Guerre en Irak
La bataille de Bagdad est imminente
Atteindre Bagdad le plus vite possible, prendre la ville et décapiter le régime, toute la stratégie militaire de la coalition américano-britannique est établie en fonction de cet objectif. Tommy Franks, le commandant en chef de l’opération «Liberté de l’Irak» a d’abord affirmé que, pour y parvenir, ses troupes allaient contourner les villes du sud du pays en vue de poursuivre plus vite leur avancée vers la capitale et éviter des combats sanglants. Mais cette ambition est difficile à tenir car dans chaque ville qu’ils traversent les soldats américains et britanniques sont obligés de mener des combats de plus en plus difficiles.
«Nous devrons probablement aller dans Bassorah et affronter toute résistance». Le capitaine Al Lockwood, porte-parole militaire britannique, a confirmé qu’il n’était désormais pas exclu d’essayer de prendre possession de la deuxième ville du pays autour de laquelle des forces britanniques sont positionnées depuis plusieurs jours. Alors qu’avant le week-end, Tommy Franks avait annoncé que Bassorah mais aussi les villes du sud de l’Irak en général, devaient être contournées, mardi cette cité était devenue «un objectif militaire», identifié par le colonel Chris Vernon de l’état major de campagne britannique.
Guerre psychologique ou réalité, Londres a affirmé qu’une tentative de soulèvement populaire, engagée après la capture par un commando britannique du responsable du parti Baas, serait en cours à Bassorah et qu’elle aurait été réprimée par les feddayin de la garde républicaine envoyés par Saddam Hussein. Cette information qui a été démentie par Bagdad, n’a pas pu être vérifiée par une source indépendante pour le moment. Si l’insurrection était réelle, cela alimenterait la propagande anglo-saxonne sur la libération de l’Irak mais cela obligerait aussi les troupes à intervenir pour porter secours aux populations exposées à des représailles. D’autant que Tony Blair, le Premier ministre britannique s’est engagé lors de son dernier discours à «ne pas laisser tomber» l’opposition irakienne. Donc à ne pas la laisser se faire massacrer par les milices de Saddam Hussein.
Comment éviter les combats urbains ?
Un autre facteur plaide en faveur d’une prise de contrôle de Bassorah : la situation humanitaire extrêmement critique dans laquelle se trouvent les populations de la ville, privées d’électricité et surtout d’eau depuis plusieurs jours. Le risque de propagation d’épidémies est aujourd’hui important. Et sans sécurisation de la zone, il sera impossible de tenir l’engagement de Tommy Franks d’acheminer une aide dès cette semaine. Dans le port d’Oum Qasr, seul débouché maritime du pays sur le Golfe, qui n’a pu être réellement contrôlé qu’après cinq jours de bataille, les premiers ravitaillement en eau et en médicaments viennent à peine d’arriver et le premier bateau d’aide humanitaire ne doit pas accoster avant jeudi.
Dans ce contexte, la stratégie de l’état-major américain consistant à éviter autant que possible avant l’attaque de Bagdad d’être entraîné par les troupes irakiennes sur le terrain des combats urbains, coûteux en hommes, est difficile à respecter. Les troupes américano-britanniques sont exposées à des combats violents aux abords de toutes les villes qu’elles traversent pour progresser vers Bagdad. A Nassiriya, à As-Chatra et à Najaf, les GI se sont heurtés à une très forte résistance. Les affrontements auraient déjà fait des centaines de morts. Pour s’imposer les soldats américano-britanniques sont obligés d’avoir recours aux forces aéroportées et au pilonnage des positions ennemies au risque de toucher les populations.
Préserver les civils pour faire une «guerre propre» et dans la mesure du possible populaire, comme le souhaitent les responsables américains, relève de plus en plus de la gageure. La résistance est forte et les populations beaucoup moins enclines que prévu à accueillir les Américains comme des libérateurs. Quant aux bombardements, ils semblent être moins ciblés au fil des jours. A Bagdad, mercredi matin des missiles sont tombés sur des quartiers populaires où ne se trouve aucune cible stratégique. Plusieurs personnes sont mortes dans ces explosions. S’agit-il d’une simple erreur ou de l’annonce d’un durcissement à l’approche de ce que l’on appelle déjà la bataille de Bagdad ?
Guerre psychologique ou réalité, Londres a affirmé qu’une tentative de soulèvement populaire, engagée après la capture par un commando britannique du responsable du parti Baas, serait en cours à Bassorah et qu’elle aurait été réprimée par les feddayin de la garde républicaine envoyés par Saddam Hussein. Cette information qui a été démentie par Bagdad, n’a pas pu être vérifiée par une source indépendante pour le moment. Si l’insurrection était réelle, cela alimenterait la propagande anglo-saxonne sur la libération de l’Irak mais cela obligerait aussi les troupes à intervenir pour porter secours aux populations exposées à des représailles. D’autant que Tony Blair, le Premier ministre britannique s’est engagé lors de son dernier discours à «ne pas laisser tomber» l’opposition irakienne. Donc à ne pas la laisser se faire massacrer par les milices de Saddam Hussein.
Comment éviter les combats urbains ?
Un autre facteur plaide en faveur d’une prise de contrôle de Bassorah : la situation humanitaire extrêmement critique dans laquelle se trouvent les populations de la ville, privées d’électricité et surtout d’eau depuis plusieurs jours. Le risque de propagation d’épidémies est aujourd’hui important. Et sans sécurisation de la zone, il sera impossible de tenir l’engagement de Tommy Franks d’acheminer une aide dès cette semaine. Dans le port d’Oum Qasr, seul débouché maritime du pays sur le Golfe, qui n’a pu être réellement contrôlé qu’après cinq jours de bataille, les premiers ravitaillement en eau et en médicaments viennent à peine d’arriver et le premier bateau d’aide humanitaire ne doit pas accoster avant jeudi.
Dans ce contexte, la stratégie de l’état-major américain consistant à éviter autant que possible avant l’attaque de Bagdad d’être entraîné par les troupes irakiennes sur le terrain des combats urbains, coûteux en hommes, est difficile à respecter. Les troupes américano-britanniques sont exposées à des combats violents aux abords de toutes les villes qu’elles traversent pour progresser vers Bagdad. A Nassiriya, à As-Chatra et à Najaf, les GI se sont heurtés à une très forte résistance. Les affrontements auraient déjà fait des centaines de morts. Pour s’imposer les soldats américano-britanniques sont obligés d’avoir recours aux forces aéroportées et au pilonnage des positions ennemies au risque de toucher les populations.
Préserver les civils pour faire une «guerre propre» et dans la mesure du possible populaire, comme le souhaitent les responsables américains, relève de plus en plus de la gageure. La résistance est forte et les populations beaucoup moins enclines que prévu à accueillir les Américains comme des libérateurs. Quant aux bombardements, ils semblent être moins ciblés au fil des jours. A Bagdad, mercredi matin des missiles sont tombés sur des quartiers populaires où ne se trouve aucune cible stratégique. Plusieurs personnes sont mortes dans ces explosions. S’agit-il d’une simple erreur ou de l’annonce d’un durcissement à l’approche de ce que l’on appelle déjà la bataille de Bagdad ?
par Valérie Gas
Article publié le 26/03/2003