Union européenne
Malte vote pour l’adhésion
C’est Malte qui inaugure la série de consultations organisées d’ici le mois de septembre 2003 par les dix pays candidats à l’entrée dans l’Union européenne. Ce referendum a suscité de nombreux débats entre les partisans de l’adhésion proches du Premier ministre Edward Fenech-Adami et le camp du refus qui s’est rassemblé autour du leader de l’opposition Alfred Sant. Les estimations annoncent la victoire du oui.
«Acceptez-vous que Malte devienne membre de l’Union européenne au moment de l’élargissement qui aura lieu le 1er mai 2004 ?» C’est à cette question que les 270 000 électeurs maltais ont été appelés à venir répondre lors du referendum organisé samedi. Le taux de participation a atteint 91 %. Selon les dernières estimations, les Maltais ont voté en faveur de l'adhésion à 53,5 %.
Dans ce petit Etat méditerranéen de 380 000 habitants, la question de l’adhésion à l’Europe a animé la vie politique dans les semaines qui ont précédé la consultation et a accentué les clivages entre le Parti Nationaliste au pouvoir et le Parti Travailliste, la principale force d’opposition. Pour le Premier ministre, Edward Fenech-Adami qui est partisan du oui à l’Union, l’adhésion est synonyme d’une véritable opportunité de «changement et de croissance». Elle devrait permettre à Malte de se moderniser et à s’adapter à l’économie mondiale. «L’union européenne est le catalyseur d’un nouvel ordre social, porteur de solidarité, de souveraineté et de démocratie».
77 conditions spéciales
Par contre, son adversaire, Alfred Sant a mis en valeur le fait que l’entrée dans l’Europe signifierait pour Malte une perte de liberté alors qu’en échange l’influence du pays, appelé à devenir le plus petit membre de l’Union, ne serait pas suffisante pour qu’il puisse tirer son épingle du jeu européen lorsque ses intérêts particuliers seraient concernés. Le Parti Travailliste a ainsi estimé que la solution ne passait pas par une adhésion mais plutôt par un partenariat et l’établissement d’une «zone commerciale de libre-échange». Dans un Etat qui n’a pris son destin en main qu’en 1964, après un protectorat britannique de 150 ans, les opposants à l’entrée dans l’Union européenne ont essayé de tirer sur la corde sensible de l’indépendance et du nationalisme.
Conscient de la position spécifique de Malte et des préoccupations de la population sur certaines questions, le gouvernement a mis en avant le fait qu’il avait réussi à négocier 77 conditions spéciales qui assurent notamment la préservation de la neutralité de l’Etat proclamée en 1981 et le maintien de certaines questions, comme celle de l’avortement ou de la chasse des oiseaux migrateurs, dans les domaines de compétence des affaires intérieures.
Le referendum organisé samedi n’a qu’une valeur consultative. Le Traité d’adhésion devra, en effet, être ratifié par le nouveau Parlement issu des élections générales qui doivent être organisées avant l’été. Malgré tout, il a une valeur symbolique importante pour Malte, dont la candidature à l’Union déposée en 1990 n’a pu aboutir qu’aujourd’hui à cause de plusieurs hésitations et retours en arrière, notamment lors du passage au pouvoir d’Alfred Sant entre 1996 et 1998.
Ce vote a aussi été observé avec intérêt dans les autres pays candidats à l’entrée dans l’Union. Chacun d’entre eux va, en effet, suivre plus ou moins le même chemin dans les prochains mois. La Slovénie sera le prochain pays à organiser un referendum sur cette question, le 23 mars. Elle sera suivie de la Hongrie (12 avril), de la Lituanie (10 et 11 mai), de la Slovaquie (16 et 17 mai), de la Pologne (juin), de la Tchéquie (15 et 16 juin), de l’Estonie (14 septembre) et enfin de la Lettonie (20 septembre). Un vote négatif aurait pu avoir un impact important en provoquant un «effet boule de neige» dans certains Etats où la victoire du oui à l’Europe n’est pas forcément acquise d’avance.
Dans ce petit Etat méditerranéen de 380 000 habitants, la question de l’adhésion à l’Europe a animé la vie politique dans les semaines qui ont précédé la consultation et a accentué les clivages entre le Parti Nationaliste au pouvoir et le Parti Travailliste, la principale force d’opposition. Pour le Premier ministre, Edward Fenech-Adami qui est partisan du oui à l’Union, l’adhésion est synonyme d’une véritable opportunité de «changement et de croissance». Elle devrait permettre à Malte de se moderniser et à s’adapter à l’économie mondiale. «L’union européenne est le catalyseur d’un nouvel ordre social, porteur de solidarité, de souveraineté et de démocratie».
77 conditions spéciales
Par contre, son adversaire, Alfred Sant a mis en valeur le fait que l’entrée dans l’Europe signifierait pour Malte une perte de liberté alors qu’en échange l’influence du pays, appelé à devenir le plus petit membre de l’Union, ne serait pas suffisante pour qu’il puisse tirer son épingle du jeu européen lorsque ses intérêts particuliers seraient concernés. Le Parti Travailliste a ainsi estimé que la solution ne passait pas par une adhésion mais plutôt par un partenariat et l’établissement d’une «zone commerciale de libre-échange». Dans un Etat qui n’a pris son destin en main qu’en 1964, après un protectorat britannique de 150 ans, les opposants à l’entrée dans l’Union européenne ont essayé de tirer sur la corde sensible de l’indépendance et du nationalisme.
Conscient de la position spécifique de Malte et des préoccupations de la population sur certaines questions, le gouvernement a mis en avant le fait qu’il avait réussi à négocier 77 conditions spéciales qui assurent notamment la préservation de la neutralité de l’Etat proclamée en 1981 et le maintien de certaines questions, comme celle de l’avortement ou de la chasse des oiseaux migrateurs, dans les domaines de compétence des affaires intérieures.
Le referendum organisé samedi n’a qu’une valeur consultative. Le Traité d’adhésion devra, en effet, être ratifié par le nouveau Parlement issu des élections générales qui doivent être organisées avant l’été. Malgré tout, il a une valeur symbolique importante pour Malte, dont la candidature à l’Union déposée en 1990 n’a pu aboutir qu’aujourd’hui à cause de plusieurs hésitations et retours en arrière, notamment lors du passage au pouvoir d’Alfred Sant entre 1996 et 1998.
Ce vote a aussi été observé avec intérêt dans les autres pays candidats à l’entrée dans l’Union. Chacun d’entre eux va, en effet, suivre plus ou moins le même chemin dans les prochains mois. La Slovénie sera le prochain pays à organiser un referendum sur cette question, le 23 mars. Elle sera suivie de la Hongrie (12 avril), de la Lituanie (10 et 11 mai), de la Slovaquie (16 et 17 mai), de la Pologne (juin), de la Tchéquie (15 et 16 juin), de l’Estonie (14 septembre) et enfin de la Lettonie (20 septembre). Un vote négatif aurait pu avoir un impact important en provoquant un «effet boule de neige» dans certains Etats où la victoire du oui à l’Europe n’est pas forcément acquise d’avance.
par Valérie Gas
Article publié le 09/03/2003