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Guerre en Irak

Bagdad : une nuit de bombardements massifs

Vendredi soir une vague de bombardements intenses s’est abattue sur Bagdad, Kirkouk et Mossoul. «La guerre aérienne a commencé» a lancé le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld. Dans le sud, les forces terrestres approchent de Bassorah.
«La guerre aérienne a commencé» a déclaré vendredi soir Donald Rumsfeld au cours d’une conférence de presse au Pentagone. Le secrétaire américain à la Défense a indiqué que «plusieurs centaines de cibles» devaient être bombardées dans les prochaines heures. Il s’exprimait alors que les premiers missiles tombaient sur Bagdad. Une série de très fortes explosions a été entendue dans la capitale irakienne et a embrasé le ciel dans la nuit. Parmi les cibles figurait le principal palais présidentiel de Saddam Hussein qui était en flammes vendredi soir. Selon le contre-amiral Moffit qui commande le porte-avion américain Kitty Hawk, quelque 320 missiles de croisières ont été tirés en début de nuit vendredi soir sur Bagdad et ses environs. Des bombardiers stratégiques B52 avaient décollé de leur base en Angleterre vendredi matin et auraient pu participer à cette phase des opérations militaires.

«Aucune force au monde ne nous vaincra», a lancé le ministre irakien de la Défense, Sultan Hachem Ahmad, au moment où son homologue américain tenanit sa conférence de presse et alors que les bombes tombaient sur Bagdad. Il a dénoncé «les mensonges de l’ennemi» et salué «la résistance des forces irakiennes».

Mossoul, au nord, a été la cible de bombardements, rapporte le correspondant de la chaîne qatariote Al Jazira dans cette ville à majorité kurde qui est sous le contrôle des autorités de Bagdad. Par ailleurs des tirs de DCA et des bombardements ont également été signalés dans la ville de Kirkouk, toujours dans le nord de l’Irak.

Des combats ont toujours lieu à Oum Qasr, rapporte Lucas Menget, l’envoyé spécial de RFI dans le sud de l’Irak. Des commandos britanniques et américains se sont déployés dans la zone portuaire mais des affrontements ont toujours lieu par endroits. Oum Qasr est le seul port en eaux profondes dont dispose l'Irak. A quelques kilomètres de là, la péninsule de Fao abrite l'un des principaux terminaux pétroliers du pays. Ces installations sont passées sous le contrôle des forces britanniques si l'on en croit le ministre britannique de la Défense, Geoff Hoon qui parle de "succès significatif". Une affirmation contestée par le ministre irakien de la Défense qui assure que ses hommes tiennent toujours la péninsule de Fao et la ville d’Oum Qasr en dépit des combats qui ont opposé les forces irakiennes à celles de la coalition américano-britannique.

Un deuxième mort américain au combat a indiqué l’armé américaine dans la soirée de vendredi. Le soldat est tombé lors des combats dans la ville d’Oum Qasr. Le premier mort américain au combat appartenait lui aussi au corps des Marines. Il a succombé lors de combats visant à prendre le contrôle d’une station de pompage pétrolier dans le sud irakien.

Les forces américano-britanniques sont «aux portes de Bassorah», a affirmé vendredi soir le chef d’état-major interarmes britannique, l’amiral Boyce. Il a par ailleurs déclaré que les forces irakiennes avaient incendié 7 puits de pétrole dans cette région du sud de l’Irak. Un peu plus tôt, le ministre britannique de la Défense avait fait état d’une évaluation allant «jusqu’à 30 puits de pétrole incendiés».

600 soldats irakiens ont été faits prisonniers par les Marines selon un officier du corps des Marines qui s’est exprimé sous couvert de l’anonymat devant un journaliste de l’AFP.

Une percée de 160 km à l’intérieur de l’Irak aurait été effectuée par les forces américaines et britanniques, selon le chef d’état-major américain, Richard Myers. Il a estimé que les puits de pétrole situés dans le sud de l’Irak devraient passer sous le contrôle des soldats de la coalition dans les prochaines 24 heures.

Dans l’ouest de l’Irak, des aéroports sont tenus par les Américains, indique le chef d’état-major interarmes américain. La chaîne de télévision CNN affirme qu’il s’agit de deux pistes d’aérodrome situées en plein désert à proximité de la frontière jordanienne.

L’Iran demande aux Américains de ne plus violer son espace aérien. Les autorités de Téhéran dénoncent l’entrée dans leur espace aérien d’avions militaires américains. Une bombe lâchée près de la ville d’Abadan, toute proche de la frontière irakienne et de la ville de Bassorah a fait deux blessés selon la télévision de Téhéran.



par Philippe  Couve

Article publié le 21/03/2003