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Russie

Un colonel jugé «<i>irresponsable</i>» de ses exactions en Tchétchénie

Les critiques pleuvent après la décision du Tribunal militaire de déclarer «irresponsable» de son crime, le colonel Iouri Boudanov après le viol et le meurtre d'une jeune fille tchétchène en 2000.
Pour beaucoup, ce verdict est vu comme un signal d'impunité envoyé aux militaires russes déployés en Tchéchénie et déjà accusés de nombreux crimes de guerre par les défenseurs des droits de l'homme.

«Si Boudanov est irresponsable, alors la guerre en Tchéchénie est menée par une armée irresponsable». C'est logiquement la réaction immédiate du président indépendantiste Aslan Maskhadov au verdict du tribunal militaire. «Si un colonel, commandant d'un régiment et héros de la Russie est irresponsable, alors ses subalternes et ses supérieurs le sont aussi», a-t-il poursuivi.

Au début du procès il y a un an, deux expertises psychiatriques concluaient que Iouri Boudanov était bien sain d'esprit, ce qui l'exposait à une lourde peine de prison pouvant aller jusqu'à douze ans. Mais le tribunal a préféré suivre les conclusions d'autres experts qui concluaient, eux, à des troubles mentaux pouvant expliquer un tel geste de la part du colonel.

Les mains libres pour commettre des exactions

Les indépendentistes tchétchènes ne sont pas les seuls à critiquer une telle décision, Tchétchènes pro-russes, représentants des droits de l'homme et parlementaires sont sur la même longueur d'onde. «Les militaires ont maintenant les mains libres pour commettre leurs exactions», a conclu le numéro deux de l'administration tchétchène pro-russe.

Un tel verdict contre ce minable suscitera des réactions négatives, a averti pour sa part un membre de la chambre haute du parlement russe. Joint dans son camp de réfugiés en Ingouchie, le père de la jeune fille assassinée a déclaré qu'il allait faire appel du verdict auprès de la cour suprême.



par Dominique  de Courcelles

Article publié le 02/01/2003