Irak
L’ultimatum de Bush au Conseil de sécurité
La déclaration de George Bush affirmant que «la partie est terminée» pour le régime de Saddam Hussein sonne comme une mise en demeure au Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’il donne son aval à une intervention militaire contre l’Irak. Appuyant les propos du président américain, le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld a de son côté estimé que les efforts diplomatiques avaient échoué pour faire désarmer l’Irak. La détermination de Washington semble donc désormais inébranlable, malgré les réticences de pays comme la France, l’Allemagne ou la Russie qui estiment qu’une deuxième résolution n’est toujours pas à l’ordre du jour. Le Pentagone a par ailleurs accéléré les préparatifs militaires ordonnant notamment l’envoi dans le Golfe d’une unité d’élite de l’armée de terre américaine.
La démonstration du secrétaire d’Etat Colin Powell devant le Conseil de sécurité n’ayant que très peu convaincu les pays membres de la nécessité d’une guerre en Irak, le président Bush a décidé d’aller plus loin en déclarant que la partie était d’ores et déjà «terminée» avec le régime de Bagdad. «Saddam Hussein, a-t-il affirmé dans une courte allocution depuis la Maison Blanche, a reçu une dernière chance et il l’a rejetée». S’en prenant en des termes très durs au dictateur irakien, il a en outre déclaré que ce dernier «avait fait de l’Irak une prison, une fabrique de poison et une chambre de tortures pour les patriotes et les dissidents». Selon lui , Saddam Hussein «a les motivations, les moyens, la témérité et la haine pour menacer le peuple américain». Et dans ce contexte, a-t-il souligné, il «sera stoppé».
Ayant confirmé l’intention de Washington d’en découdre coûte que coûte avec Bagdad, George Bush a par ailleurs affirmé que les Etats-Unis «seraient favorables» à une deuxième résolution des Nations unies si celle-ci permettait de confirmer les décisions déjà prises et de désarmer l’Irak. «Mais une résolution, a-t-il souligné, ne veut rien dire si elle ne s’accompagne pas de détermination», une façon de mettre en garde les pays qui pourraient avoir des velléités de s’opposer à la détermination américaine. Le président Bush a en outre estimé, dans une énième tentative de rallier les Nations unies à sa cause, que «le Conseil de sécurité ne devait pas reculer quand ses demandes sont bafouées et ridiculisées par un dictateur».
Ces propos du président Bush, à la veille d’une visite cruciale des chefs des inspecteurs de l’ONU à Bagdad, préfigurent une prochaine déclaration de guerre, tant une intervention militaire contre l’Irak semble désormais inéluctable. Le rouleau compresseur américain semble désormais en marche. Appuyant les déclaration du président américain, le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld a affirmé vendredi que les efforts diplomatiques de la communauté internationale pour faire désarmer l’Irak avaient échoué. «Après douze années d'efforts diplomatiques, des années de sanctions économiques, des années d'actions militaires limitées dans le cadre de la zone d'interdiction aérienne, nous considérons que l'usage de la force doit être la dernière option mais parfois ne pas agir est plus dangereux qu'agir», a-t-il notamment déclaré à la veille d’une réunion de l’OTAN à Munich.
Paris campe sur ses positions mais dit avoir les moyens d’intervenir
Cette réunion promet d’être des plus houleuses. La France, l’Allemagne et la Belgique se sont à nouveau opposées à ce que l’organisation engage dès maintenant des préparatifs, estimant qu’une telle décision la placerait dans une «logique de guerre». A Paris un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a ainsi souligné que «rien ne justifiait que l’Alliance s’associe à la préparation d’une éventuelle opération militaire alors que l’heure est à la poursuite et au renforcement des inspections en Irak». Il a en outre rappelé que la position arrêtée lors du sommet de Prague en novembre dernier était «une position d’appui aux Nations unies» et qu’elle restait «inchangée».
Campant sur ses positions, le président Jacques Chirac a une nouvelle fois affirmé vendredi qu'il ne pourrait y avoir de recours à la force contre l'Irak sans une nouvelle délibération du Conseil de sécurité de l'ONU. «Il faut respecter les règles, a-t-il déclaré. Il y a une délibération 1441 qui ne prévoit absolument pas la possibilité pour un pays de prendre une initiative particulière en dehors de son cadre». Cette position est partagée par l’Allemagne et la Russie qui siègent au Conseil de sécurité de l’ONU et qui ont en outre affirmé qu’une deuxième résolution n’est toujours pas à l’ordre du jour. Paris, Berlin et Moscou estiment en effet que les experts en désarmement doivent poursuivre leur travail d’inspection en Irak. Cela semble d’autant plus justifié que Hans Blix, le chef des inspecteurs, a déclaré vendredi que les autorités irakiennes semblaient «faire un effort» pour coopérer. Ils ont notamment autorisé l’audition en privé durant plus de trois heures d’un scientifique irakien.
Indifférents aux efforts diplomatiques pour tenter de dénouer la crise, les Etats-Unis ont intensifié leur préparatifs militaires en ordonnant le déploiement d’une de leurs meilleures unités, la 101ème division aéroportée. Ils envisagent aussi de porter à six le nombre de porte-avion dans le Golfe ou en Méditerranée. En France, la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie a déclaré que Paris avait «les moyens matériels et humains» de participer à une éventuelle intervention en Irak. Elle a toutefois tenu à préciser que la France «n’était pas dans une phase de préparation de la guerre».
Ayant confirmé l’intention de Washington d’en découdre coûte que coûte avec Bagdad, George Bush a par ailleurs affirmé que les Etats-Unis «seraient favorables» à une deuxième résolution des Nations unies si celle-ci permettait de confirmer les décisions déjà prises et de désarmer l’Irak. «Mais une résolution, a-t-il souligné, ne veut rien dire si elle ne s’accompagne pas de détermination», une façon de mettre en garde les pays qui pourraient avoir des velléités de s’opposer à la détermination américaine. Le président Bush a en outre estimé, dans une énième tentative de rallier les Nations unies à sa cause, que «le Conseil de sécurité ne devait pas reculer quand ses demandes sont bafouées et ridiculisées par un dictateur».
Ces propos du président Bush, à la veille d’une visite cruciale des chefs des inspecteurs de l’ONU à Bagdad, préfigurent une prochaine déclaration de guerre, tant une intervention militaire contre l’Irak semble désormais inéluctable. Le rouleau compresseur américain semble désormais en marche. Appuyant les déclaration du président américain, le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld a affirmé vendredi que les efforts diplomatiques de la communauté internationale pour faire désarmer l’Irak avaient échoué. «Après douze années d'efforts diplomatiques, des années de sanctions économiques, des années d'actions militaires limitées dans le cadre de la zone d'interdiction aérienne, nous considérons que l'usage de la force doit être la dernière option mais parfois ne pas agir est plus dangereux qu'agir», a-t-il notamment déclaré à la veille d’une réunion de l’OTAN à Munich.
Paris campe sur ses positions mais dit avoir les moyens d’intervenir
Cette réunion promet d’être des plus houleuses. La France, l’Allemagne et la Belgique se sont à nouveau opposées à ce que l’organisation engage dès maintenant des préparatifs, estimant qu’une telle décision la placerait dans une «logique de guerre». A Paris un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a ainsi souligné que «rien ne justifiait que l’Alliance s’associe à la préparation d’une éventuelle opération militaire alors que l’heure est à la poursuite et au renforcement des inspections en Irak». Il a en outre rappelé que la position arrêtée lors du sommet de Prague en novembre dernier était «une position d’appui aux Nations unies» et qu’elle restait «inchangée».
Campant sur ses positions, le président Jacques Chirac a une nouvelle fois affirmé vendredi qu'il ne pourrait y avoir de recours à la force contre l'Irak sans une nouvelle délibération du Conseil de sécurité de l'ONU. «Il faut respecter les règles, a-t-il déclaré. Il y a une délibération 1441 qui ne prévoit absolument pas la possibilité pour un pays de prendre une initiative particulière en dehors de son cadre». Cette position est partagée par l’Allemagne et la Russie qui siègent au Conseil de sécurité de l’ONU et qui ont en outre affirmé qu’une deuxième résolution n’est toujours pas à l’ordre du jour. Paris, Berlin et Moscou estiment en effet que les experts en désarmement doivent poursuivre leur travail d’inspection en Irak. Cela semble d’autant plus justifié que Hans Blix, le chef des inspecteurs, a déclaré vendredi que les autorités irakiennes semblaient «faire un effort» pour coopérer. Ils ont notamment autorisé l’audition en privé durant plus de trois heures d’un scientifique irakien.
Indifférents aux efforts diplomatiques pour tenter de dénouer la crise, les Etats-Unis ont intensifié leur préparatifs militaires en ordonnant le déploiement d’une de leurs meilleures unités, la 101ème division aéroportée. Ils envisagent aussi de porter à six le nombre de porte-avion dans le Golfe ou en Méditerranée. En France, la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie a déclaré que Paris avait «les moyens matériels et humains» de participer à une éventuelle intervention en Irak. Elle a toutefois tenu à préciser que la France «n’était pas dans une phase de préparation de la guerre».
par Mounia Daoudi
Article publié le 07/02/2003