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Liberia

Ces mercenaires libériens qui se battent en Côte d’Ivoire

Des mercenaires libériens figurent dans les rangs des deux mouvements rebelles qui occupent l'ouest de la Côte d'Ivoire. Des combattants expérimentés (7 ans de combats au Liberia),qui sont allés prêter main forte à leurs «parents» de l’autre côté de la frontière.
De notre correspondant a Monrovia

Une interpénétration ethnique très importante existe entre le Liberia et la Côte d'Ivoire. Les Yacouba de Côte d'Ivoire et les Gios du Liberia parlent la même langue. Plusieurs milliers de jeunes Yacouba avaient pris part à la guerre au Liberia. Ils avaient été recrutés par leurs «parents» établis de l'autre côté de la frontière.

Quand le général Guei a pris le pouvoir en Côte d'Ivoire, il est venu chercher ces jeunes Yacouba au Liberia. Bon nombre d'entre eux sont restés dans le village du général, et les autres servaient dans sa garde rapprochée. Ces jeunes jouent aujourd'hui un rôle important au sein du MPIGO et du MJP. Et leurs parents Gios du Liberia sont venus leur prêter main forte. Un échange de bons procédés en quelque sorte.

Ces Gios avaient déjà été désarmés par l’Ecomog (la force d’interposition ouest-africaine) au Liberia. Mais le processus de démobilisation et de désarmement des anciens combattants qui avait été lancé par la CEDEAO n’est pas arrivé à son terme. Ces jeunes sont donc rentrés dans leurs villages respectifs avec l'expérience de la gâchette qu'ils ont acquise dans le maquis avec le NPFL de Charles Taylor pendant les sept années de guerre civile au Liberia. Une expérience qu'ils mettent aujourd'hui au service du MPIGO et du MJP.

Des «anciens combattants» parfois utilisés par Charles Taylor

Malatias : voila comment on appelle les anciens combattants de la guerre civile au Liberia qui n'ont pas été intégrés dans l'armée régulière. Compte tenu de l'expérience qu'ils ont des combats, le gouvernement libérien fait toujours appel à eux lorsque les rebelles s'approchent de la capitale. Quand les rebelles du LURD avaient pris Gbarnga la deuxième grande ville du pays, ce sont les Malatias qui les ont délogé. Ils reçoivent toujours de l'argent du gouvernement libérien en échange des services qu'ils rendent.

Ces Libériens qui combattent aux côté du MPIGO et du MJP, font tous partie du groupe des Malatias. Ils sont armés en permanence. Des armes qui leur appartiennent parce qu'ils les ont obtenues à l’issue des combats contre les rebelles libériens. Une situation que les autorités de Monrovia ne sont pas en mesure de contrôler.

Les armes représentent aujourd’hui le seul moyen pour ces jeunes gens de gagner leur vie. Ils manquent d'éducation scolaire et professionnelle. La majorité d'entre eux avaient d'ailleurs 6 ou 7 ans quand ils ont pris les armes. C'est le pillage qui constitue le plus souvent leur seul objectif. Et pour cela, il leur faut sans cesse de nouvelles conquêtes.



Article publié le 08/01/2003