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Irak

Manifestations en Europe contre la guerre

Dans la plupart des capitales européennes plusieurs coordinations d’associations, de partis politiques et de syndicats ont appelé à manifester contre la guerre en Irak. Au lendemain du débat au Conseil de sécurité, où les interventions étaient plutôt en faveur du non recours à la force, les manifestations ont pris une forme de désaveu général contre les visées du président Bush.
En France, les partis politiques, les syndicats, de nombreuses associations et même certains organes de presse ont appelé à la mobilisation générale contre les intentions belliqueuses du président Bush. A Marseille, à Lyon ou à Toulouse, par exemple, le thème du non à la guerre en Irak a mobilisé des milliers de personnes. Mais c’est à Paris que la manifestation a été la plus importante. Au moins trois cent mille personnes, sous des bannières de partis politiques ou de syndicats, ont marché de la place Denfert-Rochereau à la place de la Bastille. En tête de cortège, les organisateurs ont installé des pacifistes américains et des vétérans français de la guerre du Golfe. Avec l’association Avigolfe, ils militent pour la reconnaissance des maladies liées aux guerres du Golfe et des Balkans. Les organisateurs satisfaits du bon déroulement des manifestations font également remarquer que c’est «la première fois que partout dans le monde on manifeste le même jour contre la guerre».

Une des plus importantes manifestations en Europe est celle de Rome où trois millions de personnes ont défilé appelant à la paix, selon les organisateurs. Le cortège couvrait plus d’une dizaine de kilomètres. Les organisateurs ont fait retentir à 13 heures locales, les sirènes utilisées en temps de guerre pour les alertes aériennes et pendant une minute le cortège entier est resté immobile. En Allemagne, ce sont aussi près de 500 000 personnes qui ont défilé dans les rues de Berlin. Deux cortèges distincts se sont retrouvés sur l’avenue du 17 juin, la grande artère centrale de la capitale allemande. De nombreux dirigeants syndicaux et politiques prenaient part au défilé. Ont été remarqué dans le défilé, le président de la chambre des députés, Wolfgang Thierse, deux membres du gouvernement, Renate Kuenast, ministre de l’Agriculture, et Juergen Trittin, ministre de l’environnement, tous deux membres du parti des Verts.

Tony Blair n’est pas impressionné

A Londres, ce sont plusieurs centaines de milliers de personnes qui ont aussi manifesté pour dire non au recours à la force en Irak. Pendant ce temps à Glasgow (Ecosse), le Premier ministre britannique, Tony Blair, devant les membres du parti travailliste en congrès, a lancé à l’endroit de tous ceux qui contestent son soutien aux velléités de guerre des Etats-Unis «lorsque vous regardez les images télévisées sur les manifestations, réfléchissez à ceci : s’il y a 500 000 manifestants, c’est toujours moins que le nombre de morts dont Saddam est responsable. S’il y a un million, c’est toujours moins que le nombre de personnes mortes dans des guerres qu’il a initiées». Tony Blair a toutefois admis qu’il fallait plus de temps aux inspecteurs en désarmement en Irak pour rendre leur rapport. Il a avancé la date du 28 février pour un nouveau rapport attendu de l’inspecteur Hans Blix, avant de préciser qu’il «continue à vouloir résoudre la question de l’Irak et des armes de destruction massive à travers les Nations unies».

Ailleurs en Europe, ce sont également des milliers de personnes qui ont défilé dans les rues des capitales, d’Amsterdam à Minsk en passant par Prague. Dans la capitale néerlandaise les manifestants ont répondu à l’appel d’un collectif «arrêtez la guerre» avec de nombreuses pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «pas de sang pour le pétrole». A Bruxelles, les manifestants ont lâché des centaines de ballons multicolores portant des dessins de colombes. Sur certaines banderoles on pouvait aussi lire «pas de guerre en Irak, libérez la Palestine». Mais à Belgrade, la manifestation semblait bien maigre. A l’appel de l’association «les femmes en noir», seulement 200 personnes ont manifesté au cri de «n’attaquez pas l’Irak, stop à la violence, stop à la guerre».



par Didier  Samson

Article publié le 15/02/2003