Australie
Irak : un soufflet pour John Howard
Le discours marathon du Premier ministre australien n’a pas réussi à convaincre le Sénat de lui accorder son soutien. Non seulement la chambre du Parlement a censuré l’action de son gouvernement pour l’envoi de troupes dans le golfe persique sans l’accord des Nations unies, mais a aussi, pour la première fois depuis sa création, refusé le vote de confiance. Même s’il s’agit d’un soufflé politique pour John Howard, cette décision n’aura cependant pas de réelles conséquences. Un retrait de l’engagement de l’Australie aux côtés des Etats Unis et de la Grande Bretagne semble désormais difficilement envisageable.
Pendant plus d’une heure, devant la chambre du Parlement, le Premier ministre s’est attaché à démontrer point par point le danger que constitue le régime irakien pour le monde entier et donc pour l’Australie. Il a par ailleurs rappelé les relations privilégiées qui lient son pays aux Etats-Unis «l’Australie est un proche allié des Etats-Unis. Aucune nation n’est plus importante à long terme pour notre sécurité. Et les Australiens ne doivent pas oublier l’aide vitale que nous avons reçu de leur part durant la seconde guerre mondiale». Même si John Howard a débuté son discours en rappelant son dégoût pour la guerre, il l’a terminé en demandant que «les pensées se tournent désormais vers les hommes et les femmes des forces de défense australienne qui vont accomplir leur devoir et maintenir une longue tradition de courage et de professionnalisme au service de l’Australie».
Le discours du Premier ministre australien n’a pas convaincu la chambre du Parlement. Les Travaillistes, les Verts, les Démocrates et certains sénateurs indépendants ont refusé le vote de confiance à John Howard et ont censuré son gouvernement pour l’envoi de troupes dans le golfe persique. C’est un vote sans précédent au Sénat depuis 102 ans, date de sa création. Toutefois l’opposition reste partagée concernant une intervention avec l’accord des Nations unies. Simon Crean, leader du parti Travailliste se dit prêt à accepter un déploiement des forces australiennes en cas de feu vert des Nations unies. Ce n’est pas le cas de l’ensemble de ses troupes. Seize travaillistes, sur les 92 en poste au niveau fédéral, ont rejoint la position des Verts et des Démocrates, en signant le 5 février une déclaration commune de rejet d’une guerre en Irak quelle que soit la décision de l’Onu.
76% d’Australiens opposés à la guerre
Pourtant un retrait de l’engagement de l’Australie aux côtés des troupes américaines et britanniques semble désormais peu probable. Encore le 23 janvier dernier, un navire de guerre a quitté les eaux australes pour rejoindre le golfe persique. Toutefois, il faut savoir que les champs d’intervention des forces australiennes risque d’être limité pour des raisons techniques. En effet, selon les experts de la Défense, les équipements, tels que les avions FA-18 Hornets ou les hélicoptères Chinook, ne sont pas adaptés pour une intervention en première ligne. Plus probablement les forces australiennes opéreraient sur le front sud dans la région des villes d’al-Basra et de Shatt-al-Arab. Les commandos et les hélicoptères pourraient intervenir dans des opérations de reconnaissance ou de déminage. Au cas où la guerre se prolongerait, l’Australie devrait se préparer à un investissement croissant et à un engagement au sol comme cela avait été le cas durant la guerre du Vietnam.
Si les Australiens reconnaissent le danger que représente Saddam Hussein pour le monde, beaucoup se posent des questions sur la réelle menace qu’il constitue comparé à d’autres dictateurs en dehors de la zone pétrolière. Selon un récent sondage, trois-quart des Australiens croient que l’Irak cache des armes de destruction massive mais pourtant 76% d’entre eux sont opposés à une guerre en Irak sans l’accord des Nations unies tandis que 57% soutiendraient une intervention avec son accord.
Le discours du Premier ministre australien n’a pas convaincu la chambre du Parlement. Les Travaillistes, les Verts, les Démocrates et certains sénateurs indépendants ont refusé le vote de confiance à John Howard et ont censuré son gouvernement pour l’envoi de troupes dans le golfe persique. C’est un vote sans précédent au Sénat depuis 102 ans, date de sa création. Toutefois l’opposition reste partagée concernant une intervention avec l’accord des Nations unies. Simon Crean, leader du parti Travailliste se dit prêt à accepter un déploiement des forces australiennes en cas de feu vert des Nations unies. Ce n’est pas le cas de l’ensemble de ses troupes. Seize travaillistes, sur les 92 en poste au niveau fédéral, ont rejoint la position des Verts et des Démocrates, en signant le 5 février une déclaration commune de rejet d’une guerre en Irak quelle que soit la décision de l’Onu.
76% d’Australiens opposés à la guerre
Pourtant un retrait de l’engagement de l’Australie aux côtés des troupes américaines et britanniques semble désormais peu probable. Encore le 23 janvier dernier, un navire de guerre a quitté les eaux australes pour rejoindre le golfe persique. Toutefois, il faut savoir que les champs d’intervention des forces australiennes risque d’être limité pour des raisons techniques. En effet, selon les experts de la Défense, les équipements, tels que les avions FA-18 Hornets ou les hélicoptères Chinook, ne sont pas adaptés pour une intervention en première ligne. Plus probablement les forces australiennes opéreraient sur le front sud dans la région des villes d’al-Basra et de Shatt-al-Arab. Les commandos et les hélicoptères pourraient intervenir dans des opérations de reconnaissance ou de déminage. Au cas où la guerre se prolongerait, l’Australie devrait se préparer à un investissement croissant et à un engagement au sol comme cela avait été le cas durant la guerre du Vietnam.
Si les Australiens reconnaissent le danger que représente Saddam Hussein pour le monde, beaucoup se posent des questions sur la réelle menace qu’il constitue comparé à d’autres dictateurs en dehors de la zone pétrolière. Selon un récent sondage, trois-quart des Australiens croient que l’Irak cache des armes de destruction massive mais pourtant 76% d’entre eux sont opposés à une guerre en Irak sans l’accord des Nations unies tandis que 57% soutiendraient une intervention avec son accord.
par Carole Martin
Article publié le 08/02/2003