Guerre en Irak
Des scènes de liesse et de pillage à Bagdad
Les forces américaines confortent leurs positions dans Bagdad, au lendemain de violents combats dans la capitale où de nombreux civils ont été tués, dont trois journalistes. Les marines sont désormais dans la grande banlieue chiite de la capitale, Saddam City, où des scènes de pillage ont été signalées. La présence de troupes américaines dans ce quartier ainsi que dans le secteur est de la capitale a donné lieu à des scènes de joie de la population, selon la télévision britannique. Au 21e jour de l’offensive, les organisations humanitaires lancent un cri d’alarme. Privés d’eau, d’électricité et de matériel, les hôpitaux commencent à être à bout de ressources, tandis que les Bagdadis tentent de fuir par centaines la capitale.
Dans leur avancée dans Bagdad, les marines sont entrés, sans rencontrer de résistance, à Saddam City, le principal faubourg chiite du nord-est de la capitale irakienne. La présence des troupes américaines dans ce secteur a donné lieu à des scènes de joie au sein de la population chiite. Les soldats américains qui ont traversé le quartier pauvre de Saddam City, avant de se diriger vers le centre à travers des quartiers plus huppés, ont été applaudi par une foule d’habitants chantant, dansant et jetant des fleurs au passage des marines.
Scènes de liesse mais également actes de pillage. A Saddam City, les habitants ont investi les commerces et des appartements pour y voler des meubles et de la nourriture. D'autres troupes progressent actuellement en plusieurs points vers le centre-ville, qui reste le théâtre de combats, notamment autour du pont proche du principal complexe présidentiel, sur la rive ouest du Tigre. A la périphérie, les troupes continuent leur déploiement pour encercler la ville.
La journée de mardi a été marquée par la mort de nombreux civils. La presse a également payé un lourd tribut. Deux journalistes ont succombé au tir d’un char américain sur l'hôtel Palestine où réside la majorité des correspondants étrangers. Le Pentagone a fait mention de tirs irakiens et invoqué le droit des militaires à l’autodéfense en se disant attristé par ces morts, vivement dénoncés dans le monde. Un correspondant de la chaîne Al-Jazira a été également tué mardi lors du bombardement de l’un des ses bureaux à Bagdad. La chaîne quatarienne a décidé de rapatrier toutes ses équipes de journalistes présents en Irak.
La presse endeuillée, les hôpitaux débordés
Impossible de chiffrer avec précision le nombre de victimes civiles, mais selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), les hôpitaux de Bagdad commencent à être débordés et à manquer de matériels et d’eau potable pour les soins d’urgence. En voiture, en pick-up, en minibus ou en camion, des Bagdadis par centaines cherchent à fuir par tous les moyens une capitale privée d’eau et d’électricité. Le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) évalue à 800 000 le nombre de déplacés irakiens. Un haut responsable de l’Onu, Benon Sevan, a demandé que les considérations politiques sur la guerre en Irak soient mises de côté afin qu’il soit possible de se concentrer sur l’aide humanitaire.
Les interrogations demeurent sur le sort de Saddam Hussein. Mort ou vivant, personne ne peut répondre clairement. Selon une information à prendre avec la plus grande prudence, le raïs et des deux fils auraient été tués lors d’un bombardement d’une cible-clé à Bagdad, dans le quartier Al Mansour. Si l’on en croit la presse britannique, les services de renseignement de Grande-Bretagne estiment que Saddam Hussein et ses deux fils ont survécu à cette attaque. Selon le Times, le président irakien a quitté le site, dans le quartier Al Mansour, peu avant que le bâtiment ne soit anéanti. «Nous pensons que (Saddam) est parti de la même façon qu'il est arrivé dans le secteur, par un réseau de tunnels ou en voiture», a déclaré un responsable des services de renseignement au quotidien.
Au sud, la bataille de Bassorah est terminée. Les forces britanniques qui ont pris le contrôle de la deuxième ville du pays, ont encore besoin de «quelques jours avant de pouvoir la déclarer sécurisée», a indiqué un porte-parole militaire britannique. Les royal marines qui devraient mettre en place une administration confiée à des personnalités locales, ont désormais un nouveau défi à relever : éviter les pillages et ramener l’ordre. Certains immeubles de la ville, comme le lycée technique et un grand hôtel ont été mis à sac, toute la journée de mardi, par des pillards sous le regard des soldats britanniques. Du côté des opérations au nord, les combattants kurdes et les forces américaines se seraient emparés d’une montagne stratégique surplombant la ville pétrolière de Mossoul. Parallèlement, les troupes de la coalition maintiennent la pression sur Tikrit, au nord de Bagdad, pour empêcher les forces irakiennes loyales à Saddam Hussein de parvenir jusqu'à la ville natale du président irakien, a indiqué mardi un haut responsable militaire américain.
La guerre continue, l’après-guerre ne fait que commencer. La reconstruction de l’Irak a été au centre des discussions de la rencontre Georges Bush-Tony Blair qui s’est tenue à Belfast. Les deux alliés se sont présentés soudés et ont promis aux Nations unis un «rôle vital» dans l’après-guerre, un rôle que Georges Bush entend limiter à l’humanitaire. Après ce mini-sommet à Belfast, c’est au tour du camp des opposants de la guerre de se réunir. La France, l’Allemagne et la Russie se retrouveront en fin de semaine à Saint-Petersbourg.
Scènes de liesse mais également actes de pillage. A Saddam City, les habitants ont investi les commerces et des appartements pour y voler des meubles et de la nourriture. D'autres troupes progressent actuellement en plusieurs points vers le centre-ville, qui reste le théâtre de combats, notamment autour du pont proche du principal complexe présidentiel, sur la rive ouest du Tigre. A la périphérie, les troupes continuent leur déploiement pour encercler la ville.
La journée de mardi a été marquée par la mort de nombreux civils. La presse a également payé un lourd tribut. Deux journalistes ont succombé au tir d’un char américain sur l'hôtel Palestine où réside la majorité des correspondants étrangers. Le Pentagone a fait mention de tirs irakiens et invoqué le droit des militaires à l’autodéfense en se disant attristé par ces morts, vivement dénoncés dans le monde. Un correspondant de la chaîne Al-Jazira a été également tué mardi lors du bombardement de l’un des ses bureaux à Bagdad. La chaîne quatarienne a décidé de rapatrier toutes ses équipes de journalistes présents en Irak.
La presse endeuillée, les hôpitaux débordés
Impossible de chiffrer avec précision le nombre de victimes civiles, mais selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), les hôpitaux de Bagdad commencent à être débordés et à manquer de matériels et d’eau potable pour les soins d’urgence. En voiture, en pick-up, en minibus ou en camion, des Bagdadis par centaines cherchent à fuir par tous les moyens une capitale privée d’eau et d’électricité. Le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) évalue à 800 000 le nombre de déplacés irakiens. Un haut responsable de l’Onu, Benon Sevan, a demandé que les considérations politiques sur la guerre en Irak soient mises de côté afin qu’il soit possible de se concentrer sur l’aide humanitaire.
Les interrogations demeurent sur le sort de Saddam Hussein. Mort ou vivant, personne ne peut répondre clairement. Selon une information à prendre avec la plus grande prudence, le raïs et des deux fils auraient été tués lors d’un bombardement d’une cible-clé à Bagdad, dans le quartier Al Mansour. Si l’on en croit la presse britannique, les services de renseignement de Grande-Bretagne estiment que Saddam Hussein et ses deux fils ont survécu à cette attaque. Selon le Times, le président irakien a quitté le site, dans le quartier Al Mansour, peu avant que le bâtiment ne soit anéanti. «Nous pensons que (Saddam) est parti de la même façon qu'il est arrivé dans le secteur, par un réseau de tunnels ou en voiture», a déclaré un responsable des services de renseignement au quotidien.
Au sud, la bataille de Bassorah est terminée. Les forces britanniques qui ont pris le contrôle de la deuxième ville du pays, ont encore besoin de «quelques jours avant de pouvoir la déclarer sécurisée», a indiqué un porte-parole militaire britannique. Les royal marines qui devraient mettre en place une administration confiée à des personnalités locales, ont désormais un nouveau défi à relever : éviter les pillages et ramener l’ordre. Certains immeubles de la ville, comme le lycée technique et un grand hôtel ont été mis à sac, toute la journée de mardi, par des pillards sous le regard des soldats britanniques. Du côté des opérations au nord, les combattants kurdes et les forces américaines se seraient emparés d’une montagne stratégique surplombant la ville pétrolière de Mossoul. Parallèlement, les troupes de la coalition maintiennent la pression sur Tikrit, au nord de Bagdad, pour empêcher les forces irakiennes loyales à Saddam Hussein de parvenir jusqu'à la ville natale du président irakien, a indiqué mardi un haut responsable militaire américain.
La guerre continue, l’après-guerre ne fait que commencer. La reconstruction de l’Irak a été au centre des discussions de la rencontre Georges Bush-Tony Blair qui s’est tenue à Belfast. Les deux alliés se sont présentés soudés et ont promis aux Nations unis un «rôle vital» dans l’après-guerre, un rôle que Georges Bush entend limiter à l’humanitaire. Après ce mini-sommet à Belfast, c’est au tour du camp des opposants de la guerre de se réunir. La France, l’Allemagne et la Russie se retrouveront en fin de semaine à Saint-Petersbourg.
par Myriam Berber
Article publié le 09/04/2003