Allemagne
La locomotive économique de l’UE en panne
En 2002, l’Allemagne a atteint un déficit public record et la croissance a frisé la récession, l’évitant de peu grâce aux exportations. Tous les indicateurs sont au rouge : croissance, consommation, chômage, et, en 2003, la roue de secours du commerce extérieur risque d’être ralentie par le fort taux de change de l’euro par rapport au dollar.
L’économie allemande est, parmi les Quinze, la plus mal en point. Pour la deuxième année consécutive l’Allemagne est en queue de peloton de la croissance dans les pays de l’Union européenne. Ce pays, longtemps locomotive économique en Europe et qui représente encore près du quart du PIB des Quinze, a enregistré, en 2002, une croissance de 0,2%, contre 0,6% en 2001, alors que ses prévisions les plus pessimistes, au moment des élections législatives en septembre, tablaient sur 0,75%. Mais, au quatrième trimestre, le PIB a quasiment stagné, ce qui fait craindre une récession pure et simple début 2003.
Les déficits publics (Etat fédéral, Etats régionaux, communes et sécurité sociale) se sont creusés sous l’effet de dépenses destinées à relancer l’économie et ont atteint un record de 3,7% du PIB, à plus de 77 milliards d’euros, contre 2,8% en 2001. Voilà donc pleinement justifiée la mise en garde solennelle de la Commission européenne contre le dépassement du plafond de déficit budgétaire autorisé par le Pacte de stabilité et de croissance conclu entre les pays membres de l’euro.
Ces chiffres rendus publics par l’Office fédéral des statistiques ont sonné comme un glas. D’autant que les prévisions pour 2003 ne sont guère rassurantes. On s’attend à une récession au premier semestre, suivie d’une reprise en milieu d’année, soit au bout du compte une croissance de 0,6% cette année. Le gouvernement qui a basé ses prévisions sur une croissance de 1,5% s’apprête d’ailleurs à la ramener à 1%.
Les Allemands eux-mêmes, en restreignant leurs dépenses, alimentent en partie l’atonie de l’économie. La consommation des ménages a diminué de 0,5% en 2002 alors que leur revenu s’est amélioré de 1%. L’épargne de précaution qui semble donc se constituer est liée à l’augmentation du nombre des chômeurs qui a dépassé les 4 millions l’année dernière. L’investissement industriel, gagné par la morosité ambiante, a sensiblement réduit la voilure, se contractant de 8%.
L’effet pervers de l’euro fort
L’excédent commercial record de l’Allemagne en 2002, soit 127 milliards d’euros d’excédent, a permis d’éviter une récession évaluée, sans cet apport providentiel, à 1,3% du PIB. Toutefois même cette bonne nouvelle revêt un effet pervers : les exportations ont certes progressé de 2,3% mais dans le même temps les importations reculaient de 1,3%, signe d’une baisse de la consommation intérieure. Pour 2003 la crainte d’une stagnation ou d’un recul des exportations se fait jour avec la progression de la valeur de l’euro sur le dollar qui est passé ces jours-ci à 1,06 euro pour un dollar, ce qui pèse sur la compétitivité externe des pays membres de la monnaie unique européenne. Et l’Allemagne dont les exportations sont très liées à la conjoncture aux Etats-Unis en pâtit au premier chef.
Lors d’une rencontre le 16 janvier, à Berlin, entre le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin et le chancelier allemand Gerhard Schröder, les deux pays sont convenus de travailler ensemble à la relance de la croissance, s’estimant dans une situation proche. De plus la France et l’Allemagne sont toutes deux dans le collimateur de la Commission européenne pour leur relâchement dans la discipliné budgétaire. Ils ont donc rappelé au passage leur conception du pacte de stabilité européen : il doit veiller à la limitation des déficits budgétaires, mais aussi prendre en compte d’autres éléments comme l’inflation, la croissance et la lutte contre le chômage.
Les déficits publics (Etat fédéral, Etats régionaux, communes et sécurité sociale) se sont creusés sous l’effet de dépenses destinées à relancer l’économie et ont atteint un record de 3,7% du PIB, à plus de 77 milliards d’euros, contre 2,8% en 2001. Voilà donc pleinement justifiée la mise en garde solennelle de la Commission européenne contre le dépassement du plafond de déficit budgétaire autorisé par le Pacte de stabilité et de croissance conclu entre les pays membres de l’euro.
Ces chiffres rendus publics par l’Office fédéral des statistiques ont sonné comme un glas. D’autant que les prévisions pour 2003 ne sont guère rassurantes. On s’attend à une récession au premier semestre, suivie d’une reprise en milieu d’année, soit au bout du compte une croissance de 0,6% cette année. Le gouvernement qui a basé ses prévisions sur une croissance de 1,5% s’apprête d’ailleurs à la ramener à 1%.
Les Allemands eux-mêmes, en restreignant leurs dépenses, alimentent en partie l’atonie de l’économie. La consommation des ménages a diminué de 0,5% en 2002 alors que leur revenu s’est amélioré de 1%. L’épargne de précaution qui semble donc se constituer est liée à l’augmentation du nombre des chômeurs qui a dépassé les 4 millions l’année dernière. L’investissement industriel, gagné par la morosité ambiante, a sensiblement réduit la voilure, se contractant de 8%.
L’effet pervers de l’euro fort
L’excédent commercial record de l’Allemagne en 2002, soit 127 milliards d’euros d’excédent, a permis d’éviter une récession évaluée, sans cet apport providentiel, à 1,3% du PIB. Toutefois même cette bonne nouvelle revêt un effet pervers : les exportations ont certes progressé de 2,3% mais dans le même temps les importations reculaient de 1,3%, signe d’une baisse de la consommation intérieure. Pour 2003 la crainte d’une stagnation ou d’un recul des exportations se fait jour avec la progression de la valeur de l’euro sur le dollar qui est passé ces jours-ci à 1,06 euro pour un dollar, ce qui pèse sur la compétitivité externe des pays membres de la monnaie unique européenne. Et l’Allemagne dont les exportations sont très liées à la conjoncture aux Etats-Unis en pâtit au premier chef.
Lors d’une rencontre le 16 janvier, à Berlin, entre le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin et le chancelier allemand Gerhard Schröder, les deux pays sont convenus de travailler ensemble à la relance de la croissance, s’estimant dans une situation proche. De plus la France et l’Allemagne sont toutes deux dans le collimateur de la Commission européenne pour leur relâchement dans la discipliné budgétaire. Ils ont donc rappelé au passage leur conception du pacte de stabilité européen : il doit veiller à la limitation des déficits budgétaires, mais aussi prendre en compte d’autres éléments comme l’inflation, la croissance et la lutte contre le chômage.
par Francine Quentin
Article publié le 17/01/2003