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Côte d''Ivoire

Seydou Diarra à la tête du gouvernement

Quelques heures ont suffi aux chefs d’Etat qui participent à la conférence de Paris sur la Côte d’Ivoire pour se mettre d’accord sur le nom du futur Premier ministre ivoirien et la composition du gouvernement «de consensus» qui aura la lourde tâche de gérer le pays jusqu’aux élections de 2005. Seydou Diarra, un musulman originaire d’Odjenné (Nord de la Côte d’Ivoire, actuellement sous contrôle des rebelles du MPCI) qui a déjà dirigé le gouvernement ivoirien au lendemain du putsch de Noël 1999, a été choisi comme premier ministre, selon une source citée par l’Agence France Presse, qui a précisé que l’annonce officielle de cette nomination sera faite samedi après-midi par le président ivoirien Laurent Gbagbo à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris.

Seydou Diarra faisait partie des candidats officieux à la Primature, car il avait assuré d’octobre à décembre 2001 la délicate présidence du Forum de réconciliation nationale d’Abidjan, censé mettre un terme aux violences politiques et doter le pays d’un gouvernement d’union nationale qui a finalement en partie volé en éclats au lendemain du déclenchement de la rébellion, le 19 septembre dernier. Agé de 70 ans, Seydou Diarra a également participé, en tant que «sage», à la rencontre de Marcoussis, qui a abouti à un accord de principe vendredi dernier.

Seydou Diarra devrait diriger un gouvernement de réconciliation nationale composé de neuf ministres d’Etat représentant à égalité les trois grandes formations politiques (FPI, PDCI et RDR) et les rebelles. En choisissant Seydou Diarra, Laurent Gbagbo accepte le départ de Pascal Affi N’guessan (FPI) mais peut désormais compter sur un Premier ministre proche du PDCI de feu Houphouët-Boigny, mais qui a sa confiance, et qui disposera des délégations nécessaires pour la gestion de la transition, sans toutefois bouleverser le paysage administratif actuel.

Presque au même moment, au cours d’une longue suspension de séance, le président Laurent Gbagbo, s’exprimant pour la première fois depuis la signature de l’accord de Marcoussis, a déclaré qu’il considérait comme «acceptable et souhaitable» l’accord de Marcoussis. Et ce à l’issue d’une longue rencontre avec Jacques Chirac, le président gabonais Omar Bongo et le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan.

De leur côté, les rebelles du MPCI ont annoncé qu’ils rentreront mardi prochain à Bouaké pour «expliquer l’accord à la base». «Cet accord est bon, c’est notre accord», a précisé le porte-parole Konaté Sidiki, avant d’ajouter : «Après, nous irons à Abidjan, car c’est là que l’accord doit s’appliquer, c’est là que se trouvera le gouvernement de réconciliation nationale. Nos amis français nous ont garanti que notre sécurité sera assurée».



par Elio  Comarin

Article publié le 26/01/2003