Irak
Un rapport en demi-teinte
Hans Blix et Mohamed El-Baradei, les chefs des inspecteurs de l'ONU en Irak ont fait un rapport mitigé devant le Conseil de sécurité mentionnant une coopération accrue de l'Irak qui n'a toutefois pas permis d'éliminer toutes les zones d'ombre.
Hans Blix: de nombreux points restent à éclaircir
Hans Blix, le chef de la Cocovinu, affirme que l’Irak «semble désireux de coopérer sur le fond» avec les experts en désarmement de l’ONU. Hans Blix a en effet évoqué la remise la semaine dernière par Bagdad de document concernant le bacille du charbon et l’agent neurotoxique VX. Il a souligné que les autorités irakiennes, qui affirment avoir détruit en 1991 leurs stocks, étaient prêtes à mener des analyses concernant ces éléments chimiques et biologiques. Elles ont par ailleurs présenté une liste de 83 personnes qui auraient participé à leur destruction. Selon le chef de la Cocovinu, cette attitude du gouvernement irakien tendrait à prouver qu’il souhaite désormais coopérer plus activement.
Hans Blix a toutefois estimé qu’il restait beaucoup d’éléments à éclaircir. Il a notamment évoqué les suspicions qui existent autour de 1000 tonnes d’agents chimiques non répertoriés dans la déclaration de Bagdad sur son désarmement. Selon lui si ces stocks existent, l’Irak doit les présenter aux experts, s’ils n’existent pas, il doit en apporter la preuve. Le chef de la Cocovinu a en outre affirmé que Bagdad possédait des missiles dont la portée était supérieure à celle autorisée par les résolutions de l’ONU. «Sur la base des données fournies par l'Irak, les deux variantes du missile Al-Samoud 2 sont en mesure de dépasser 150 km de portée. Ce système de missile est donc interdit par les résolutions 687 et 715», a-t-il notamment déclaré.
Hans Blix a par ailleurs souligné que la période «nécessaire pour parvenir à un désarmement de l'Irak grâce aux inspections pourrait être courte en cas de coopération immédiate, active et inconditionnelle» de Bagdad. «Si l'Irak avait coopéré de façon satisfaisante en 1991, la phase de désarmement, pourrait avoir été courte et une décennie de sanctions aurait pu avoir été évitée», a-t-il également précisé. Le chef de la Cocovinu a en outre déclaré qu’après 11 semaines d’inspection et plus de 300 sites visités, aucune preuve d’une violation par l’Irak de la résolution 1441 n’avait été faite. «seul un petit nombre d’obus chimiques vides a été découvert», a-t-il souligné tout en précisant que de nombreux interrogations notamment sur l’armement biologique et chimique demeuraient.
Reprenant largement la proposition franco-allemande de renforcer le régime des inspections, Hans Blix a déclaré que 8 hélicoptères étaient désormais opérationnels pour mener des vols de reconnaissance. Il a précisé que dès la fin de la semaine prochaine les Mirages français pourraient effectuer des vols et retenu la proposition russe d’utiliser des Antonov. Tout dans le rapport du chef de la Cocovinu plaide donc pour une poursuite des inspections en Irak. Il a ainsi mis en doute l’interprétation américaine des photos satellites présentées par le secrétaire d’Etat Colin Powell concernant notamment le déplacement de matériel suspect. «En fait de mouvement de munitions sur ce site, il peut aussi bien s'agir d'une activité de routine que d'un mouvement de munitions prohibées à l'approche d'une inspection imminente», a-t-il souligné.
Mohamed El-Baradei: aucune preuve de programme nucléaire interdit
Mohamed El-Baradei, le directeur de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomatique), explique que le travail des inspecteurs est entré dans la phase d'investigation après la phase de surveillance. Il note d'abord que les inspecteurs ont besoin de travailler encore avec de nouveaux équipements pour mesurer les niveaux de radiation gamma sur certains sites. Mohamed El-Baradei explique que l'AIEA examine si les tubes d'aluminium importés par l'Irak pourraient être utilisés pour enrichir de l'uranium à des fins militaires. Les inspecteurs ont par aileurs procédé à de multiples prélèvements sur le terrain, à la recherches de traces de radioactivité. Les travaux d'analyse de ces prélèvements sont en cours.
Le directeur de l'AIEA conclut en estimant qu'à ce stade, les inspecteurs de l'AIEA n'ont trouvé en Irak aucune preuve de l'existence d'un programme nucléaire interdit. "Un certain nombre de question sont encore en cours d'examen, a-t-il ajouté, et nous ne sommes pas encore en mesure d'apporter une conclusion sur ces points". "L'expérience de l'AIEA en matière de vérification nucléaire prouve qu'il est possible, particulièrement avec un système intrusif de vérification, d'évaluer la présence ou l'absence d'un programme nucléaire, même sans la coopération totale des autorités du pays inspecté", a ajouté M. El-Baradei. Mohamed El Baradei a également salué le vote en Irak d'une loi qui interdit les armes de destruction massive. Cette loi adoptée deux heures avant la réunion du Conseil de sécurité n'avait pas été commentée par Hans Blix dans son exposé. "A mes yeux, c'est un pas dans la bonne direction", a indiqué le directeur de l'AIEA.
Hans Blix, le chef de la Cocovinu, affirme que l’Irak «semble désireux de coopérer sur le fond» avec les experts en désarmement de l’ONU. Hans Blix a en effet évoqué la remise la semaine dernière par Bagdad de document concernant le bacille du charbon et l’agent neurotoxique VX. Il a souligné que les autorités irakiennes, qui affirment avoir détruit en 1991 leurs stocks, étaient prêtes à mener des analyses concernant ces éléments chimiques et biologiques. Elles ont par ailleurs présenté une liste de 83 personnes qui auraient participé à leur destruction. Selon le chef de la Cocovinu, cette attitude du gouvernement irakien tendrait à prouver qu’il souhaite désormais coopérer plus activement.
Hans Blix a toutefois estimé qu’il restait beaucoup d’éléments à éclaircir. Il a notamment évoqué les suspicions qui existent autour de 1000 tonnes d’agents chimiques non répertoriés dans la déclaration de Bagdad sur son désarmement. Selon lui si ces stocks existent, l’Irak doit les présenter aux experts, s’ils n’existent pas, il doit en apporter la preuve. Le chef de la Cocovinu a en outre affirmé que Bagdad possédait des missiles dont la portée était supérieure à celle autorisée par les résolutions de l’ONU. «Sur la base des données fournies par l'Irak, les deux variantes du missile Al-Samoud 2 sont en mesure de dépasser 150 km de portée. Ce système de missile est donc interdit par les résolutions 687 et 715», a-t-il notamment déclaré.
Hans Blix a par ailleurs souligné que la période «nécessaire pour parvenir à un désarmement de l'Irak grâce aux inspections pourrait être courte en cas de coopération immédiate, active et inconditionnelle» de Bagdad. «Si l'Irak avait coopéré de façon satisfaisante en 1991, la phase de désarmement, pourrait avoir été courte et une décennie de sanctions aurait pu avoir été évitée», a-t-il également précisé. Le chef de la Cocovinu a en outre déclaré qu’après 11 semaines d’inspection et plus de 300 sites visités, aucune preuve d’une violation par l’Irak de la résolution 1441 n’avait été faite. «seul un petit nombre d’obus chimiques vides a été découvert», a-t-il souligné tout en précisant que de nombreux interrogations notamment sur l’armement biologique et chimique demeuraient.
Reprenant largement la proposition franco-allemande de renforcer le régime des inspections, Hans Blix a déclaré que 8 hélicoptères étaient désormais opérationnels pour mener des vols de reconnaissance. Il a précisé que dès la fin de la semaine prochaine les Mirages français pourraient effectuer des vols et retenu la proposition russe d’utiliser des Antonov. Tout dans le rapport du chef de la Cocovinu plaide donc pour une poursuite des inspections en Irak. Il a ainsi mis en doute l’interprétation américaine des photos satellites présentées par le secrétaire d’Etat Colin Powell concernant notamment le déplacement de matériel suspect. «En fait de mouvement de munitions sur ce site, il peut aussi bien s'agir d'une activité de routine que d'un mouvement de munitions prohibées à l'approche d'une inspection imminente», a-t-il souligné.
Mohamed El-Baradei: aucune preuve de programme nucléaire interdit
Mohamed El-Baradei, le directeur de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomatique), explique que le travail des inspecteurs est entré dans la phase d'investigation après la phase de surveillance. Il note d'abord que les inspecteurs ont besoin de travailler encore avec de nouveaux équipements pour mesurer les niveaux de radiation gamma sur certains sites. Mohamed El-Baradei explique que l'AIEA examine si les tubes d'aluminium importés par l'Irak pourraient être utilisés pour enrichir de l'uranium à des fins militaires. Les inspecteurs ont par aileurs procédé à de multiples prélèvements sur le terrain, à la recherches de traces de radioactivité. Les travaux d'analyse de ces prélèvements sont en cours.
Le directeur de l'AIEA conclut en estimant qu'à ce stade, les inspecteurs de l'AIEA n'ont trouvé en Irak aucune preuve de l'existence d'un programme nucléaire interdit. "Un certain nombre de question sont encore en cours d'examen, a-t-il ajouté, et nous ne sommes pas encore en mesure d'apporter une conclusion sur ces points". "L'expérience de l'AIEA en matière de vérification nucléaire prouve qu'il est possible, particulièrement avec un système intrusif de vérification, d'évaluer la présence ou l'absence d'un programme nucléaire, même sans la coopération totale des autorités du pays inspecté", a ajouté M. El-Baradei. Mohamed El Baradei a également salué le vote en Irak d'une loi qui interdit les armes de destruction massive. Cette loi adoptée deux heures avant la réunion du Conseil de sécurité n'avait pas été commentée par Hans Blix dans son exposé. "A mes yeux, c'est un pas dans la bonne direction", a indiqué le directeur de l'AIEA.
par Mounia Daoudi et Philippe Couve
Article publié le 14/02/2003