Proche-Orient
Victoire historique pour le Likoud
Malgré les scandales de corruption qui ont éclaboussé ses membres, dont son chef de file Ariel Sharon, le Likoud est incontestablement le grand vainqueur des législatives israéliennes. Le parti travailliste, sans doute compromis par sa participation au gouvernement d’union nationale, a accusé sa plus cuisante défaite, tandis que le parti laïc Shinoui créait la surprise en s’imposant comme la troisième formation politique du pays. Si Ariel Sharon a amené aisément son parti à une victoire déjà qualifiée d’historique, son vrai défi va être de réussir à former un gouvernement qui ne soit pas otage des partis religieux et de l’extrême droite. Il a d’ores et déjà invité les travaillistes et le Shinoui à participer à un gouvernement d’union nationale et menacé de convoquer de nouvelles élections s’il ne parvenait pas à les convaincre.
Avec 37 mandats sur 120, le Likoud enregistre sa plus grande victoire à des législatives israéliennes. Une victoire qu’il doit largement à son chef de file, le Premier ministre sortant Ariel Sharon qui, malgré un bilan économique et politique souvent qualifié de catastrophique, a réussi à convaincre les électeurs qu’il était la seule réponse à l’insécurité qui prévaut dans le pays après plus de deux ans d’Intifada. Le discours des travaillistes et de leur nouveau leader, la colombe Amram Mistzna qui prône la reprise des négociations avec les Palestiniens, n’a pas ému en Israël puisque cette formation a enregistré sa plus cuisante défaite depuis la création de l’Etat hébreu avec seulement 19 sièges contre 25 dans le parlement sortant. Les voix travaillistes se sont vraisemblablement reportées sur le parti laïc de centre-droit Shinoui qui a fait une percée spectaculaire. Avec 15 députés contre six dans la Knesset sortante, il devient la troisième formation politique du pays et il devrait, à ce titre, jouer un rôle central dans la formation de la nouvelle équipe au pouvoir. En net recul, le parti ultra-orthodoxe Shass, qui a fait et défait bien des gouvernements en Israël, n’a obtenu que 10 sièges contre 17.
Dès l’annonce de sa victoire, Ariel Sharon a affirmé, devant des centaines de militants venus fêter sa victoire, qu’il essaierait de former «un gouvernement d’union nationale aussi large que possible». Le Premier ministre sortant, qui sait qu’il peut compter avec la droite nationaliste et les partis religieux sur une majorité de 70 sièges dans la nouvelle Knesset, ne souhaite pas en effet être otage des extrémistes. Il sait notamment qu’à la tête d’une telle coalition il ne pourra jamais faire des concessions, aussi minimes soient-elles, pour le règlement du dossier palestinien. Soucieux d’attirer les travaillistes dans son nouveau gouvernement, Ariel Sharon a donc choisi de jouer la carte de l’apaisement. «Les choses que nous avons déclarées durant la campagne ne doivent pas être une barrière à notre unité nationale», a-t-il notamment déclaré faisant référence aux accusations de corruption proférées à son encontre et à celle de son rival Amram Mitzna. Prônant la réconciliation avec les partis d’opposition, il a en outre affirmé : «ce qui nous uni est plus important que ce qui nous divise».
La formation d’un gouvernement d’union nationale, pour lequel une majorité d’Israéliens est favorable, apparaît donc comme une priorité pour Ariel Sharon. Il a d’ailleurs menacé de provoquer de nouvelles élections législatives s’il ne parvenait pas à convaincre les travaillistes d’y participer. Il a également affirmé que la politique de son prochain cabinet serait basée sur le plan qu’il a déjà présenté prévoyant notamment la création d’un Etat palestinien sous certaines conditions et après «l’arrêt total du terrorisme». Un plan qui, selon lui, va «dans le même sens que les propositions du président Bush».
La déroute de la gauche
Fidèle à ses propos tenus durant la campagne électorale, Amram Mitzna a exclu toute participation à un cabinet dirigé par Ariel Sharon. «Je n’ai aucune intention de servir d’alibi à un tel gouvernement», a-t-il notamment affirmé en soulignant qu’«il n’y avait aucune honte à être dans l’opposition». Cette décision devra toutefois être entérinée par le comité central du parti travailliste où Amram Mitzna n’a pas que des amis. Certains analystes politiques estiment donc que les jours du leader travailliste sont comptés. Le parti, qui a subi la plus grande déroute de son histoire, lui en fera sans doute porter la responsabilité alors qu’il l’avait pourtant mis en avant, vantant notamment son intégrité, pour conduire la liste travailliste aux législatives.
Pour de nombreux Israéliens qui estiment vivre dans une situation de guerre, c’est le discours pacifiste d’Amram Mitzna qui est à l’origine de la défaite des travailliste. Cela pourrait également expliquer le net recul du parti de gauche Meretz qui n’obtient que six députés contre 10 dans la Knesset sortante. Son chef de file, Yossi Sarid, a d’ores et déjà évoqué sa démission. Cette déroute de la gauche israélienne, a estimé la représentante de l'Autorité palestinienne en France Leïla Chahid, est la preuve que «le camp de la paix était aujourd'hui détruit sur le plan parlementaire». Le principal négociateur palestinien Saëb Erakat a pour sa part affirmé que «les choses vont aller de mal en pis». «Sharon a réoccupé la Cisjordanie durant son premier mandat et il va maintenant réoccuper la bande de Gaza», a-t-il également déclaré estimant que le processus de paix sera définitivement gelé.
Réagissant à la victoire du Likoud, le mouvement islamiste Hamas a appelé à «la recrudescence de la résistance armée palestinienne». «Tous ceux qui pensent encore au processus de paix doivent maintenant reprendre les armes», a notamment affirmé un de ses dirigeant Abdelaziz al-Rantissi qui a affirmé qu’il n’y aura «aucune paix avec Sharon».
Dès l’annonce de sa victoire, Ariel Sharon a affirmé, devant des centaines de militants venus fêter sa victoire, qu’il essaierait de former «un gouvernement d’union nationale aussi large que possible». Le Premier ministre sortant, qui sait qu’il peut compter avec la droite nationaliste et les partis religieux sur une majorité de 70 sièges dans la nouvelle Knesset, ne souhaite pas en effet être otage des extrémistes. Il sait notamment qu’à la tête d’une telle coalition il ne pourra jamais faire des concessions, aussi minimes soient-elles, pour le règlement du dossier palestinien. Soucieux d’attirer les travaillistes dans son nouveau gouvernement, Ariel Sharon a donc choisi de jouer la carte de l’apaisement. «Les choses que nous avons déclarées durant la campagne ne doivent pas être une barrière à notre unité nationale», a-t-il notamment déclaré faisant référence aux accusations de corruption proférées à son encontre et à celle de son rival Amram Mitzna. Prônant la réconciliation avec les partis d’opposition, il a en outre affirmé : «ce qui nous uni est plus important que ce qui nous divise».
La formation d’un gouvernement d’union nationale, pour lequel une majorité d’Israéliens est favorable, apparaît donc comme une priorité pour Ariel Sharon. Il a d’ailleurs menacé de provoquer de nouvelles élections législatives s’il ne parvenait pas à convaincre les travaillistes d’y participer. Il a également affirmé que la politique de son prochain cabinet serait basée sur le plan qu’il a déjà présenté prévoyant notamment la création d’un Etat palestinien sous certaines conditions et après «l’arrêt total du terrorisme». Un plan qui, selon lui, va «dans le même sens que les propositions du président Bush».
La déroute de la gauche
Fidèle à ses propos tenus durant la campagne électorale, Amram Mitzna a exclu toute participation à un cabinet dirigé par Ariel Sharon. «Je n’ai aucune intention de servir d’alibi à un tel gouvernement», a-t-il notamment affirmé en soulignant qu’«il n’y avait aucune honte à être dans l’opposition». Cette décision devra toutefois être entérinée par le comité central du parti travailliste où Amram Mitzna n’a pas que des amis. Certains analystes politiques estiment donc que les jours du leader travailliste sont comptés. Le parti, qui a subi la plus grande déroute de son histoire, lui en fera sans doute porter la responsabilité alors qu’il l’avait pourtant mis en avant, vantant notamment son intégrité, pour conduire la liste travailliste aux législatives.
Pour de nombreux Israéliens qui estiment vivre dans une situation de guerre, c’est le discours pacifiste d’Amram Mitzna qui est à l’origine de la défaite des travailliste. Cela pourrait également expliquer le net recul du parti de gauche Meretz qui n’obtient que six députés contre 10 dans la Knesset sortante. Son chef de file, Yossi Sarid, a d’ores et déjà évoqué sa démission. Cette déroute de la gauche israélienne, a estimé la représentante de l'Autorité palestinienne en France Leïla Chahid, est la preuve que «le camp de la paix était aujourd'hui détruit sur le plan parlementaire». Le principal négociateur palestinien Saëb Erakat a pour sa part affirmé que «les choses vont aller de mal en pis». «Sharon a réoccupé la Cisjordanie durant son premier mandat et il va maintenant réoccuper la bande de Gaza», a-t-il également déclaré estimant que le processus de paix sera définitivement gelé.
Réagissant à la victoire du Likoud, le mouvement islamiste Hamas a appelé à «la recrudescence de la résistance armée palestinienne». «Tous ceux qui pensent encore au processus de paix doivent maintenant reprendre les armes», a notamment affirmé un de ses dirigeant Abdelaziz al-Rantissi qui a affirmé qu’il n’y aura «aucune paix avec Sharon».
par Mounia Daoudi
Article publié le 29/01/2003