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L''affaire Elf

Une affaire peut en cacher une autre

La caisse noire d’Elf aurait continué de fonctionner après le départ de Loïk Le Floch-Prigent selon Libération. Parmi les bénéficiaires présumés, Jean-Charles Marchiani, un proche de Charles Pasqua, et l’ex-ministre congolais du Pétrole.
Le journal Libération révèle aujourd'hui qu'un ancien préfet aurait distribué des commissions du groupe pétrolier à des dirigeants congolais. Des faits qui font l'objet d'une enquête judiciaire à Paris et à Genève. L'affaire remonte à 1996. A terme, elle pourrait impliquer l'équipe ayant succédé à Loïk le Floch-Prigent à la tête d'Elf.

Ces révélations surviennent alors que le procès a lieu devant le tribunal correctionnel de Paris. Vendredi dernier, le juge Renaud Van Ruymbeke a demandé un réquisitoire supplétif pour enquêter sur des rétro-commissions, payés par Elf Aquitaine à l'époque où la compagnie était présidée par Philippe Jaffré, le successeur de Loïk Le Floch-Prigent.

5 millions de dollars et une fondation au Liechtenstein

En 1996, un préfet de la République aurait perçu cinq millions de dollars de Rivunion, la caisse noire suisse du groupe pétrolier. Puis ce préfet, par le biais d'une fondation du Liechtenstein, aurait versé de l'argent au ministre congolais du pétrole, Benoit Koukébéné

Ce préfet, à l'époque en poste dans le Var, c'est Jean-Charles Marchiani, un proche de Charles Pasqua. Déjà impliqué dans plusieurs dossiers judiciaires, Charles Marchiani pourrait bientôt perdre son immunité de député européen. Sur ce point, la balle est maintenant dans le camp du Parlement de Strasbourg et du parquet de Paris. Ce dernier doit donner son feu vert au juge Van Ruymbeke, pour qu'il continue d'enquêter.

Il faudrait alors que Philippe Jaffré, l'ancien patron d'Elf, et son état-major de l’époque expliquent pourquoi ce système de commissions et de rétro-commissions a perduré.



par David  Servenay

Article publié le 08/04/2003