Etats-Unis
Washington sur plusieurs fronts
L’administration Bush se veut omniprésente et le déclenchement de la guerre en Irak ne doit pas dans son esprit la détourner de son principal objectif, à savoir la lutte contre le terrorisme. Et c’est dans ce contexte qu’il faut sans doute comprendre l’opération militaire lancée jeudi en Afghanistan ou encore l’annonce de l’arrestation d’un membre présumé de l’organisation terroriste al-Qaïda. Washington, qui a toujours affirmé être capable d’agir sur plusieurs fronts, a en outre choisi de maintenir des manœuvres militaires en Corée du Sud, au risque d’accroître la tension avec le régime de Pyongyang.
Comme pour démentir leurs détracteurs qui affirmaient qu’une guerre contre l’Irak sans l’aval des Nations unies briserait la coalition internationale contre le terrorisme, les Etats-Unis ont déclenché dès jeudi, une heure avant les premières frappes contre le régime de Saddam Hussein, une vaste opération militaire dans le sud de l’Afghanistan. Un millier d’hommes y participent avec pour principal objectif l’arrestation de membres présumés de l’organisation terroriste al-Qaïda. Baptisée «Frappe vaillante», cette opération mobilise des hélicoptères d’attaque et des troupes au sol essentiellement américaines et se concentre sur les montagnes de Sami Ghar, à l’est de la ville de Kandahar, ancien fief des Taliban. «Notre cible compte un petit nombre de membres de l’organisation al-Qaïda mais la plupart appartient à la catégorie des Afghans qui soutiennent le terrorisme», a ainsi précisé le colonel Roger King en charge de l’opération. Il a toutefois souligné qu’«il n’y avait eu aucun contact avec l’ennemi en 24 heures». Après la débâcle du régime des Taliban, la plupart des combattants islamistes avaient trouvé refuge dans les zones tribales pakistanaises situées à la frontière de l’Afghanistan, un territoire qui n’est soumis à aucun contrôle.
Le déclenchement de l’opération «Frappe vaillante» n’est pas resté sans conséquence puisqu’au moins une douzaine de roquettes ont été tirées contre l’armée américaine, sans faire toutefois ni victime, ni dégât. Cette vague de tirs, dirigés contre trois bases américaines situées dans l’est et le sud de l’Afghanistan, constitue la plus importante attaque de ce genre depuis novembre 2002 et pourrait laisser entrevoir une recrudescence de la violence dans le pays. Les Nations unies ont d’ailleurs suspendu leurs activités «non essentielles» en Afghanistan où les mesures de sécurité ont été renforcées.
Si l’opération américaine en Afghanistan a coïncidé à une heure près avec les premières frappes contre l’Irak, le colonel King a tenu à préciser qu’il n’y avait «aucun rapport» entre ces deux événements. «C’est une coïncidence», a-t-il souligné en précisant que l’offensive dans la région de Kandahar «avait été planifiée depuis un certain temps, depuis deux mois». Quelques heures auparavant un haut responsable américain avait affirmé à Vienne que les Etats-Unis resteraient aussi longtemps que nécessaire en Afghanistan. «La guerre en Afghanistan n’est pas finie et les événements qui se bousculent ne détourneront pas notre attention de ce pays», avait-il notamment déclaré, en faisant explicitement référence à la guerre qui se préparait contre l’Irak. L’administration Bush a toujours affirmé qu’elle avait les capacités de se battre sur plusieurs fronts. En lançant une offensive dans l’ancien fief des Taliban, elle fait taire pour un temps ses détracteurs.
Coup de filet en Somalie
Les Etats-Unis ont en outre maintenu les manœuvres auxquelles ils participent annuellement aux côtés des autorités de Séoul. Plusieurs milliers de soldats américains et sud-coréens, appuyés par des bateaux de guerre et des avions, ont ainsi lancé vendredi une opération de débarquement dans le sud de la péninsule, au risque d’agacer le régime de Pyongyang. La veille le Pentagone avait promis de garder «un œil vigilant» sur la Corée du Nord pendant la guerre contre l’Irak, certains responsables américains ayant exprimé leur inquiétude face au déclenchement d’une nouvelle crise dans la région. Le département américain à la Défense, conscient de ce risque, a affirmé chercher à le réduire en déployant notamment des forces supplémentaires dans l’ouest du Pacifique et deux dizaines de bombardiers B-52 et B-1 ont été envoyés il y a quelques semaines sur l’île de Guam. Washington montre ainsi qu’elle n’a pas baissé sa garde dans la région malgré la guerre en Irak. L’administration américaine affirme toutefois, malgré les accusations de Pyongyang, qu’elle ne prépare aucune frappe préventive contre la Corée du Nord.
Avec le déclenchement de la guerre en Irak, les Etats-Unis s’attendent plus que jamais à une recrudescence de la menace terroriste. Les niveaux d’alerte sur le territoire américain sont en effet au maximum et le démantèlement des réseaux extrémistes demeurent donc aux yeux de Washington une priorité. Dans ce contexte, l’enlèvement en Somalie d’un membre présumé d’al-Qaïda apparaît comme une opération réussie. L’homme d’origine yéménite était hospitalisé à Mogadiscio pour une blessure par balle. Six Américains armés mais habillés en civil se seraient rendus mardi dans la capitale somalienne où ils auraient procédé à son enlèvement avant de le faire sortir du pays. Le suspect auraient ensuite été remis aux autorités kenyanes qui ont confirmé sa garde-à-vue dans le cadre d’une enquête sur les attentats en Afrique de l’Est. Interrogée sur l’implication d’agents américains dans l’interpellation de ce membre présumé d’al-Qaïda, la police kenyane s’est contentée d’affirmer que dans cette opération Nairobi avait travaillé conjointement avec les services américains.
Le déclenchement de l’opération «Frappe vaillante» n’est pas resté sans conséquence puisqu’au moins une douzaine de roquettes ont été tirées contre l’armée américaine, sans faire toutefois ni victime, ni dégât. Cette vague de tirs, dirigés contre trois bases américaines situées dans l’est et le sud de l’Afghanistan, constitue la plus importante attaque de ce genre depuis novembre 2002 et pourrait laisser entrevoir une recrudescence de la violence dans le pays. Les Nations unies ont d’ailleurs suspendu leurs activités «non essentielles» en Afghanistan où les mesures de sécurité ont été renforcées.
Si l’opération américaine en Afghanistan a coïncidé à une heure près avec les premières frappes contre l’Irak, le colonel King a tenu à préciser qu’il n’y avait «aucun rapport» entre ces deux événements. «C’est une coïncidence», a-t-il souligné en précisant que l’offensive dans la région de Kandahar «avait été planifiée depuis un certain temps, depuis deux mois». Quelques heures auparavant un haut responsable américain avait affirmé à Vienne que les Etats-Unis resteraient aussi longtemps que nécessaire en Afghanistan. «La guerre en Afghanistan n’est pas finie et les événements qui se bousculent ne détourneront pas notre attention de ce pays», avait-il notamment déclaré, en faisant explicitement référence à la guerre qui se préparait contre l’Irak. L’administration Bush a toujours affirmé qu’elle avait les capacités de se battre sur plusieurs fronts. En lançant une offensive dans l’ancien fief des Taliban, elle fait taire pour un temps ses détracteurs.
Coup de filet en Somalie
Les Etats-Unis ont en outre maintenu les manœuvres auxquelles ils participent annuellement aux côtés des autorités de Séoul. Plusieurs milliers de soldats américains et sud-coréens, appuyés par des bateaux de guerre et des avions, ont ainsi lancé vendredi une opération de débarquement dans le sud de la péninsule, au risque d’agacer le régime de Pyongyang. La veille le Pentagone avait promis de garder «un œil vigilant» sur la Corée du Nord pendant la guerre contre l’Irak, certains responsables américains ayant exprimé leur inquiétude face au déclenchement d’une nouvelle crise dans la région. Le département américain à la Défense, conscient de ce risque, a affirmé chercher à le réduire en déployant notamment des forces supplémentaires dans l’ouest du Pacifique et deux dizaines de bombardiers B-52 et B-1 ont été envoyés il y a quelques semaines sur l’île de Guam. Washington montre ainsi qu’elle n’a pas baissé sa garde dans la région malgré la guerre en Irak. L’administration américaine affirme toutefois, malgré les accusations de Pyongyang, qu’elle ne prépare aucune frappe préventive contre la Corée du Nord.
Avec le déclenchement de la guerre en Irak, les Etats-Unis s’attendent plus que jamais à une recrudescence de la menace terroriste. Les niveaux d’alerte sur le territoire américain sont en effet au maximum et le démantèlement des réseaux extrémistes demeurent donc aux yeux de Washington une priorité. Dans ce contexte, l’enlèvement en Somalie d’un membre présumé d’al-Qaïda apparaît comme une opération réussie. L’homme d’origine yéménite était hospitalisé à Mogadiscio pour une blessure par balle. Six Américains armés mais habillés en civil se seraient rendus mardi dans la capitale somalienne où ils auraient procédé à son enlèvement avant de le faire sortir du pays. Le suspect auraient ensuite été remis aux autorités kenyanes qui ont confirmé sa garde-à-vue dans le cadre d’une enquête sur les attentats en Afrique de l’Est. Interrogée sur l’implication d’agents américains dans l’interpellation de ce membre présumé d’al-Qaïda, la police kenyane s’est contentée d’affirmer que dans cette opération Nairobi avait travaillé conjointement avec les services américains.
par Mounia Daoudi
Article publié le 21/03/2003 Dernière mise à jour le 28/12/2005 à 13:44 TU