Irak
Revers diplomatiques pour les Etats-Unis
Le président américain Bush a beau affirmer que les opérations militaires en Irak font des progrès, son intervention ne rencontre pas, sur le plan diplomatique, les succès espérés. Les anti-guerre maintiennent leur position et les pays favorables aux Etats-Unis marquent des limites à leur soutien.
Si George W. Bush escomptait que les pays opposés à une intervention militaire en Irak se résoudraient au fait accompli, il s’est trompé. Même son affirmation que les opérations sur le terrain sont en progrès et que la tâche des Américains ne sera terminée en Irak qu’une fois la démocratie instaurée n’a pas levé les oppositions. Le président américain a bien précisé son objectif: «éliminer les armes de destruction massive et libérer les Irakiens pour qu’ils puissent vivre dans une société d’espoir, démocratique et en paix avec ses voisins».
En attendant ce jour, les difficultés diplomatiques s’accumulent. La Turquie s’y est reprise à deux fois pour voter au parlement l’ouverture de son espace aérien aux bombardiers américains en route pour l’Irak. Elle a ensuite lié ouvertement cette autorisation à l’envoi de soldats turcs dans le Nord de l’Irak pour faire face à toute revendication d’indépendance des Kurdes qui contrôlent cette région frontalière de la Turquie. Les négociations entre Etats-Unis et Turquie sur ce point délicat se sont poursuivies vendredi soir au grand dam des Américains et à la «fureur» de Colin Powell. La Turquie, après avoir cédé sur l'ouverture de son espace aérien, a décidé de passer outre l'opposition des Américains et annoncé que ses troupes allaient pénétrer dans le Nord de l'Irak.
Quant à la requête des Etats-Unis aux gouvernements du monde entier de fermer les ambassades et représentations diplomatiques irakiennes et d’expulser les diplomates irakiens, elle s’est heurtée à des refus plus ou moins secs. Ceux de la France, de la Russie ou de l’Allemagne, chefs de file de l’opposition à une intervention militaire en Irak n’ont pas surpris. Mais le président polonais Aleksander Kwasniewski, dont le pays figure parmi les 41 Etats qui soutiennent les Etats-Unis, a refusé ce geste manifestant un retrait de légitimité aux représentants du régime de Saddam Hussein. La Suède, les Pays-Bas, le Portugal, l’Algérie ont adopté la même attitude.
Jacques Chirac ne «désarme» pas
Pendant ce temps, les pays qui s’étaient opposés aux Etats-Unis avant le début des opérations militaires persistent dans la dénonciation d’une action illégitime et illégale. Le président russe Vladimir Poutine maintient que la décision de se lancer dans cette guerre est «lourde de conséquences difficilement prévisibles, notamment celle d’une montée de l’extrémisme». Il estime que ce conflit est «potentiellement dangereux pour d’autres régions du monde».
Le président français Jacques Chirac ne «désarme» pas non plus. Il rejette par avance toute résolution de l’ONU qui tendrait à légitimer, après coup, l’intervention américano-britannique, sortie de la légalité internationale, ou à donner à ces deux pays les pouvoirs d’administration de l’Irak après la cessation des combats. Pour Jacques Chirac, à l’issue du conflit et quel qu’en soit le résultat, il faudra reconstruire l’Irak et cette responsabilité n’incombe qu’aux Nations unies. La France se prononce pour le retour à la pleine souveraineté de l’Irak car «ses ressources appartiennent au pays et à lui seul».
En attendant ce jour, les difficultés diplomatiques s’accumulent. La Turquie s’y est reprise à deux fois pour voter au parlement l’ouverture de son espace aérien aux bombardiers américains en route pour l’Irak. Elle a ensuite lié ouvertement cette autorisation à l’envoi de soldats turcs dans le Nord de l’Irak pour faire face à toute revendication d’indépendance des Kurdes qui contrôlent cette région frontalière de la Turquie. Les négociations entre Etats-Unis et Turquie sur ce point délicat se sont poursuivies vendredi soir au grand dam des Américains et à la «fureur» de Colin Powell. La Turquie, après avoir cédé sur l'ouverture de son espace aérien, a décidé de passer outre l'opposition des Américains et annoncé que ses troupes allaient pénétrer dans le Nord de l'Irak.
Quant à la requête des Etats-Unis aux gouvernements du monde entier de fermer les ambassades et représentations diplomatiques irakiennes et d’expulser les diplomates irakiens, elle s’est heurtée à des refus plus ou moins secs. Ceux de la France, de la Russie ou de l’Allemagne, chefs de file de l’opposition à une intervention militaire en Irak n’ont pas surpris. Mais le président polonais Aleksander Kwasniewski, dont le pays figure parmi les 41 Etats qui soutiennent les Etats-Unis, a refusé ce geste manifestant un retrait de légitimité aux représentants du régime de Saddam Hussein. La Suède, les Pays-Bas, le Portugal, l’Algérie ont adopté la même attitude.
Jacques Chirac ne «désarme» pas
Pendant ce temps, les pays qui s’étaient opposés aux Etats-Unis avant le début des opérations militaires persistent dans la dénonciation d’une action illégitime et illégale. Le président russe Vladimir Poutine maintient que la décision de se lancer dans cette guerre est «lourde de conséquences difficilement prévisibles, notamment celle d’une montée de l’extrémisme». Il estime que ce conflit est «potentiellement dangereux pour d’autres régions du monde».
Le président français Jacques Chirac ne «désarme» pas non plus. Il rejette par avance toute résolution de l’ONU qui tendrait à légitimer, après coup, l’intervention américano-britannique, sortie de la légalité internationale, ou à donner à ces deux pays les pouvoirs d’administration de l’Irak après la cessation des combats. Pour Jacques Chirac, à l’issue du conflit et quel qu’en soit le résultat, il faudra reconstruire l’Irak et cette responsabilité n’incombe qu’aux Nations unies. La France se prononce pour le retour à la pleine souveraineté de l’Irak car «ses ressources appartiennent au pays et à lui seul».
par Francine Quentin
Article publié le 21/03/2003