Politique française
UDF : de la phase «<i>défensive</i>» à la phase «<i>offensive</i>»
Après un week-end de vives tensions entre Alain Juppé (UMP) et François Bayrou (UDF), les deux hommes se sont rencontrés à Bordeaux à l'occasion d'un déjeuner prévu de longue date. Mettant un terme au congrès de sa formation, le 19 janvier, François Bayrou qui entend réaffirmer la place de sa formation entre l'UMP et le Parti socialiste, a vertement critiqué le parti chiraquien tout en accusant Alain Juppé de vouloir «que ses alliés se taisent» et égratigné la politique mené par Jean-Pierre Raffarin.
«L’UMP a tous les pouvoirs au niveau de l’Etat (…) Jamais aucun parti, depuis que la République existe, n’a concentré autant de pouvoirs entre ses mains (…) Elle voudrait en plus de tout cela que leurs alliés se taisent», a lancé François Bayrou, président de l’UDF, réélu le 17 janvier avec 95,46% des suffrages, à son homologue de l’UMP Alain Juppé. Se positionnant en «allié libre», il a proposé à l’ancien Premier ministre de le voir au plus vite, plutôt que «d’envoyer des télégrammes et des oukases par presse interposée». «Je suis prêt à rencontrer le président de l’UMP pour que nous discutions des meilleurs moyens de garantir notre travail en commun et de faire en sorte que celui-ci soit utile au pays», a-t-il réaffirmé.
Devant tant d’accusations et d’attaques, Alain Juppé a répondu, le 19 janvier, au président de l’UDF : «François Bayrou a perdu le sens de la mesure. Son agressivité commence à être inquiétante», a-t-il déclaré tout en se disant également prêt à la rencontrer «quand il voudra et où il voudra», pour apaiser les tensions qui règnent entre les deux formations de droite depuis quelques mois. Le président de l’UMP a de plus affirmé que son homologue de l’UDF devait lui rendre visite ce lundi à Bordeaux pour un déjeuner prévu de longue date, consacré aux infrastructures en Aquitaine. Une visite qui est «peut-être un hasard», mais qui devrait permettre une explication entre les deux hommes. «Il m’a confirmé qu’il venait. J’ai même vu le plan de table: il est à ma droite», a indiqué Alain Juppé. Quant à la discussion d’homme à homme que souhaite ardemment François Bayrou, le député-maire de Bordeaux s’y déclare prêt et assure que le lieu et la date lui importent peu. «Je lui ai déjà proposé à plusieurs reprises», a-t-il souligné.
Calmer le jeu
S’il entendait attaquer avant tout sur le terrain des idées, François Bayrou n’a donc pas pu s’empêcher de s’en prendre à l’UMP qui lui a fait perdre la moitié de ses députés. En effet, la formation centriste compte aujourd’hui 27 sénateurs et 30 députés, alors que l’UMP dispose de la majorité à l’Assemblée nationale avec 365 députés. Mais il a également tenu à préciser que des alliés pouvaient être critiques quant à l’action du gouvernement: «les meilleurs soutiens, ce ne sont pas ceux qui disent oui à tout, mais ceux qui essaient de voir clair, d’avertir des dangers et qui sont assez libres pour approuver quand ils sentent que la direction est bonne et de mettre en garde quand ils croient qu’elle est mauvaise».
Soucieux de calmer les esprits et de ne pas adopter une nouvelle fois l’attitude qu’il avait eue lors de l’élection législative partielle des Yvelines, qui a vu la victoire de Christian Blanc, ancien patron d’Air France et nouvellement arrivé dans les rangs de l’UDF, Alain Juppé a, ce week-end, montré qu’il avait retenu la leçon. Comme pour suivre les bonnes résolutions du président de l’UMP, François Bayrou a assuré, ce lundi, qu’il n’avait pas «de ressentiment personnel» à l’encontre d’Alain Juppé avant d’ajouter : «c’est une affaire de parti, de conception politique et en rien une affaire d’homme». Cependant, il a réitéré sa demande d’une «réunion au sommet entre le responsable de l’UMP et celui de l’UDF pour que les deux, ensemble, essaient de réfléchir à la manière dont la vie politique doit accepter le pluralisme».
Lire également :
Les deux oppositions
(L’éditorial politique de Geneviève Goëtzinger)
Devant tant d’accusations et d’attaques, Alain Juppé a répondu, le 19 janvier, au président de l’UDF : «François Bayrou a perdu le sens de la mesure. Son agressivité commence à être inquiétante», a-t-il déclaré tout en se disant également prêt à la rencontrer «quand il voudra et où il voudra», pour apaiser les tensions qui règnent entre les deux formations de droite depuis quelques mois. Le président de l’UMP a de plus affirmé que son homologue de l’UDF devait lui rendre visite ce lundi à Bordeaux pour un déjeuner prévu de longue date, consacré aux infrastructures en Aquitaine. Une visite qui est «peut-être un hasard», mais qui devrait permettre une explication entre les deux hommes. «Il m’a confirmé qu’il venait. J’ai même vu le plan de table: il est à ma droite», a indiqué Alain Juppé. Quant à la discussion d’homme à homme que souhaite ardemment François Bayrou, le député-maire de Bordeaux s’y déclare prêt et assure que le lieu et la date lui importent peu. «Je lui ai déjà proposé à plusieurs reprises», a-t-il souligné.
Calmer le jeu
S’il entendait attaquer avant tout sur le terrain des idées, François Bayrou n’a donc pas pu s’empêcher de s’en prendre à l’UMP qui lui a fait perdre la moitié de ses députés. En effet, la formation centriste compte aujourd’hui 27 sénateurs et 30 députés, alors que l’UMP dispose de la majorité à l’Assemblée nationale avec 365 députés. Mais il a également tenu à préciser que des alliés pouvaient être critiques quant à l’action du gouvernement: «les meilleurs soutiens, ce ne sont pas ceux qui disent oui à tout, mais ceux qui essaient de voir clair, d’avertir des dangers et qui sont assez libres pour approuver quand ils sentent que la direction est bonne et de mettre en garde quand ils croient qu’elle est mauvaise».
Soucieux de calmer les esprits et de ne pas adopter une nouvelle fois l’attitude qu’il avait eue lors de l’élection législative partielle des Yvelines, qui a vu la victoire de Christian Blanc, ancien patron d’Air France et nouvellement arrivé dans les rangs de l’UDF, Alain Juppé a, ce week-end, montré qu’il avait retenu la leçon. Comme pour suivre les bonnes résolutions du président de l’UMP, François Bayrou a assuré, ce lundi, qu’il n’avait pas «de ressentiment personnel» à l’encontre d’Alain Juppé avant d’ajouter : «c’est une affaire de parti, de conception politique et en rien une affaire d’homme». Cependant, il a réitéré sa demande d’une «réunion au sommet entre le responsable de l’UMP et celui de l’UDF pour que les deux, ensemble, essaient de réfléchir à la manière dont la vie politique doit accepter le pluralisme».
Lire également :
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(L’éditorial politique de Geneviève Goëtzinger)
par Clarisse Vernhes
Article publié le 20/01/2003