Congo démocratique
L’armée ougandaise s’empare de Bunia
Des combats ont opposé jeudi à Bunia, dans les territoires du Nord-Est de la République Démocratique du Congo occupés par l’Ouganda, l’armée ougandaise aux milices tribales de l’Union des Patriotes Congolais (UPC) soutenues par le Rwanda. En fin de journée, jeudi, l’armée ougandaise contrôlait la ville et les miliciens de l’UPC étaient en fuite.
Les deux parties s’accusent réciproquement d’avoir initié les combats. Peu avant six heures du matin, jeudi, les milices de l’Union des Patriotes Congolais (UPC), disent avoir été confrontées à des tirs à l’arme lourde de l’armée ougandaise. Mais à la mi-journée, l’armée ougandaise affirmait à son tour être attaquée, au niveau de l’aéroport cette fois. D’après différentes sources à Kampala, les milices de l’UPC, armées par le Rwanda, auraient effectivement tenté de prendre l’aéroport pour y permettre l’arrivée de renforts depuis Goma, base de l'état-major du RCD-Goma armé par le Rwanda. Mais, dans l’après-midi, la radio locale diffusait des communiqués de l’armée ougandaise appelant la population au calme et les miliciens de l’UPC à se rendre. Il semble donc que l’armée ougandaise ait pris le contrôle de Bunia jeudi après-midi et que l’UPC soit en déroute.
En début de soirée sur l’aéroport militaire d’Entebbe, à 40 kilomètres de Kampala, de nombreux militaires ougandais continuaient d’embarquer dans des avions. Destination: Bunia. Cette offensive de l’armée ougandaise était bien préparée: Le mois dernier l’Ouganda avait suscité la création d’un nouveau Front politico-militaire en République Démocratique du Congo, le Front pour l’Intégration et la Paix en Ituri (FIPI) composé des trois mouvements tribaux opposés à l’UPC: le Parti pour l’unité et la sauvegarde de l’intégrité du Congo (PUSIC) de Kahwa Panga Mandro, un héma, ancien ministre de la Défense de l’UPC, qui a fait défection en janvier dernier ; les Forces Populaires pour la Démocratie au Congo (FPDC) de Thomas Unen-Chan, un alur, et le Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI) de Ndgabu, un lendu.
Action militaire «préventive»
Le 1er mars dernier, sous la pression de Kampala, une quatrième composante est venue s’adjoindre au FIPI, celle des «Forces armées du peuple congolais» du commandant Jérome Kakwavu Bokande, un banyamulenge (Congolais rwandophone, ndlr) qui faisait partie de l’UPC et dont les troupes, essentiellement tutsies, occupent les région d’Aru, de Mahagi et de Montgwalu. Ces villes ont ouvert leurs portes jeudi aux troupes ougandaises qui se dirigeaient vers Fataki, l’un des derniers bastions de l’UPC. La presse ougandaise, généralement très discrète sur la République démocratique du Congo, faisait état depuis lundi de la détérioration des relations entre l’UPC et l’armée ougandaise. Dans le quotidien ougandais pro-gouvernemental New Vision du jeudi 6 mars, l’un des responsables des services de renseignement militaires ougandais, David Pulkol, accuse le Rwanda de soutenir l’UPC et de chercher la guerre avec l’Ouganda. «Les manœuvres de l’UPC sont comme celles du Rwanda. Ils veulent déclarer la guerre à nos troupes à Bunia, juste après la fin de la visite à Washington de l’un des parrains étrangers de l’UPC», dénonce David Pulkol faisant probablement référence au président du Rwanda, Paul Kagame, alors en visite à Washington.
L’armée ougandaise cherche ainsi à convaincre l’opinion publique du bien fondé d’une action militaire «préventive» à Bunia. Comme pour donner raison aux craintes exprimées par l’Ouganda, Le RCD-Goma, ce mouvement armé par le Rwanda en République Démocratique du Congo, a d’ailleurs suspendu jeudi sa participation aux pourparlers de Pretoria pour protester contre les combats à Bunia. Le RCD reprendra sa participation dans les négociations quand l'armée ougandaise «se retirera de Bunia, arrêtera les massacres et les pillages et quand les FAC en feront autant», a indiqué jeudi à l'AFP à Kigali le Secrétaire général du RCD, Azarias Ruberwa.
Cependant, l’armée ougandaise contrôlait jeudi soir la majeure partie de la province de l’Ituri. Toute fuite de l’UPC au sud de Bunia a été interdite par la présence à Bogoro de guerriers ngetis viscéralement opposés à la politique tribale de l’UPC et qui ont participé à la prise de la ville. A en croire l’agence d’information des Nations Unies, IRIN, ces combattants ngetis se seraient livrés à des pillages, notamment d’un entrepôt de nourriture du Programme alimentaire mondiale et des bureaux de l’Office des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA). Des agences humanitaires cités par Irin ont appelé l’armée ougandaise à empêcher tout massacre interethnique à Bunia.
En début de soirée sur l’aéroport militaire d’Entebbe, à 40 kilomètres de Kampala, de nombreux militaires ougandais continuaient d’embarquer dans des avions. Destination: Bunia. Cette offensive de l’armée ougandaise était bien préparée: Le mois dernier l’Ouganda avait suscité la création d’un nouveau Front politico-militaire en République Démocratique du Congo, le Front pour l’Intégration et la Paix en Ituri (FIPI) composé des trois mouvements tribaux opposés à l’UPC: le Parti pour l’unité et la sauvegarde de l’intégrité du Congo (PUSIC) de Kahwa Panga Mandro, un héma, ancien ministre de la Défense de l’UPC, qui a fait défection en janvier dernier ; les Forces Populaires pour la Démocratie au Congo (FPDC) de Thomas Unen-Chan, un alur, et le Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI) de Ndgabu, un lendu.
Action militaire «préventive»
Le 1er mars dernier, sous la pression de Kampala, une quatrième composante est venue s’adjoindre au FIPI, celle des «Forces armées du peuple congolais» du commandant Jérome Kakwavu Bokande, un banyamulenge (Congolais rwandophone, ndlr) qui faisait partie de l’UPC et dont les troupes, essentiellement tutsies, occupent les région d’Aru, de Mahagi et de Montgwalu. Ces villes ont ouvert leurs portes jeudi aux troupes ougandaises qui se dirigeaient vers Fataki, l’un des derniers bastions de l’UPC. La presse ougandaise, généralement très discrète sur la République démocratique du Congo, faisait état depuis lundi de la détérioration des relations entre l’UPC et l’armée ougandaise. Dans le quotidien ougandais pro-gouvernemental New Vision du jeudi 6 mars, l’un des responsables des services de renseignement militaires ougandais, David Pulkol, accuse le Rwanda de soutenir l’UPC et de chercher la guerre avec l’Ouganda. «Les manœuvres de l’UPC sont comme celles du Rwanda. Ils veulent déclarer la guerre à nos troupes à Bunia, juste après la fin de la visite à Washington de l’un des parrains étrangers de l’UPC», dénonce David Pulkol faisant probablement référence au président du Rwanda, Paul Kagame, alors en visite à Washington.
L’armée ougandaise cherche ainsi à convaincre l’opinion publique du bien fondé d’une action militaire «préventive» à Bunia. Comme pour donner raison aux craintes exprimées par l’Ouganda, Le RCD-Goma, ce mouvement armé par le Rwanda en République Démocratique du Congo, a d’ailleurs suspendu jeudi sa participation aux pourparlers de Pretoria pour protester contre les combats à Bunia. Le RCD reprendra sa participation dans les négociations quand l'armée ougandaise «se retirera de Bunia, arrêtera les massacres et les pillages et quand les FAC en feront autant», a indiqué jeudi à l'AFP à Kigali le Secrétaire général du RCD, Azarias Ruberwa.
Cependant, l’armée ougandaise contrôlait jeudi soir la majeure partie de la province de l’Ituri. Toute fuite de l’UPC au sud de Bunia a été interdite par la présence à Bogoro de guerriers ngetis viscéralement opposés à la politique tribale de l’UPC et qui ont participé à la prise de la ville. A en croire l’agence d’information des Nations Unies, IRIN, ces combattants ngetis se seraient livrés à des pillages, notamment d’un entrepôt de nourriture du Programme alimentaire mondiale et des bureaux de l’Office des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA). Des agences humanitaires cités par Irin ont appelé l’armée ougandaise à empêcher tout massacre interethnique à Bunia.
par Gabriel Kahn
Article publié le 07/03/2003