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Guerre en Irak

Américains et Britanniques prennent pied au Sud et à l'Ouest

Près de 24 heures après leur entrée sur le territoire irakien, les forces américaines et britanniques se sont emparées de plusieurs positions dans l'ouest de l'Irak près de la frontière jordanienne et dans le sud du pays où des combats ont lieu dans la région de Bassorah.
Nouvelle alerte aérienne à Bagdad où les sirènes ont retenti vendredi soir peu après 17h00 (temps universel).

Au sud de l'Irak, le port d'Oum Qasr est en partie controlé par des commandos des forces britanniques et américaines rapporte l'envoyé spécial de RFI, Lucas Menget qui a pu se rendre dans la zone portuaire. En revanche, toujours selon l'envoyé spécial de RFI, des combats se poursuivent dans certaines parties de la ville. Officiellement selon les militaires de la coalition américano-britannique, des opérations de "sécurisation" de la zone sont en cours. Oum Qasr est le seul port en eaux profondes dont dispose l'Irak. A quelques kilomètres de là, la péninsule de Fao abrite l'un des principaux terminaux pétroliers du pays. Ces installations sont passées sous le contrôle des forces britanniques si l'on en croit le ministre britannique de la Défense, Geoff Hoon qui parle de "succès significatif".

La ville de Bassorah, à une cinquantaine de kilomètres d'Oum Qasr doit, selon toute vraisemblance constituer le prochain objectif des forces américano-britanniques dans la région qui progressent dans la direction de la grande ville, à majorité chiite, du sud de l'Irak. Vendredi soir, des éléments des forces américano-britanniques se trouvaient "dans les faubourgs de Bassorah", selon le chef d'état-major interarmes britannique.

Aucune confirmation indépendante de l'incendie de puits de pétrole n'était disponible en fin de journée vendredi. L'information donnée jeudi soir par le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, a été reprise par des sources koweitiennes puis par le ministre de la Défense britannique, Geoff Hoon, qui a estimé vendredi que "jusqu'à 30 puits de pétrole ont été délibérement incendiés". Une "estimation" revue à la baisse quelques heures plus tard par le chef d'état-major interarmes britannique, l'amiral Michael Boyce, qui a déclaré que "seulement 7 puits de pétrole ont été incendiés".

Dans l'ouest de l'Irak, des chars américains auraient atteint les aérodromes baptisés "H1" et "H2" à quelques dizaines de kilomètres de la frontière jordanienne selon la chaîne de télévision américaine CNN. Ces chars ont effectué une percée à travers le désert à partir du Koweït. Les unités d'infanterie n'ont apparemment pas rencontré de résistance. Des images diffusées en continu sur les chaînes de télévision américaines ont montré tout au long de la journée de vendredi la "chevauchée" des véhicules blindés à travers le désert dans le sud-ouest irakien.

Saddam Hussein est apparu à la télévision vendredi soir en compagnie de son fils Qoussaï et du ministre irakien de la Défense. Aucune précision n'a été donnée par la télévision officielle irakienne sur le contenu des discussions. On ignore également à quelle date les images ont pu être filmées. La diffusion semble en tout cas répondre aux rumeurs indiquant que Saddam Hussein aurait été blessé. Des rumeurs démenties par le porte-parole de la Maison Blanche à Washington. Par ailleurs, la CIA a fait savoir qu'elle estimait que l'enregistrement de Saddam Hussein diffusé dans les minutes qui ont suivi le déclenchement des bombardements américains étaient "très probablement authentiques" sans que la date puisse en être précisée.

Un soldat américain a été tué au cours des combats. Les autorités militaires n'ont donné aucune indication sur les circonstances de sa mort.

Un hommage aux 8 soldats britanniques tués dans l'accident de leur hélicoptère jeudi soir au Koweit a été rendu par Tony Blair à l'issue du sommet européen de Bruxelles. Quatre soldats américains ont également trouvé la mort dans cet accident.

Des redditions de soldats irakiens auraient eu lieu devant l'avancée des forces américano-britanniques, ont affirmé plusieurs sources de la coalition. Des images diffusées par les télévisions américaines ont montré des hommes en uniformes se rendant à des soldats américains. "Ce ne sont pas des soldats irakiens" a démenti le ministre irakien de l'Information à Bagdad. Les autorités irakiennes ont par ailleurs affirmé que si elles faisaient des prisonniers parmi les militaires de la coalition, ils seraient considérés comme des "mercenaires et des criminels de guerre" sans pouvoir bénéficier des conventions internationales.

CNN expulsée de Bagdad par les autorités irakiennes. L'équipe de la chaîne d'information en continu américaine a été expulsée de la capitale irakienne. Au cours de la guerre du Golfe en 1991, CNN avait été la seule chaîne de télévision autorisée à rester en Irak après le début des bombardements.



par Philippe  Couve

Article publié le 21/03/2003