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Côte d''Ivoire

Regain de tension à Abidjan

Abidjan a connu vendredi un nouvel accès de fièvre. Des «jeunes patriotes», proches du régime de Laurent Gbagbo, se sont massés devant l’aéroport, brandissant des pancartes hostiles au nouveau Premier ministre Seydou Diarra, dont l’arrivée était attendue, et à la France.
En début de matinée, les jeunes manifestants, évalués à plus d’un millier, avaient brièvement réussi à occuper la piste de l’aéroport avant de se rabattre sur le hall de l’aérogare devant lequel la gendarmerie ivoirienne et les soldats français avaient pris position. Au cours des incidents un soldats français a été sérieusement blessé à la face par un jet de pierre. Insultes et provocations des jeunes partisans du régime à l’encontre des soldats français et des expatriés venus embarquer vers l’étranger ont constitué, par la suite, l’essentiel des incidents.

Vendredi matin, le ministère français des Affaires étrangères a conseillé aux ressortissants français «dont la présence en Côte d’Ivoire n’est pas indispensable de quitter le pays». Le message reste diplomatique, insistant sur le «choix que chacun fait à titre personnel» de quitter le pays et soulignant qu’il ne s’agissait pas d’une consigne d’évacuation. La compagnie aérienne Air France a annoncé le doublement de ses capacités en remplaçant ses Airbus A-340 par des Boeing 747. Un DC-10 d’Air Lib, affrété par la compagnie Air Inter Ivoire, a pu quitter Abidjan en début d’après-midi. Il est attendu ce soir à Paris. Pour sa part, le ministre français Dominique de Villepin a déclaré que le président Gbagbo «est bien entendu responsable de la sécurité des Français et des étrangers présents sur le territoire de Côte d’Ivoire».

C’est dans ce contexte toujours très tendu que les Nations Unies ont publié cette semaine leur premier rapport sur les droits de l’homme en Côte d’Ivoire. Selon les enquêteurs, la guerre civile ivoirienne est accompagnée de nombreuses violations des droits humains, perpétrés par les deux parties. La situation est particulièrement grave dans l’ouest du pays où la perméabilité des frontières et le recrutement de mercenaires libériens ont créé une confusion propice à toutes les dérives.



par Georges  Abou

Article publié le 31/01/2003