Chine
Les nouveaux dirigeants du gouvernement chinois
Au terme d’une semaine de session annuelle, les 3 000 membres de l’Assemblée nationale populaire ont fait connaître les visages du nouveau gouvernement qui va prendre les commandes de l’Etat Chinois pendant cinq ans.
De notre correspondant à Pékin
Hu Jintao, déjà élu secrétaire général du Parti communiste chinois en octobre dernier, a officiellement été élu président de la République. Jiang Zemin lui laisse la place, mais il a lui-même été reconduit à la tête de la toute-puissante Commission militaire, d’où il pourra continuer à gouverner en coulisses. Wen Jiabao, un fonctionnaire patient et discret, prend la place de Premier ministre de Zhu Rongji «l’homme au franc-parler».
Le nouveau gouvernement est avant tout un gouvernement de technocrates, qui ont pour la plupart une longue carrière dans l’administration et connaissent bien leurs dossiers. Sur les 28 ministres -dont deux femmes qui forment le nouveau gouvernement, on ne compte aucun personnage fort en couleur, ni aucune figure emblématique. Des ministres plus éduqués et plus jeunes que leurs prédécesseurs, sûrement aussi plus enclins à solliciter l’avis des experts, plutôt que de prendre des décisions de leur propre chef. C’est un gouvernement raisonnable, adapté à géré plutôt qu’à gouverner, selon les analystes. Parmi les membres de ce gouvernement, on retrouve de nombreux proches de Jiang Zemin. Des hommes de confiance qu’il a réussi à placer au détriment de la faction de Zhu Rongji. On remarque notamment la nomination de Zeng Qinghong à la vice-présidence.
Cet ancien bras droit de Jiang Zemin est perçu comme un contrepoids à Hu, au cas où il dévierait de la ligne imposée par son prédécesseur. On remarque aussi la nomination de Li Zhaoxing au poste de ministre des Affaires étrangères. Ancien ambassadeur à Washington, il est connu pour ses positions fermes envers les États-Unis. C’est lui qui a géré auprès de la Maison Blanche la crise diplomatique consécutive au bombardement de l’ambassade de Chine à Belgrade en 1999. C’est lui aussi qui avait mené de main de maître le dialogue avec George Bush lorsqu’un avion espion américain avait accroché un chasseur chinois en avril 2001. Après avoir été nommé lundi matin, Li a déclaré devant les 3 000 membres de l’assemblée, qu’il faut croiser les doigts pour la paix en Irak, en joignant le geste à la parole.
Priorité à l’économie
Ce nouveau gouvernement marque l’avènement de la realpolitik, qui doit concilier l’économie capitaliste avec un régime autoritaire, soumis au Parti communiste, et adapter les vieilles structures économiques aux lois du marché. Priorité à l’économie, c’est en substance le message de Wen Jia Bao, le nouveau Premier ministre chinois. Un nouveau ministère du Commerce a ainsi été créé cette année, chargé de gérer l’entrée dans l’OMC. Lors de la conférence de presse de clôture de l’assemblée nationale mardi matin, Wen Jiabao, a souligné l’ampleur des défis à venir pour son pays. «Le premier des problèmes majeurs auquel nous sommes confrontés, c’est la lenteur du développement des campagnes» a-t-il déclaré.
Le nombre de Chinois au-dessous du seuil de pauvreté s’élève désormais à 90 millions, pour la plupart des ruraux. La croissance économique très forte des dernières années -plus de 9% annuels depuis vingt ans- a surtout bénéficié aux villes, et l’écart entre provinces riches et pauvres ne cesse de s’accroître. Mais une croissance forte reste l’objectif du nouveau gouvernement. Wen Jiabao a insisté sur la restructuration du secteur public, actuellement très déficitaire. Il a également évoqué le problème du chômage, qui toucherait à présent près de 100 millions de personnes en Chine. Dans le domaine politique en revanche, le nouveau Premier ministre n’a annoncé aucune réforme majeure. Interrogé sur Taiwan, Wen Jia bao a enfin déclaré qu’il est favorable à «une reprise rapide du dialogue» avec Taipei, mais toujours à condition que l’île ne déclare pas son indépendance.
Pour sa part le président Hu Jintao, a déclaré qu’il fallait «donner toute sa portée à la démocratie», mais «sous la supervision du Parti communiste». Lui-même candidat unique élu avec plus de 99% des voix de l’Assemblée, il a répété que «seul le socialisme peut sauver la Chine, et seule l’économie de marché socialiste aux caractéristiques chinoises peut permettre à la Chine de se développer davantage».
Les nouveaux dirigeants du gouvernement chinois ont donc clairement posé les bases de leur mandat, c’est-à-dire la poursuite des réformes économiques, mais sans changement de régime politique.
Hu Jintao, déjà élu secrétaire général du Parti communiste chinois en octobre dernier, a officiellement été élu président de la République. Jiang Zemin lui laisse la place, mais il a lui-même été reconduit à la tête de la toute-puissante Commission militaire, d’où il pourra continuer à gouverner en coulisses. Wen Jiabao, un fonctionnaire patient et discret, prend la place de Premier ministre de Zhu Rongji «l’homme au franc-parler».
Le nouveau gouvernement est avant tout un gouvernement de technocrates, qui ont pour la plupart une longue carrière dans l’administration et connaissent bien leurs dossiers. Sur les 28 ministres -dont deux femmes qui forment le nouveau gouvernement, on ne compte aucun personnage fort en couleur, ni aucune figure emblématique. Des ministres plus éduqués et plus jeunes que leurs prédécesseurs, sûrement aussi plus enclins à solliciter l’avis des experts, plutôt que de prendre des décisions de leur propre chef. C’est un gouvernement raisonnable, adapté à géré plutôt qu’à gouverner, selon les analystes. Parmi les membres de ce gouvernement, on retrouve de nombreux proches de Jiang Zemin. Des hommes de confiance qu’il a réussi à placer au détriment de la faction de Zhu Rongji. On remarque notamment la nomination de Zeng Qinghong à la vice-présidence.
Cet ancien bras droit de Jiang Zemin est perçu comme un contrepoids à Hu, au cas où il dévierait de la ligne imposée par son prédécesseur. On remarque aussi la nomination de Li Zhaoxing au poste de ministre des Affaires étrangères. Ancien ambassadeur à Washington, il est connu pour ses positions fermes envers les États-Unis. C’est lui qui a géré auprès de la Maison Blanche la crise diplomatique consécutive au bombardement de l’ambassade de Chine à Belgrade en 1999. C’est lui aussi qui avait mené de main de maître le dialogue avec George Bush lorsqu’un avion espion américain avait accroché un chasseur chinois en avril 2001. Après avoir été nommé lundi matin, Li a déclaré devant les 3 000 membres de l’assemblée, qu’il faut croiser les doigts pour la paix en Irak, en joignant le geste à la parole.
Priorité à l’économie
Ce nouveau gouvernement marque l’avènement de la realpolitik, qui doit concilier l’économie capitaliste avec un régime autoritaire, soumis au Parti communiste, et adapter les vieilles structures économiques aux lois du marché. Priorité à l’économie, c’est en substance le message de Wen Jia Bao, le nouveau Premier ministre chinois. Un nouveau ministère du Commerce a ainsi été créé cette année, chargé de gérer l’entrée dans l’OMC. Lors de la conférence de presse de clôture de l’assemblée nationale mardi matin, Wen Jiabao, a souligné l’ampleur des défis à venir pour son pays. «Le premier des problèmes majeurs auquel nous sommes confrontés, c’est la lenteur du développement des campagnes» a-t-il déclaré.
Le nombre de Chinois au-dessous du seuil de pauvreté s’élève désormais à 90 millions, pour la plupart des ruraux. La croissance économique très forte des dernières années -plus de 9% annuels depuis vingt ans- a surtout bénéficié aux villes, et l’écart entre provinces riches et pauvres ne cesse de s’accroître. Mais une croissance forte reste l’objectif du nouveau gouvernement. Wen Jiabao a insisté sur la restructuration du secteur public, actuellement très déficitaire. Il a également évoqué le problème du chômage, qui toucherait à présent près de 100 millions de personnes en Chine. Dans le domaine politique en revanche, le nouveau Premier ministre n’a annoncé aucune réforme majeure. Interrogé sur Taiwan, Wen Jia bao a enfin déclaré qu’il est favorable à «une reprise rapide du dialogue» avec Taipei, mais toujours à condition que l’île ne déclare pas son indépendance.
Pour sa part le président Hu Jintao, a déclaré qu’il fallait «donner toute sa portée à la démocratie», mais «sous la supervision du Parti communiste». Lui-même candidat unique élu avec plus de 99% des voix de l’Assemblée, il a répété que «seul le socialisme peut sauver la Chine, et seule l’économie de marché socialiste aux caractéristiques chinoises peut permettre à la Chine de se développer davantage».
Les nouveaux dirigeants du gouvernement chinois ont donc clairement posé les bases de leur mandat, c’est-à-dire la poursuite des réformes économiques, mais sans changement de régime politique.
par Abel Segrétin
Article publié le 19/03/2003