Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Politique française

Deux élections à valeur de test

Pour la droite comme pour la gauche, les deux élections législatives partielles à Paris et dans le Val d'Oise - premier tour le 26 janvier et le second le 2 février - vont leur permettre de mesurer leur popularité auprès des Français. Robert Hue, président sur le départ du parti communiste joue, dans la 5ème circonscription du Val d'Oise, son avenir politique.
Après l'élection législative partielle mouvementée dans les Yvelines, en décembre dernier, qui a vu la victoire de Christian Blanc, ancien PDG d'Air France et de la RATP, nouvellement arrivé dans les rangs de l’UDF, deux nouveaux tests électoraux pour la majorité et l’opposition ont lieu ce week-end : l’un dans la 17ème circonscription de Paris et l’autre dans la 5ème circonscription du Val d’Oise.

A Paris, l’affrontement entre l’UMP Patrick Stéfanini, proche d’Alain Juppé et la socialiste Annick Lepetit, proche du maire de Paris Bertrand Delanoë aura sans nul doute quelques résonances nationales. Dans cette circonscription qui couvre une partie du 18ème arrondissement de la capitale, l’UMP voudrait faire de cette élection un test de popularité du gouvernement Raffarin. Le grand parti de droite espère ébranler le maire de Paris, solidement installé à l’Hôtel de Ville depuis son élection en mars 2001. Mais il mise surtout sur la bonne popularité du Premier ministre et de son équipe pour combler les 156 voix qui avaient permis à la socialiste Annick Lepetit, maire du 18ème arrondissement, de l’emporter en juin 2002.

Signe incontestable de cette mobilisation, les ténors de l’UMP se sont succédé aux côtés de Patrick Stéfanini pour le soutenir. Nicolas Sarkozy est même venu lui apporter son aide quelques jours avant le premier tour. Si celui qui, à deux reprises, a piloté la campagne présidentielle de Jacques Chirac, l’emporte, sa victoire serait considérée comme un accroc à l’état de grâce dont a bénéficié Bertrand Delanoë jusque là. Cependant, à droite comme à gauche, on admet que le résultat de cette élection, reste incertain.

Un scrutin incertain

Tout comme l’élection d’Annick Lepetit, à Paris, en juin 2002 qui a été invalidée par le Conseil constitutionnel, celle de Georges Mothron dans le Val d’Oise face à Robert Hue, à la même période, a été annulée par le même organe. Dans la 5ème circonscription de ce département d’Ile de France, Robert Hue, président sur le départ du parti communiste français (PCF), joue son avenir politique face au maire UMP d’Argenteuil. Battu par 244 voix en juin dernier dans cette circonscription et laminé à la présidentielle où il n’a recueilli que 3,37% des suffrages, Robert Hue fait partie des grands perdants de l’année électorale 2002. Il mise donc sur une victoire, le 2 février prochain, au deuxième tour, pour effectuer son retour sur le devant de la scène politique : sur les bancs de l’Assemblée nationale ou bien à la tête de sa future fondation.

Robert Hue, qui a déjà annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat de président du PCF lors du prochain congrès du parti en avril, et qui n’a conservé de ses déboires électoraux que le mandat de maire de Montigny-les-Cormeilles, joue là sa dernière carte pour recouvrer un rôle au niveau national. Le président du PCF sait, s’il veut gagner cette élection, qu’il doit regagner les voix perdues des électeurs de gauche, déçus du gouvernement de la gauche plurielle, qui avaient choisi l’abstention, il y a sept mois. Il sait aussi qu'il a des «chances» d'arriver, au premier tour, en troisième position derrière le candidat socialiste. L’issue de ce scrutin est donc très incertaine pour le dirigeant communiste, qui mène une lutte sans merci contre Georges Mothron. Ce dernier entend bien récupérer son siège de député qu’il occupait avant Robert Hue, entre 1993 et 1997.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 25/01/2003