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Côte d''Ivoire

Le départ des Français s’accélère

Le signal du départ a bien été entendu par les Français de Côte d’Ivoire, après le regain de tension vendredi à Abidjan. Plus de 800 personnes sont arrivées dans les aéroports parisiens après que le Conseil supérieur des Français de l’étranger les a appelés à quitter le territoire. Le mouvement s’étend aux autres Européens de Côte d’Ivoire.
Alors que des centaines de milliers de manifestants convergeaient samedi vers le centre d’Abidjan, les Français ont répondu dès vendredi au signal du départ donné à demi-mots par le ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin et plus nettement par le Conseil supérieur des Français de l’étranger. Celui-ci a appelé tous les Français expatriés à quitter la Côte d’Ivoire et demandé aux compagnies aériennes françaises d’augmenter leurs rotations entre Abijdan et Paris. Par prudence le Portugal a invité ses ressortissants à s’en aller aussi, estimant que la situation confuse qui règne dans le pays et l’absence de résultats sur le terrain des accords de paix conclus il y a huit jours à Marcoussis ne permettaient pas le maintien sur place des personnes dont la présence n’est pas indispensable.

Déjà, plus de 800 personnes sont arrivées vendredi soir à Paris, après que des centaines de «jeunes patriotes», partisans du président Gbagbo eurent envahi pendant quelques heures les pistes de l’aéroport d’Abidjan provoquant l’intervention de l’armée française. La compagnie Air France a doublé la capacité de son vol quotidien et la compagnie Air Ivoire inter a affrété un avion supplémentaire auprès de la compagnie Air lib.

Manifestation monstre à Abidjan

Le mouvement de repli de la communauté française de Côte d’Ivoire devrait se poursuivre pendant le week end et la compagnie nationale effectuera deux vols dimanche au lieu d’un seul, car, a indiqué un porte-parole d’Air France «la demande est très forte à Abidjan» et la compagnie va y adapter son offre de sièges.

Le départ des Européens devrait encore être alimenté par les craintes suscitées par une nouvelle manifestation de «jeunes patriotes», samedi à Abidjan, pour protester contre les accords de Marcoussis, jugée sur place comme le rassemblement le plus nombreux depuis le début de la crise le 19 septembre dernier. Le quartier du Plateau, là où convergeaient les manifestants, a été le théâtre de violences du 25 au 28 janvier avec le pillage du centre culturel français et la prise pour cible de l’ambassade de France.



par Francine  Quentin

Article publié le 01/02/2003