Madagascar
Inondations catastrophiques
La Grande Ile est en proie à de sérieuses inondations. Les pluies abondantes de ces dernières semaines ont entraîné les crues des rivières. Des milliers de personnes sont sinistrées. On compte aussi une dizaine de mort, souvent dû à l’effondrement des maisons. Les zones agricoles sont inondées. Reportage.
De notre correspondant à Antananarivo.
Depuis près d’une semaine, le village d’Andidiana ressemble à une île. Quelques maisons qui émergent au milieu des eaux. Nous sommes à une vingtaine de kilomètres au nord de la capitale, dans la plaine d’Antananarivo, au cœur des inondations. «Dans la nuit de lundi à mardi, raconte une jeune mère de famille, Hantanirina, il était un heure du matin. On a entendu des coups de sifflet. C’était le signal pour indiquer qu’un digue avait cédé. Donc, on a juste le temps d’emporter le strict minimum, quelques affaires, les volailles…»
La centaine d’habitants a trouvé refuge juste à côté, sur une digue plus résistante. Heureusement, aucun décès, aucun blessé, mais de graves dégâts matériels. Cette zone est une région agricole. Avec des nombreuses rizières, aujourd’hui sous plusieurs décimètres d’eau. «Comme tous les campagnards, ces villageois sont sinistrés, explique Basile Rakotoarimanana, responsable du service social de la commune. Il n’y a plus d’enclos pour le bétail». Et surtout, la récolte de riz semble perdue.
Après quelques heures sous la pluie, sur la digue, les sinistrés d’Andidiana ont reçu de l’aide de la part des autorités. Mobilisation des pouvoirs publics, des ONG et des agences des Nations unies. Le tout sous la coordination du Centre national de secours, un organisme public. Lucile Randrianarivelo en est la secrétaire permanente. «On a donné des abris, des tentes, des vivres, des médicaments, en guise de premiers secours», explique-t-elle. Effectivement sur place, un camp de réfugiés a été installé. Du provisoire, qui pourrait durer, comme le craint Mme Hantanirina: «On pense qu’on ne va pas pouvoir rentrer chez nous tout de suite. Peut être dans plusieurs mois. Pour le moment, il y a encore trop d’eau». Même constat de désolation de la part de Mme Randrianarivelo: «Ces populations qui ont des habitations dans l’eau ne pourront plus récupérer leur maison. Il serait sans doute mieux de les installer ailleurs que dans ces zones inondables».
Plus de 25 000 sinistrés
Reste que ces zones inondables sont nombreuses dans la plaine de la capitale. Cinq rivières se rejoignent là. Les fortes précipitations de ces dernières semaines ont augmenté le niveau des eaux, dépassant les cotes d’alerte. Par ailleurs, la forte et sauvage urbanisation dans les environs de la capitale s’est faite au détriment des zones d’évacuation des eaux et des bassins de déversoir. Ce qui aggrave donc le phénomène d’inondations. La légère accalmie du temps, en fin de semaine, a permis de panser les plaies, et d’améliorer encore l’organisation des secours. Avec une mobilisation particulière des services sanitaires. Dans le camp d’hébergement des sinistrés à Anosibe-Zaivola, à l’ouest de la capitale, une tente fait office d’infirmerie. Il s’agit de limiter les risques d’épidémies. «Nos aides consistent à faire des vaccinations, notamment contre le choléra, explique le Dr Marie Rafaravavy Rarivoson, médecin-chef du district. En plus, nous prenons évidemment en charge ceux qui sont malades».
Depuis quelques jours, les chiffres affluent au siège du Centre national de secours, à Antananarivo. Le bilan de ces inondations s’élève à plus de 25 000 sinistrés et une vingtaine de morts. Les décès sont causés la plupart du temps par des effondrements de maisons, fragiles. Et si la majorité des statistiques concerne la capitale et ses environs, où il est plus facile d’obtenir des informations, certaines données remontent également des provinces côtières: rivières en crue, villages sinistrés, routes coupées, ponts endommagés, zones agricoles sérieusement inondées… «Dans le reste du pays, il y a eu des pluies abondantes», confirme Lucile Randrianarivelo, du CNS. Seules quelques villes ont été relativement épargnées, à savoir Toamasina (ex-Tamatave, sur la côte est, NDLR) et Toliary (ex-Tuléar, sur la côte sud-ouest, NDLR).
Les autorités qualifient la situation de «préoccupante». D’autant que la saison des pluie ne s’achève théoriquement qu’en avril. Et que la saison cyclonique se profile pour les prochaines semaines.
Depuis près d’une semaine, le village d’Andidiana ressemble à une île. Quelques maisons qui émergent au milieu des eaux. Nous sommes à une vingtaine de kilomètres au nord de la capitale, dans la plaine d’Antananarivo, au cœur des inondations. «Dans la nuit de lundi à mardi, raconte une jeune mère de famille, Hantanirina, il était un heure du matin. On a entendu des coups de sifflet. C’était le signal pour indiquer qu’un digue avait cédé. Donc, on a juste le temps d’emporter le strict minimum, quelques affaires, les volailles…»
La centaine d’habitants a trouvé refuge juste à côté, sur une digue plus résistante. Heureusement, aucun décès, aucun blessé, mais de graves dégâts matériels. Cette zone est une région agricole. Avec des nombreuses rizières, aujourd’hui sous plusieurs décimètres d’eau. «Comme tous les campagnards, ces villageois sont sinistrés, explique Basile Rakotoarimanana, responsable du service social de la commune. Il n’y a plus d’enclos pour le bétail». Et surtout, la récolte de riz semble perdue.
Après quelques heures sous la pluie, sur la digue, les sinistrés d’Andidiana ont reçu de l’aide de la part des autorités. Mobilisation des pouvoirs publics, des ONG et des agences des Nations unies. Le tout sous la coordination du Centre national de secours, un organisme public. Lucile Randrianarivelo en est la secrétaire permanente. «On a donné des abris, des tentes, des vivres, des médicaments, en guise de premiers secours», explique-t-elle. Effectivement sur place, un camp de réfugiés a été installé. Du provisoire, qui pourrait durer, comme le craint Mme Hantanirina: «On pense qu’on ne va pas pouvoir rentrer chez nous tout de suite. Peut être dans plusieurs mois. Pour le moment, il y a encore trop d’eau». Même constat de désolation de la part de Mme Randrianarivelo: «Ces populations qui ont des habitations dans l’eau ne pourront plus récupérer leur maison. Il serait sans doute mieux de les installer ailleurs que dans ces zones inondables».
Plus de 25 000 sinistrés
Reste que ces zones inondables sont nombreuses dans la plaine de la capitale. Cinq rivières se rejoignent là. Les fortes précipitations de ces dernières semaines ont augmenté le niveau des eaux, dépassant les cotes d’alerte. Par ailleurs, la forte et sauvage urbanisation dans les environs de la capitale s’est faite au détriment des zones d’évacuation des eaux et des bassins de déversoir. Ce qui aggrave donc le phénomène d’inondations. La légère accalmie du temps, en fin de semaine, a permis de panser les plaies, et d’améliorer encore l’organisation des secours. Avec une mobilisation particulière des services sanitaires. Dans le camp d’hébergement des sinistrés à Anosibe-Zaivola, à l’ouest de la capitale, une tente fait office d’infirmerie. Il s’agit de limiter les risques d’épidémies. «Nos aides consistent à faire des vaccinations, notamment contre le choléra, explique le Dr Marie Rafaravavy Rarivoson, médecin-chef du district. En plus, nous prenons évidemment en charge ceux qui sont malades».
Depuis quelques jours, les chiffres affluent au siège du Centre national de secours, à Antananarivo. Le bilan de ces inondations s’élève à plus de 25 000 sinistrés et une vingtaine de morts. Les décès sont causés la plupart du temps par des effondrements de maisons, fragiles. Et si la majorité des statistiques concerne la capitale et ses environs, où il est plus facile d’obtenir des informations, certaines données remontent également des provinces côtières: rivières en crue, villages sinistrés, routes coupées, ponts endommagés, zones agricoles sérieusement inondées… «Dans le reste du pays, il y a eu des pluies abondantes», confirme Lucile Randrianarivelo, du CNS. Seules quelques villes ont été relativement épargnées, à savoir Toamasina (ex-Tamatave, sur la côte est, NDLR) et Toliary (ex-Tuléar, sur la côte sud-ouest, NDLR).
Les autorités qualifient la situation de «préoccupante». D’autant que la saison des pluie ne s’achève théoriquement qu’en avril. Et que la saison cyclonique se profile pour les prochaines semaines.
par Olivier Péguy
Article publié le 27/01/2003
