Afghanistan
Les talibans se rappellent au bon souvenir des Américains
Une vingtaine de combattants présumés des forces de l’ancien régime des talibans ont été tués dans de violents combats qui les ont opposés aux soldats américains basés en Afghanistan. Ces affrontements, les plus importants depuis neuf mois, se sont déroulés dans le sud-est du pays, près de la frontière pakistanaise, là ou les anciens combattants du mollah Omar se sont vraisemblablement regroupés pour échapper aux bombardements américains. Ils rappellent à Washington, qui se prépare activement à renverser le régime de Saddam Hussein, que l’Afghanistan plus d’un an après la chute des talibans est loin d’être pacifié.
Les combats ont commencé lundi matin lors d’une inspection menée par la coalition internationale à une dizaine de km au nord de la ville de Spin Boldak, dans le sud-est du pays. Des soldats américains, ont essuyé des tirs à l’arme légère avant de riposter, tuant un de leurs assaillants et blessant un autre. Un troisième combattant a également pu être capturé et c’est sur la base des informations qu’il a communiquées, que les forces américaines sont intervenus massivement dans la région. Selon l’homme en effet, environ quatre-vingt combattants talibans seraient regroupés à quelques kilomètres au nord du lieu de l’accrochage, dans la zone des montages d’Ada Ghar. Le commandement américain a aussitôt dépêché des hélicoptères de combat qui ont essuyé des tirs à l’arme automatique. La riposte ne s’est pas faite attendre avec l’intervention de 300 soldats américains de la 82e division aéroportée.
Les affrontements se sont poursuivis durant plus de douze heures. En plus des hélicoptères de combat, les forces américaines étaient appuyées par des avions bombardiers et des chasseurs. Dix-neuf bombes d’une tonne et deux bombes de 250 kilos ont été larguées sur la zone, tuant au moins dix-huit talibans présumés. Selon le commandement américain, ces combattant pourraient bien être des fidèles du chef renégat Gulbuddin Hekmaktyar, ancien Premier ministre afghan et opposant déclaré au gouvernement du président Hamid Karzaï. Cette offensive militaire est la plus importante depuis l’opération Anaconda, déclenchée en mars de l’année dernière dans la vallée de Shahi Kot, également frontalière du Pakistan. Elle avait fait, selon l’armée américaine, plusieurs centaines de morts du côté des talibans.
Les Américains sur deux fronts ?
Ces combats, tout comme les différents attentats qui ont été perpétrés ces derniers mois en Afghanistan essentiellement contre des forces américaines, démontrent que le pays, après plus d’un an de présence militaire de la coalition internationale, est loin d’être pacifié. A l’exception de Kaboul, l’insécurité règne dans le reste du territoire abandonné entre les mains des chefs de guerre qui y imposent leur propres lois, rackettant la population et imposant des taxes sur les marchandises. Ces potentats locaux, armés par Washington pour déstabiliser le régime du mollah Omar, ne reconnaissent pas le gouvernement du président Hamid Karzaï et refusent de désarmer. Un porte-parole de la Mission des Nations unies en Afghanistan affirmait d’ailleurs la semaine dernière que les opérations de désarmement des factions rivales dans le nord du pays étaient actuellement «en panne».
Cet incident intervient alors que Washington est engagé dans une bataille diplomatique féroce dans le but d’obtenir l’aval des Nations unies pour renverser le régime de Saddam Hussein. Ces derniers combats, ainsi que la situation de sécurité précaire qui prévaut en Afghanistan, ne devraient pourtant pas décourager l’administration Bush d’intervenir en Irak. Elle a en effet, à maintes reprises, affirmé –notamment lors de la crise avec la Corée du Nord– qu’elle pouvait s’engager sur plusieurs fronts. En outre, depuis quelques semaines, les Etats-Unis s’acharnent à vouloir prouver qu’il existe des liens entre le régime de Bagdad et le réseau terroriste d’Oussama ben Laden, mais visiblement sans succès. Les accrochages de Spin Boldak pourraient bien servir leur cause.
Les affrontements se sont poursuivis durant plus de douze heures. En plus des hélicoptères de combat, les forces américaines étaient appuyées par des avions bombardiers et des chasseurs. Dix-neuf bombes d’une tonne et deux bombes de 250 kilos ont été larguées sur la zone, tuant au moins dix-huit talibans présumés. Selon le commandement américain, ces combattant pourraient bien être des fidèles du chef renégat Gulbuddin Hekmaktyar, ancien Premier ministre afghan et opposant déclaré au gouvernement du président Hamid Karzaï. Cette offensive militaire est la plus importante depuis l’opération Anaconda, déclenchée en mars de l’année dernière dans la vallée de Shahi Kot, également frontalière du Pakistan. Elle avait fait, selon l’armée américaine, plusieurs centaines de morts du côté des talibans.
Les Américains sur deux fronts ?
Ces combats, tout comme les différents attentats qui ont été perpétrés ces derniers mois en Afghanistan essentiellement contre des forces américaines, démontrent que le pays, après plus d’un an de présence militaire de la coalition internationale, est loin d’être pacifié. A l’exception de Kaboul, l’insécurité règne dans le reste du territoire abandonné entre les mains des chefs de guerre qui y imposent leur propres lois, rackettant la population et imposant des taxes sur les marchandises. Ces potentats locaux, armés par Washington pour déstabiliser le régime du mollah Omar, ne reconnaissent pas le gouvernement du président Hamid Karzaï et refusent de désarmer. Un porte-parole de la Mission des Nations unies en Afghanistan affirmait d’ailleurs la semaine dernière que les opérations de désarmement des factions rivales dans le nord du pays étaient actuellement «en panne».
Cet incident intervient alors que Washington est engagé dans une bataille diplomatique féroce dans le but d’obtenir l’aval des Nations unies pour renverser le régime de Saddam Hussein. Ces derniers combats, ainsi que la situation de sécurité précaire qui prévaut en Afghanistan, ne devraient pourtant pas décourager l’administration Bush d’intervenir en Irak. Elle a en effet, à maintes reprises, affirmé –notamment lors de la crise avec la Corée du Nord– qu’elle pouvait s’engager sur plusieurs fronts. En outre, depuis quelques semaines, les Etats-Unis s’acharnent à vouloir prouver qu’il existe des liens entre le régime de Bagdad et le réseau terroriste d’Oussama ben Laden, mais visiblement sans succès. Les accrochages de Spin Boldak pourraient bien servir leur cause.
par Mounia Daoudi
Article publié le 28/01/2003