Côte d''Ivoire
«<i>Il faut appliquer l’accord de Marcoussis</i>»
Henriette Diabaté, la secrétaire générale du Rassemblement des républicains (RDR) était, le 5 février, au Centre d’accueil de la presse étrangère à Paris, pour expliquer la position de son parti face aux derniers événements en Côte d’Ivoire. Manifestations de rue à Abidjan, dénonciation de l’accord de Marcoussis, le départ des expatriés français, la présence militaire française et de la CEDEAO ont longuement été abordé par la numéro 2 du RDR. Elle a condamné le double langage du président Gbagbo, les exactions des «escadrons de la mort qui s’en prennent aux militant et cadres du RDR». Elle réclame une implication plus prononcée de la communauté internationale pour obliger le pouvoir d’Abidjan d’appliquer l’accord de Marcoussis.
RFI : Vous auriez été pressentie pour être le Premier ministre du gouvernement de transition en Côte d’Ivoire. Cette rumeur est-elle finalement une vérité ?
Henriette Diabaté : Je n’étais pas aux discussions portant sur le nom du futur Premier ministre de Côte d’Ivoire, mais, en effet, il semble bien que mon nom ait été cité. Des personnes participant aux discussions me l’ont confirmé. Je remercie d’ailleurs au passage ceux qui ont eu confiance en moi et pensaient que je pourrais jouer ce rôle. Mais en même temps je pense que la personne qui a été choisie, Seydou Diarra, mérite d’être là. Il a fait ses preuves et ce que je peux lui souhaiter c’est beaucoup de courage et lui dire que je l’appuie dans ce qu’il fait.
RFI : Pourquoi selon vous votre nom n’a pas été retenu ?
H.D. : Selon ce qui m’a été rapporté, personne n’avait rien contre moi, mais mon gros défaut c’est que je suis la numéro 2 d’un parti et de ce point de vu, il n’était pas possible de me confier ce poste. En revanche, je pense qu’il n'est pas toujours judicieux d’assimiler une personne à un parti. Les critères recherchés étaient ceux de la pondération, de calme. Mais compte tenu de l’ampleur de la tâche, est-ce que finalement certaines personnes ne se sont pas dit «la situation est trop difficile, une femme ne pourra pas» ?
RFI : On pourrait aussi dire que la femme, plus que l’homme, est souvent et naturellement dans un rôle de protection, qu’elle ne fait pas la guerre, ces arguments auraient aussi pu jouer en votre faveur.
H.D. : On a souvent, et partout, confiné la femme dans un rôle, et on oublie qu’elle pourrait aussi jouer ce rôle au plus haut niveau. Elle a la capacité de ne pas penser le futur comme un homme. Elle a la capacité de voir ce qui peut faire éviter les affrontements. Sa mission de procréation fait qu’en général elle ne détruit pas. Elle construit plutôt. La femme recherche mieux que la paix. Elle prête mieux une oreille attentive aux solutions qui ne sont pas radicales dans la recherche d’une solution de paix.
RFI : Que pensez-vous des déclarations de Simone Gbagbo, épouse du président Laurent Gbagbo et présidente du groupe parlementaire du FPI à l’Assemblée nationale ivoirienne et qui rejette en termes assez durs l’accord de Marcoussis. C’est aussi une réaction féminine!
H.D. : C’est une réaction de Madame Gbagbo. Ce n’est pas une réaction féminine. Pour moi, dès qu’il y a le mot «guerre» il n’y a plus féminité. Toute la nation attend une déclaration du président et c’est son épouse qu’on entend. Ce sont peut-être là les signes annonciateurs du sens de la déclaration du président, tant attendue.
RFI : Vous sentez-vous plus utile à votre pays en exil volontaire en France plutôt que sur le terrain en Côte d’Ivoire ?
H.D. : Je ne me sens pas plus utile mais je voudrais être en vie pour pouvoir travailler à Abidjan. J’aimerais partir très vite à Abidjan et être en sécurité. Nous avons encore beaucoup de choses à faire sur place, mais une fois encore dans un cadre de réelle sécurité. Si j’ai abandonné l’enseignement pour me consacrer à la politique, c’est parce que je ne pense pas seulement à moi. J’ai choisi cette branche parce que je pense pouvoir apporter à mon pays sur le plan politique en travaillant avec des gens qui humblement veulent servir leur pays.
RFI : Au moment où le président Gbagbo semble avoir évolué sur le bien fondé de l’accord de Marcoussis et que les rebelles, aujourd’hui «forces nouvelles» sillonnent le nord de la Côte d’Ivoire pour expliquer aux populations la teneur de l’accord qu’ils ont signé, quelle est la position officielle du Rassemblement des républicains ?
H.D. : Pour nous, l’accord de Marcoussis doit être appliqué parce qu’il a été méticuleusement préparé. Ce n’est pas pour rien que les chefs d’Etat de l’Union africaine, Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, que le Conseil de sécurité, bref, que tout le monde reconnaît l’accord. Il contient effectivement ce qui peut sauver la Côte d’Ivoire. On y a abordé tous les problèmes épineux, l’ivoirité qui a empoisonné la situation en Côte d’Ivoire, les problèmes fonciers, le problème des élections, l’éligibilité etc. Notre position au RDR reste sans équivoque: appliquer l’accord de Marcoussis et au plus tôt. Nous réaffirmons que notre position reste sur Marcoussis, Marcoussis et Marcoussis.
Henriette Diabaté : Je n’étais pas aux discussions portant sur le nom du futur Premier ministre de Côte d’Ivoire, mais, en effet, il semble bien que mon nom ait été cité. Des personnes participant aux discussions me l’ont confirmé. Je remercie d’ailleurs au passage ceux qui ont eu confiance en moi et pensaient que je pourrais jouer ce rôle. Mais en même temps je pense que la personne qui a été choisie, Seydou Diarra, mérite d’être là. Il a fait ses preuves et ce que je peux lui souhaiter c’est beaucoup de courage et lui dire que je l’appuie dans ce qu’il fait.
RFI : Pourquoi selon vous votre nom n’a pas été retenu ?
H.D. : Selon ce qui m’a été rapporté, personne n’avait rien contre moi, mais mon gros défaut c’est que je suis la numéro 2 d’un parti et de ce point de vu, il n’était pas possible de me confier ce poste. En revanche, je pense qu’il n'est pas toujours judicieux d’assimiler une personne à un parti. Les critères recherchés étaient ceux de la pondération, de calme. Mais compte tenu de l’ampleur de la tâche, est-ce que finalement certaines personnes ne se sont pas dit «la situation est trop difficile, une femme ne pourra pas» ?
RFI : On pourrait aussi dire que la femme, plus que l’homme, est souvent et naturellement dans un rôle de protection, qu’elle ne fait pas la guerre, ces arguments auraient aussi pu jouer en votre faveur.
H.D. : On a souvent, et partout, confiné la femme dans un rôle, et on oublie qu’elle pourrait aussi jouer ce rôle au plus haut niveau. Elle a la capacité de ne pas penser le futur comme un homme. Elle a la capacité de voir ce qui peut faire éviter les affrontements. Sa mission de procréation fait qu’en général elle ne détruit pas. Elle construit plutôt. La femme recherche mieux que la paix. Elle prête mieux une oreille attentive aux solutions qui ne sont pas radicales dans la recherche d’une solution de paix.
RFI : Que pensez-vous des déclarations de Simone Gbagbo, épouse du président Laurent Gbagbo et présidente du groupe parlementaire du FPI à l’Assemblée nationale ivoirienne et qui rejette en termes assez durs l’accord de Marcoussis. C’est aussi une réaction féminine!
H.D. : C’est une réaction de Madame Gbagbo. Ce n’est pas une réaction féminine. Pour moi, dès qu’il y a le mot «guerre» il n’y a plus féminité. Toute la nation attend une déclaration du président et c’est son épouse qu’on entend. Ce sont peut-être là les signes annonciateurs du sens de la déclaration du président, tant attendue.
RFI : Vous sentez-vous plus utile à votre pays en exil volontaire en France plutôt que sur le terrain en Côte d’Ivoire ?
H.D. : Je ne me sens pas plus utile mais je voudrais être en vie pour pouvoir travailler à Abidjan. J’aimerais partir très vite à Abidjan et être en sécurité. Nous avons encore beaucoup de choses à faire sur place, mais une fois encore dans un cadre de réelle sécurité. Si j’ai abandonné l’enseignement pour me consacrer à la politique, c’est parce que je ne pense pas seulement à moi. J’ai choisi cette branche parce que je pense pouvoir apporter à mon pays sur le plan politique en travaillant avec des gens qui humblement veulent servir leur pays.
RFI : Au moment où le président Gbagbo semble avoir évolué sur le bien fondé de l’accord de Marcoussis et que les rebelles, aujourd’hui «forces nouvelles» sillonnent le nord de la Côte d’Ivoire pour expliquer aux populations la teneur de l’accord qu’ils ont signé, quelle est la position officielle du Rassemblement des républicains ?
H.D. : Pour nous, l’accord de Marcoussis doit être appliqué parce qu’il a été méticuleusement préparé. Ce n’est pas pour rien que les chefs d’Etat de l’Union africaine, Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, que le Conseil de sécurité, bref, que tout le monde reconnaît l’accord. Il contient effectivement ce qui peut sauver la Côte d’Ivoire. On y a abordé tous les problèmes épineux, l’ivoirité qui a empoisonné la situation en Côte d’Ivoire, les problèmes fonciers, le problème des élections, l’éligibilité etc. Notre position au RDR reste sans équivoque: appliquer l’accord de Marcoussis et au plus tôt. Nous réaffirmons que notre position reste sur Marcoussis, Marcoussis et Marcoussis.
par Propos recueillis par Didier Samson
Article publié le 05/02/2003 Dernière mise à jour le 04/02/2003 à 23:00 TU