Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Guerre en Irak

L’offensive terrestre a commencé

Moins de 24 heures après les premiers bombardements contre l’Irak, les forces de la coalition menée par les Etats-Unis ont pénétré au sud du pays et ont entamé leur progression en territoire irakien. Dans le même temps, Bagdad mais aussi d’autres villes comme Mossoul au nord ont subi de nouveaux tirs de missiles de croisière. Des pertes ont été enregistrées des deux côtés. A 10h04 (TU)vendredi matin, les bombardiers B52 basés sur l’aéroport de Fairford en Grande-Bretagne ont commencé à décoller. Ces appareils peuvent transporter 27 tonnes de bombes. Les spécialistes estiment qu’il leur faut un délai d’environ six heures pour atteindre l’Irak.
Dès le début de soirée, jeudi, l’armée américaine a commencé à préparer le terrain pour l’intervention terrestre de ses forces. Quelque trois cent coups de canon et des tirs de lance-roquettes ont été effectués avant que les troupes ne s’engagent sur un terrain déminé au préalable. Ce sont les hommes, les chars et les véhicules blindés de la 3ème division d’infanterie et du 1er corps de Marines qui ont pénétré les premiers sur le sol irakien et ont avancé d’une dizaine de kilomètres au-delà de la zone démilitarisée. Les premières images des colonnes de véhicules américains avançant vers le nord ont commencé à abreuver les télévisions internationales dans la nuit de jeudi à vendredi. Certaines sources évoquent maintenant une avancée de 150 kilomètres.

Les soldats n’ont, semble-t-il, pas rencontré une forte résistance de la part des militaires irakiens dans un premier temps. Et l’armée américaine a même déclaré que 25 d’entre eux avait préféré se rendre, à l’arrivée d’un corps de Marines qui avait franchi la frontière jeudi soir. La stratégie américaine compte beaucoup sur les redditions et de nombreuses opérations de propagande, par tracts ou messages radio, ont été menées ces dernières semaines pour inciter les militaires irakiens à ne pas résister et à changer de camp.

L’agence de presse du Koweït Kuna a déclaré que les forces américano-britanniques avaient pris la ville d’Oum Qasr, non loin de la frontière koweïtienne. Ce port, seul débouché du pays sur le Golfe, a une très grande importance stratégique. Les autorités irakiennes ont tout de suite démenti qu’il était passé aux mains des Américains. Il semble que les forces américano-britanniques sont, en effet, arrivées à Oum Qasr mais qu'elles se heurtent à la résistance des soldats irakiens.

Le crash d’un hélicoptère tue des soldats américains et britanniques

Le deuxième objectif immédiat des forces de la coalition menée par les Etats-Unis est la ville de Bassorah, elle aussi située au sud du pays, autour de laquelle des puits de pétrole seraient en feu. D’après le quotidien britannique Times, des Royal Marines auraient d’ailleurs mené un assaut amphibie dans la péninsule de Fao, au sud-est de cette ville. Un officier britannique a affirmé vendredi matin que les stations de pompage de pétrole de Fao étaient dorénavant sous le contrôle de ses troupes.

Des responsables israéliens ont d’autre part affirmé que des forces spéciales américaines opéraient à l’ouest de l’Irak, dans la zone à partir de laquelle Bagdad pourrait tirer des missiles sur l’Etat hébreu.

Les informations sur l’état d’avancement exact des troupes américano-britanniques sur le terrain, leurs conditions de progression et les différentes opérations menées dans le pays sont pour le moment difficile à vérifier, les états-majors britannique et américain ayant décidé d’imposer un black-out.

De la même manière, aucune source indépendante n’a confirmé jusqu’à présent les informations publiées par le Washington Post sur le fait que Saddam Hussein se trouvait bel et bien dans l’un des bâtiments pilonnés dans la nuit de mercredi à jeudi. Les informateurs du quotidien, des «responsables gouvernementaux» ne pouvant préciser si le Raïs était blessé, mort ou avait échappé aux bombardements. Le ministre de l'Information irakien Mohamed Saïd Al-Sahhaf a quant à lui déclaré, vendredi matin, que Saddam Hussein et sa famille «ont survécu» aux raids effectués sur sa résidence.

Des bombardements ont, par contre, été observés durant la nuit de jeudi à vendredi à Bagdad. Ils ont frappé notamment des bâtiments proche des palais présidentiels de Saddam Hussein. Malgré les raids, Bagdad est restée illuminée toute la nuit. La province de Ninive et la ville de Mossoul, au nord près de la zone autonome kurde, ont elles aussi été pilonnées d’après le témoignage de journalistes de la chaîne de télévision Al Jazira et de l’Agence France Presse qui ont entendu des explosions et vu le sillage d’avions dans le ciel de Mossoul. Il s’agit d’un autre point stratégique pour les Etats-Unis car, après le refus turc d’autoriser un déploiement de troupes sur son territoire, cette ville, si elle était conquise, pourrait offrir une possibilité de prendre les forces du régime de Bagdad en tenaille en attaquant par le nord.

Cette guerre contre l’Irak a aussi fait ses premières victimes. Jeudi, un civil irakien est décédé. Bagdad a annoncé la perte de quatre soldats. Le crash d’un hélicoptère qui semble être dû à un accident plutôt qu’à un tir hostile, à 15 kilomètres au sud de la frontière entre le Koweït et l’Irak, a provoqué la mort de 4 soldats américains et 8 britanniques.



par Valérie  Gas

Article publié le 21/03/2003