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Côte d''Ivoire

Scission au RDR

L’Union des patriotes républicains (UPR) vient de voir le jour à Abidjan. Ce nouveau parti est né de la scission d’une branche du principal parti d’opposition, le Rassemblement des républicains (RDR).
Un nouveau parti est né en Côte d’Ivoire en pleine turbulence politique. Né de la volonté de quelques membres du Rassemblement des républicains (RDR), ce nouveau parti s’est affiché comme une dissidence et revendique d’emblée son opposition ferme aux pratiques de leur ancien parti. Se situant au «centre droit de l’échiquier politique ivoirien», ce qui ne donne pas une lecture claire de la ligne politique du nouveau parti, l’UPR. Il rejoint néanmoins le FPI au pouvoir, par les accusations proférées contre le RDR et son président Alassane Ouattara.

Les fondateurs de l’UPR accusent le RDR d’être à la source de la déstabilisation de la Côte d’Ivoire. La main du RDR serait derrière le coup d’Etat militaire de décembre 1999 qui a porté le général Guéï au pouvoir. Ils poursuivent dans le même registre en accusant leurs anciens alliés d’être les commanditaires de l’actuel conflit ivoirien. Ils comparent également leurs anciens amis à une «confrérie d’imposteurs qui ambitionne de contrôler la Côte d’Ivoire». Les dirigeants du RDR leur retournent le compliment en regrettant que leurs anciens amis «soient manipulés par le pouvoir d’Abidjan».

Nordistes et sudistes

Henriette Diabaté, secrétaire générale du RDR, minimise les actes posés par cette dissidence mais ne néglige pas leur aspect troublant en «ces moments difficiles que vivent les militants du RDR en Côte d’Ivoire», souligne-t-elle en affirmant par ailleurs que les bases de son parti restent inébranlables. Thierry Légré, présenté comme le secrétaire général de l’UPR espère bientôt organiser un congrès de son parti. Quelques signatures de référence l’auraient déjà rejoint au sein du nouveau parti. Il vise les maires de sept villes du sud tenues par le RDR. Le secrétariat général du RDR n’exclut pas le fait que certains puissent succomber aux arguments des dissidents. Pour certains militants du RDR la mobilisation des maires RDR des villes du sud pays révèlent «l’esprit sectaire» dans l’acte fondateur de l’UPR. En effet, ce parti qui condamne le recrutement «nordiste» du RDR, ne fait pas mieux, pour l’instant, en se positionnant sur un «recrutement sudiste».

Il n’empêche, de l’aveu même de nombreux militants du RDR, qu’autour du président du parti Alassane Ouattara, s’est tissée une toile épaisse et filtrante qui l’aurait «quelque peu éloigné» de la base. Mais aujourd’hui au vu du conteste politique trouble que traverse le pays «rien ne justifie une telle séparation si ne n’est qu’on les pousse à la division», affirme la secrétaire générale du RDR, Henriette Diabaté. Selon elle, le pouvoir d’Abidjan dans son refus de respecter à la lettre l’accord de Marcoussis, serait à la recherche «d’alliances nouvelles». En effet, Laurent Gbagbo vient de proposer un projet de gouvernement pour la transition, que le RDR, le MPCI, le MPIGO et le MJP ont rejeté. Le PDCI, quant à lui, craint qu’on se dirige vers un Etat-FPI.



par Didier  Samson

Article publié le 28/02/2003