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Côte d''Ivoire

Amnesty international accuse les rebelles

Amnesty international vient de rendre public un rapport intitulé «Côte d’Ivoire : une suite de crimes impunis». Ce rapport évoque dans le détail le massacre de gendarmes de Bouaké, le 6 octobre 2002.
«Bouaké, Daloa, Monoko-Zohi, Man et Yopougon sont devenus autant de synonymes de massacres commis en toute impunité par toutes les parties au conflit depuis le début de la crise ivoirienne en septembre 2002». Ainsi s’ouvre le rapport d’Amnesty international, comme un avertissement et pour dire que le massacre des gendarmes de Bouaké, objet du rapport, n’est pas un cas isolé. Cette mise en perspective tente de démontrer que les massacres trouvent leur origine et leur justification dans l’impunité dont bénéficient certaines exactions précédentes.

Selon certains survivants, les auteurs des exécutions des gendarmes de Bouaké et leurs enfants, ont justifié, devant leurs futures victimes, les actes qu’ils allaient poser en se référant aux massacres des populations originaires du nord de la Côte d’Ivoire par des gendarmes de la caserne d’Abobo à Abidjan. Les survivants qui témoignent aujourd’hui devant Amnesty international, ont eu la vie sauve, parce que leur famille ont dû payer une rançon comprise entre 750 000 et 1 million de francs CFA. Ils racontent dans le détail le déroulement des tueries.

Massacres planifiés et froidement exécurés

Amnesty international accuse dans ce rapport le MPCI, responsable moral du massacre des gendarmes et de leurs enfants. Les responsables politiques du MPCI ne nient pas la mort de la cinquante de gendarmes et l’existence des fosses communes mais l’imputent aux rudes combats pour la prise de la ville. Or, tous les témoignages concordent pour dire de que les massacres ont été planifiés et froidement exécutés. Ils affirment ne pas être «personnellement au courant de ces faits» et se disent prêts à recevoir une commission internationale d’enquête à Bouaké.

Amnesty international conclut son rapport par des recommandations qui se résument en quelques mots : arrêter le cycle infernal du crime en traduisant leurs auteurs en justice. Mais l’organisation humanitaire rappelle que la Côte d’Ivoire a signé le statut de la Cour pénale internationale, mais l’a pas encore ratifié. De fait, la CPI n’a pas compétence pour juger les faits incriminés en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, les autorité françaises souhaitent une implication réelle des Nations unies dans la conduite d’enquêtes sur tout le territoire ivoirien. Le Conseil de sécurité pourrait par la suite se saisir des dossiers pour la traduction des auteurs présumés devant une justice spéciale.

A lire :
Le rapport d'Amnesty

A écouter :
Gaëtan Mootoo, chercheur à Amnesty International est l'invité de Christophe Boisbouvier.
27/02/2003, 5'28



par Didier  Samson

Article publié le 27/02/2003