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Francophonie

Davantage de bourses pour les étudiants

Faciliter la mobilité des étudiants francophones est l’un des objectifs prioritaires de l’Agence universitaire de la Francophonie, une association qui regroupe plus de 400 établissements répartis dans une cinquantaine de pays. Avec un budget 2003 en nette progression, le nombre de bourses qu’elle peut octroyer chaque année va être largement augmenté pour essayer de «répondre à la demande» des étudiants du Sud en quête de formation.
Fini les vaches maigres. L’Agence universitaire de la Francophonie dont la gestion avait été mise en cause lors du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de Moncton en 1999, est sortie du rouge. Elle a rétabli sa situation financière. Mieux, elle vient d’obtenir, pour la première fois depuis quatre ans, de nouveaux crédits très substantiels. Michèle Gendreau-Massaloux, la nouvelle rectrice qui a été nommée pour réorganiser l’AUF, s’en félicite. «La France avait annoncé à Beyrouth [où s’est tenu le dernier sommet de la Francophonie] que des crédits seraient alloués à l’AUF. La promesse a été tenue».

Le budget annuel de l’Agence est donc passé, en 2003, à 43,1 millions d’euros, ce qui représente un bond de près de 12 millions d’euros supplémentaires par rapport à l’année précédente. «Cela nous permet d’espérer répondre à la demande notamment de bourses de mobilité». L’une des missions de l’Agence universitaire de la Francophonie est, en effet, d’aider le renforcement des compétences scientifiques des étudiants mais aussi des enseignants et des chercheurs en leur offrant, par exemple, la possibilité d’obtenir des formations diplômantes ou d’intégrer des équipes dans des établissements de leur choix situés hors de leur pays d’origine. Avec une ambition toujours présente et qui rejoint l’une des préoccupations du nouveau secrétaire général de la Francophonie, le Sénégalais Abdou Diouf : promouvoir l’utilisation du français, «le ciment de la francophonie». Dans le cas de l’AUF, il s’agit, selon Michèle Gendreau-Massaloux, de «faire en sorte que des étudiants, des chercheurs continuent à parler français en faisant des études supérieures», donc de préserver le français, langue scientifique et d’éducation.

Une «clause de retour»

Les nouveaux crédits dont dispose l’Agence vont notamment servir à «doubler le volume des mobilités». Le nombre de bourses permettant de suivre un enseignement dans un pays étranger devrait ainsi passer à 2000. Les critères d’attribution de ces allocations sont stricts. Tous les étudiants francophones peuvent postuler mais les demandes de mobilité Nord/Nord sont quasiment exclues d’office. Michèle Gendreau-Massaloux s’en explique clairement en rappelant qu’il y a de nombreux moyens pour un étudiant français d’aller suivre un cursus au Québec, et réciproquement, et que les bourses de l’AUF doivent plutôt aller à ceux qui sont dépourvus d’autres ressources potentielles. Ce sont donc d’abord les demandes de mobilité Sud/Sud et Sud/Nord qui sont satisfaites. Durant l’année 2002/2003, sur les 988 bourses de mobilité attribuées par l’AUF, seules 59 ont été octroyées à des étudiants des pays francophones du Nord. Et cela a servi à 50 d’entre eux à suivre des cursus dans des établissements de pays du Sud.

L’Agence insiste aussi de plus en plus sur un autre critère : l’engagement de l’étudiant à retourner dans son pays d’origine à la fin de ses études ou de ses recherches pour le faire profiter des compétences acquises. Une «clause de retour» est ainsi maintenant inscrite dans les contrats de bourses pour éviter de participer à la fuite des cerveaux. En favorisant la création de pôles d’excellence, laboratoires ou centres spécialisés de haut niveau à vocation régionale, l’AUF a aussi pour objectif de soutenir et promouvoir, sur place, le travail des équipes de formation et de recherche des pays francophones du Sud qui manquent de moyens pour travailler. Ce programme fait lui aussi partie des priorités définies par l’AUF et un appel d’offres a été lancé auprès des établissements membres de l’association pour qu’ils présentent des projets. L’Afrique qui est «au cœur de la mission» de la Francophonie est, bien entendu, tant au niveau des bourses que des pôles d’excellence, un continent prioritaire pour l’Agence.

Agence universitaire de la Francophonie



par Valérie  Gas

Article publié le 05/02/2003