après une tentative de reconduite à bord d'un avion à destination de Colombo. La police avait parlé d'un malaise cardiaque. Mais la veuve de ce demandeur d'asile avait porté plainte, estimant que son mari était mort étouffé. Deux policiers avaient été jugés, 8 ans après les faits, jugés et relaxés. Enfin, il y a 4 ans, au départ de la Belgique cette fois-ci, une jeune nigériane, était morte étouffée par un coussin. Le ministre de l'Intérieur belge avait démissionné après ce drame.



par Catherine  Potet

Article publié le 07/01/2003