Santé
Polar : le médecin mène l’enquête
Passer du statut de «patient» à celui d’acteur informé de sa propre santé est l’objectif de la Mutualité française qui lance, avec l’éditeur de romans policiers Fleuve noir une série Polar Santé. Premier opus, une plongée dans l’univers des relations ambiguës entre l’industrie pharmaceutique et le monde médical, sous la plume du médecin et écrivain à succès Martin Winckler.
Les questions de santé préoccupent de plus en plus l’opinion publique, après les affaires du sang contaminé, de l’amiante, des effets secondaires du vaccin contre l’hépatite B. La Mutualité française, qui regroupe 3000 caisses d’assurance santé à but non lucratif, souhaitait répondre à ce besoin croissant d’informations scientifiques, précises et indépendantes des intérêts économiques. Mais voilà, tout un chacun n’a pas toujours le goût ni les connaissances nécessaires pour se lancer dans la lecture de publications médicales plus ou moins rébarbatives.
D’où l’idée de faire appel à Fleuve noir, éditeur de premier plan de romans policiers et de romans noirs en France, un genre littéraire qui privilégie souvent les problèmes de société et la dénonciation des scandales politiques et sociaux. De cette association est née la collection Polar Santé qui entend allier plaisir de la lecture, intrigue passionnante et qualité de l’information scientifique et médicale. Ce n’est pas un pari gagné d’avance. «Le milieu médical est souvent la toile de fond de romans policiers, souligne Roger Lenglet, directeur de collection à la Mutualité française, mais les faits rapportés font hurler de rire médecins et infirmiers tant ils sont invraisemblables… ».
Marché du médicament, marché de la vieillesse
Rien de tel dans le premier roman de la collection, Mort in vitro, confié à Martin Winckler, médecin engagé dans la lutte contre un pouvoir médical sans frein, et auteur de romans à succès, comme La maladie de Sachs (POL 1998), porté ensuite à l’écran, ou d’ouvrages de conseils médicaux plus classiques. «J’ai toujours été sensible à la désinformation sur le médicament», dit Martin Winckler et la découverte d’un secret, ressort essentiel du polar, consiste dans ce cas à dévoiler ce que l’on cherche à cacher au citoyen en matière de santé. A travers la mort suspecte de plusieurs patientes, la cible est l’industrie pharmaceutique, tentée de commercialiser par n’importe quels moyens ses produits, avec la complicité consciente ou non des médecins et des organismes publics d’évaluation. A cela s’ajoute, dans Mort in vitro, la contestation de l’acharnement médical sans grande efficacité des techniques de procréation médicalement assistée.
Au rythme de deux à trois romans par an Fleuve noir annonce déjà, pour les mois à venir, le livre de Gérard Delteil sur le monde des maisons de retraites. Après le marché du médicament, celui de la vieillesse. L’écrivain de polars Thierry Jonquet est également programmé pour éclairer le public sur d’autres aspects du système de santé. Seule condition, les auteurs doivent partager les engagements fondamentaux du mouvement mutualiste.
De son côté, la Mutualité française attend que les lecteurs de ce nouveau style de polars, mieux informés et capables de se faire une opinion fondée sur des informations auxquelles elle apporte son expertise, ne soient plus passifs face aux médecins et adoptent une attitude critique. Avec une idée-force : les Français peuvent être mieux soignés qu’ils ne le sont aujourd’hui, à moindre coût. L’objectif n’est pas d’économiser sur les montants consacrés à la santé mais de réduire les inégalités qui persistent en ce domaine.
D’où l’idée de faire appel à Fleuve noir, éditeur de premier plan de romans policiers et de romans noirs en France, un genre littéraire qui privilégie souvent les problèmes de société et la dénonciation des scandales politiques et sociaux. De cette association est née la collection Polar Santé qui entend allier plaisir de la lecture, intrigue passionnante et qualité de l’information scientifique et médicale. Ce n’est pas un pari gagné d’avance. «Le milieu médical est souvent la toile de fond de romans policiers, souligne Roger Lenglet, directeur de collection à la Mutualité française, mais les faits rapportés font hurler de rire médecins et infirmiers tant ils sont invraisemblables… ».
Marché du médicament, marché de la vieillesse
Rien de tel dans le premier roman de la collection, Mort in vitro, confié à Martin Winckler, médecin engagé dans la lutte contre un pouvoir médical sans frein, et auteur de romans à succès, comme La maladie de Sachs (POL 1998), porté ensuite à l’écran, ou d’ouvrages de conseils médicaux plus classiques. «J’ai toujours été sensible à la désinformation sur le médicament», dit Martin Winckler et la découverte d’un secret, ressort essentiel du polar, consiste dans ce cas à dévoiler ce que l’on cherche à cacher au citoyen en matière de santé. A travers la mort suspecte de plusieurs patientes, la cible est l’industrie pharmaceutique, tentée de commercialiser par n’importe quels moyens ses produits, avec la complicité consciente ou non des médecins et des organismes publics d’évaluation. A cela s’ajoute, dans Mort in vitro, la contestation de l’acharnement médical sans grande efficacité des techniques de procréation médicalement assistée.
Au rythme de deux à trois romans par an Fleuve noir annonce déjà, pour les mois à venir, le livre de Gérard Delteil sur le monde des maisons de retraites. Après le marché du médicament, celui de la vieillesse. L’écrivain de polars Thierry Jonquet est également programmé pour éclairer le public sur d’autres aspects du système de santé. Seule condition, les auteurs doivent partager les engagements fondamentaux du mouvement mutualiste.
De son côté, la Mutualité française attend que les lecteurs de ce nouveau style de polars, mieux informés et capables de se faire une opinion fondée sur des informations auxquelles elle apporte son expertise, ne soient plus passifs face aux médecins et adoptent une attitude critique. Avec une idée-force : les Français peuvent être mieux soignés qu’ils ne le sont aujourd’hui, à moindre coût. L’objectif n’est pas d’économiser sur les montants consacrés à la santé mais de réduire les inégalités qui persistent en ce domaine.
par Francine Quentin
Article publié le 24/01/2003