Union européenne
Huit dirigeants européens appuient Washington
Dans une lettre publiée par le Times ce jeudi, huit dirigeants européens apportent leur soutien à la politique de George W. Bush et désavouent implicitement la France et l’Allemagne. Mais le parlement européen a adopté une motion par 287 voix contre 209 s'opposant à «toute action militaire unilatérale» en Irak, estimant qu'une «frappe préventive contreviendrait au droit international». L'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe vient également d'adopter une motion affirmant que «le recours à la force contre l'Irak ne serait pas justifié dans les circonstances actuelles».
La lettre est signée des premiers ministres ou présidents du Royaume Uni, de l’Espagne, de l’Italie, du Portugal, de la Hongrie, du Danemark, de la Pologne et de la République tchèque. Guère de surprise quant aux signataires de cette lettre qui confirme la ligne de fracture entre les deux camps en Europe : d'un côté, ceux qui sont réticents, voire hostiles à la guerre avec les Allemands et les Français pour chefs de file, de l'autre les atlantistes, ceux qui ont signé cette lettre, c'est le camp emmené par Tony Blair le plus va-t-en guerre de tous les Européens, le plus fidèle allié de George W. Bush qui le suit toujours en politique étrangère.
Avec lui l'Espagnol, José Maria Aznar qui semble être à l'origine de cette lettre et qui rencontre son homologue britannique aujourd'hui à Madrid. L'axe Madrid-Londres est réactivé à cet occasion. Pour Tony Blair, c'est le contre-couple franco-allemand. Avec eux, l'Italien Berlusconi et les trois principaux nouveaux pays adhérents à l'Union européenne : le président tchèque Vaclav Havel, dont c'est la dernière prise de position puisqu'il quitte le pouvoir définitivement après-demain, le président polonais qui était récemment l'hôte de Washington et qui s'est vu traiter par le président Bush de «meilleur ami européen», les Hongrois enfin, autrement dit trois pays de l'ancien bloc communiste qui, pour des raisons historiques, ont toujours considéré les États-Unis comme le pays garant des libertés et n'ont eu de cesse de se mettre à l'abri sous le parapluie de l'Otan, ce qu'ils ont obtenu il n'y a pas si longtemps. Adhérer à l'Otan a toujours été pour eux une obsession bien plus lancinante qu’adhérer à l'Union européenne.
Rumsfeld avait raison...
Dans cette lettre, es signataires écrivent : «Nous, Européens». Ils entendent donc bien se positionner comme tels, au même titre que peuvent l'être les Allemands et les Français. C'est aussi une manière de dénoncer le directoire franco-allemand, de leur dire qu'ils n'ont pas le monopole des décisions européennes, qu'ils ne sont pas à eux seuls la «voix de l'Europe».
C'est évidement une façon de donner raison à Donald Rumsfeld, le secrétaire américain à la Defense qui avait introduit ce coin entre la «vieille Europe» et son hostilité aux États-Unis et la «jeune Europe» plus réactive.
Par ailleurs la méthode, une lettre dans la presse, a de quoi surprendre et il sera intéressant de noter quelle sera aujourd'hui la réaction des Aallemands et des Français sur cette initiative de la moitié des Européens. Une fois de plus, les Européens sont divisés. Voici quelques jours à Bruxelles ils s'étaient mis d'accord pour laisser davantage de temps aux inspecteurs de l'ONU, un accord a minima, il était prévisible que l'étape suivante –que faire après ?– allait faire voler en éclat cette belle unanimité de façade. Voilà qui est fait.
Avec lui l'Espagnol, José Maria Aznar qui semble être à l'origine de cette lettre et qui rencontre son homologue britannique aujourd'hui à Madrid. L'axe Madrid-Londres est réactivé à cet occasion. Pour Tony Blair, c'est le contre-couple franco-allemand. Avec eux, l'Italien Berlusconi et les trois principaux nouveaux pays adhérents à l'Union européenne : le président tchèque Vaclav Havel, dont c'est la dernière prise de position puisqu'il quitte le pouvoir définitivement après-demain, le président polonais qui était récemment l'hôte de Washington et qui s'est vu traiter par le président Bush de «meilleur ami européen», les Hongrois enfin, autrement dit trois pays de l'ancien bloc communiste qui, pour des raisons historiques, ont toujours considéré les États-Unis comme le pays garant des libertés et n'ont eu de cesse de se mettre à l'abri sous le parapluie de l'Otan, ce qu'ils ont obtenu il n'y a pas si longtemps. Adhérer à l'Otan a toujours été pour eux une obsession bien plus lancinante qu’adhérer à l'Union européenne.
Rumsfeld avait raison...
Dans cette lettre, es signataires écrivent : «Nous, Européens». Ils entendent donc bien se positionner comme tels, au même titre que peuvent l'être les Allemands et les Français. C'est aussi une manière de dénoncer le directoire franco-allemand, de leur dire qu'ils n'ont pas le monopole des décisions européennes, qu'ils ne sont pas à eux seuls la «voix de l'Europe».
C'est évidement une façon de donner raison à Donald Rumsfeld, le secrétaire américain à la Defense qui avait introduit ce coin entre la «vieille Europe» et son hostilité aux États-Unis et la «jeune Europe» plus réactive.
Par ailleurs la méthode, une lettre dans la presse, a de quoi surprendre et il sera intéressant de noter quelle sera aujourd'hui la réaction des Aallemands et des Français sur cette initiative de la moitié des Européens. Une fois de plus, les Européens sont divisés. Voici quelques jours à Bruxelles ils s'étaient mis d'accord pour laisser davantage de temps aux inspecteurs de l'ONU, un accord a minima, il était prévisible que l'étape suivante –que faire après ?– allait faire voler en éclat cette belle unanimité de façade. Voilà qui est fait.
par Dominique de Courcelles
Article publié le 30/01/2003