Social
Retraites : Fillon veut aligner le régime des fonctionnaires sur celui du privé
Le ministre des Affaires sociales ne cesse de souffler le chaud et le froid sur les retraites. Affirmant, le 27 février, que «rien n’est encore tranché» en vue de la réforme, il avait, la veille, présenté l’alignement de la durée de cotisation du public sur le privé comme une «priorité» du gouvernement.
La déclaration de François Fillon en a fait bondir plus d’un. «L’une des priorités de la réforme est effectivement d’harmoniser progressivement les conditions de retraite de l’ensemble des Français», a déclaré le ministre des Affaires sociales dans le journal Aujourd’hui en France-Le Parisien, le 26 février, autrement dit : aligner la durée de cotisation des fonctionnaires (37,5 ans) sur celle des salariés du privé (40 ans). La plupart des syndicats de fonctionnaires ont immédiatement protesté et vivement critiqué «le fond» de la présentation du dossier par le ministre, à l’exception de la CFDT et de la CFE-CGC dont les réactions ont été plus mitigées.
FO, la CGT, la CFTC, le groupe des Dix (dont Sud) et la FSU ont donc dénoncé un «simulacre de concertation», un «rideau de fumée» sur un dispositif «déjà bouclé». Marc Blondel, secrétaire général de Force ouvrière a fait part de son «irritation» soulignant que le ministre, qui doit rencontrer les syndicats et le patronat ce vendredi, n’appliquait pas la bonne méthode en annonçant par avance le choix du gouvernement. «Tout le discours sur la concertation est une véritable duperie», a déclaré la CGT. «Nous n’accepterons pas de faire de la figuration sur ce dossier», a même dit son secrétaire général, Bernard Thibault. Partisan d’une «discussion approfondie» et d’une «réflexion propre aux fonctionnaires», Michel Picard de la CFTC a avertit : «Si Mister Provoc (ndlr : François Fillon) veut continuer sur cette lancée, en apportant des réponses sans attendre les résultats des travaux des groupes thématiques en mars, on repart sur 1995 direct». Quant à la CGC elle a estimé que le gouvernement battait «le chaud et le froid» et jouait à «la provocation». «Je ne vais pas reprocher au ministre de faire des propositions si on veut entrer dans une négociation, il faut bien qu’on sache ce que pense le ministre en face de nous», a déclaré plus prosaïquement le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque.
Calmer les esprits
François Fillon s’est efforcé, le lendemain, le 27 février, d’apaiser les craintes des syndicats. En effet, devant la presse et en compagnie du ministre de la Fonction public, Jean-Paul Delevoye, il a tenu des propos sensiblement en retrait de ceux qu’il avait exprimés la veille. «Rien n’est encore tranché et rien ne le sera avant que s’achève l’intense discussion engagée avec les partenaires sociaux, discussion dont l’essentiel dépendra», a-t-il précisé. Malgré cette mise au point et ces assurances, François Fillon n’a pas convaincu le secrétaire général de la CGT. Pour Bernard Thibault, «on est à la veille d’un point de rupture des discussions s’il s’avère que nous ne sommes pas en mesure de négocier véritablement les bases politiques de cette réforme».
Du côté politique, les députés et sénateurs communistes ont, dans un communiqué, accusé François Fillon de vouloir «passer en force (…) Il tente de désarmer les organisations syndicales (…) Rien n’est à négocier, tout est déjà bouclé». Martine Billard, députée verte de Paris a été plus incisive en affirmant : «A ce rythme, déclarations après déclarations, le gouvernement aura repris à son compte le programme complet du Medef avant la discussion parlementaire de l’été». Quant au Parti socialiste, il a fait état de sa «stupéfaction sur la manière dont le gouvernement fait part de ses choix, alors même qu’il s’est engagé dans des discussions avec les organisations syndicales».
Aujourd’hui, un groupe de travail réunissant les confédérations syndicales et le patronat s’est réuni au ministère pour «discuter de la méthode» et des «principes communs de la réforme». Ce groupe devrait se rencontrer tout au long du mois de mars, avant une «concertation avec l’ensemble des organisations politiques, syndicales et patronales», en avril. Ensuite, ce projet de réforme des retraites sera présenté en mai au Conseil des ministres pour être ensuite discuté au Parlement en juin.
Notons cependant que bien que les organisations syndicales ont exprimé leur désapprobation quant à l’augmentation de la durée de cotisation à 40 ans des fonctionnaires - tout comme celle des salariés du privé -, 56% des fonctionnaires, soit plus d’un sur deux, s’y déclaraient favorables, selon un sondage Ifop pour GE Capital Assurances.
FO, la CGT, la CFTC, le groupe des Dix (dont Sud) et la FSU ont donc dénoncé un «simulacre de concertation», un «rideau de fumée» sur un dispositif «déjà bouclé». Marc Blondel, secrétaire général de Force ouvrière a fait part de son «irritation» soulignant que le ministre, qui doit rencontrer les syndicats et le patronat ce vendredi, n’appliquait pas la bonne méthode en annonçant par avance le choix du gouvernement. «Tout le discours sur la concertation est une véritable duperie», a déclaré la CGT. «Nous n’accepterons pas de faire de la figuration sur ce dossier», a même dit son secrétaire général, Bernard Thibault. Partisan d’une «discussion approfondie» et d’une «réflexion propre aux fonctionnaires», Michel Picard de la CFTC a avertit : «Si Mister Provoc (ndlr : François Fillon) veut continuer sur cette lancée, en apportant des réponses sans attendre les résultats des travaux des groupes thématiques en mars, on repart sur 1995 direct». Quant à la CGC elle a estimé que le gouvernement battait «le chaud et le froid» et jouait à «la provocation». «Je ne vais pas reprocher au ministre de faire des propositions si on veut entrer dans une négociation, il faut bien qu’on sache ce que pense le ministre en face de nous», a déclaré plus prosaïquement le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque.
Calmer les esprits
François Fillon s’est efforcé, le lendemain, le 27 février, d’apaiser les craintes des syndicats. En effet, devant la presse et en compagnie du ministre de la Fonction public, Jean-Paul Delevoye, il a tenu des propos sensiblement en retrait de ceux qu’il avait exprimés la veille. «Rien n’est encore tranché et rien ne le sera avant que s’achève l’intense discussion engagée avec les partenaires sociaux, discussion dont l’essentiel dépendra», a-t-il précisé. Malgré cette mise au point et ces assurances, François Fillon n’a pas convaincu le secrétaire général de la CGT. Pour Bernard Thibault, «on est à la veille d’un point de rupture des discussions s’il s’avère que nous ne sommes pas en mesure de négocier véritablement les bases politiques de cette réforme».
Du côté politique, les députés et sénateurs communistes ont, dans un communiqué, accusé François Fillon de vouloir «passer en force (…) Il tente de désarmer les organisations syndicales (…) Rien n’est à négocier, tout est déjà bouclé». Martine Billard, députée verte de Paris a été plus incisive en affirmant : «A ce rythme, déclarations après déclarations, le gouvernement aura repris à son compte le programme complet du Medef avant la discussion parlementaire de l’été». Quant au Parti socialiste, il a fait état de sa «stupéfaction sur la manière dont le gouvernement fait part de ses choix, alors même qu’il s’est engagé dans des discussions avec les organisations syndicales».
Aujourd’hui, un groupe de travail réunissant les confédérations syndicales et le patronat s’est réuni au ministère pour «discuter de la méthode» et des «principes communs de la réforme». Ce groupe devrait se rencontrer tout au long du mois de mars, avant une «concertation avec l’ensemble des organisations politiques, syndicales et patronales», en avril. Ensuite, ce projet de réforme des retraites sera présenté en mai au Conseil des ministres pour être ensuite discuté au Parlement en juin.
Notons cependant que bien que les organisations syndicales ont exprimé leur désapprobation quant à l’augmentation de la durée de cotisation à 40 ans des fonctionnaires - tout comme celle des salariés du privé -, 56% des fonctionnaires, soit plus d’un sur deux, s’y déclaraient favorables, selon un sondage Ifop pour GE Capital Assurances.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 28/02/2003