Guerre en Irak
L’offensive touche à sa fin
Avec la chute de Tikrit, les Etats-Unis annoncent la fin des opérations militaires majeures en Irak. A Bagdad, un début de normalisation est perceptible, la sécurité s’améliore avec l’apparition des premières patrouilles conjointes américano-irakiennes. La reconstruction de l’Irak ne fait, elle, que commencer, avec la première réunion politique de l’après-guerre à Nassiriya, dont l’objectif est de faire émerger une nouvelle autorité civile en quelques semaines.
Tikrit, le fief de Saddam Hussein aux mains des Américains: cette image scelle la fin de la conquête de l’Irak par les forces de la coalition. Située à 180 km au nord de Bagdad, le dernier bastion des militaires irakiens, Tikrit, est depuis lundi sous contrôle des marines, qui s’y sont emparés du palais présidentiel et ont lancé la chasse aux partisans de l’ancien régime. «Les opérations militaires les plus déterminantes s’achèvent. Les affrontements dans cette ville ont constitué les seuls combats notables au cours des dernières 24 heures», a déclaré le général Vincent Brooks au Commandement central (Centcom) au Qatar. Les forces américano-britanniques contrôlent à présent quasiment la totalité du territoire irakien, pour autant les Américains ne disent pas que la guerre est finie en Irak, un porte-parole du Centcom, le capitaine Frank Thorp, a jugé qu'il serait «prématuré de dire que la guerre est finie tant que la résistance se poursuit».
La journée de lundi a été marquée par quelques combats sporadiques à Tikrit, mais dans l’ensemble la situation est calme, quelques hélicoptères survolent la ville où s’il est toujours en vie, l’ancien président aurait pu se réfugier avec ses partisans les plus fidèles. A l’heure actuelle, l’incertitude plane toujours sur le sort de Saddam Hussein. Un demi-frère du raïs, Watban Ibrahim Hassan, ancien ministre de l'Intérieur, a été arrêté dimanche près de la frontière alors qu’il tentait de fuir en Syrie. De son côté, le conseiller scientifique de Saddam Hussein, le général Amer al-Saadi, qui avait été chargé de la coordination avec les inspecteurs en désarmement de l’Onu, s'est rendu samedi de son plein gré aux forces de la coalition. Un autre scientifique irakien, spécialiste nucléaire, Jaffar al-Jaffar s’est également rendu aux Américains.
Réapparition des policiers à Bagdad
Le Pentagone attend beaucoup des informations que peuvent révéler ces deux scientifiques. «Ils doivent connaître le programme nucléaire, la localisation des installations et matériels de nature nucléaire», a déclaré un responsable à Washington. Ces personnalités de l’ancien régime figurent sur la liste des 55 dirigeants irakiens recherchés «morts ou vifs» par la coalition. Reste que les hauts dignitaires qui constituaient la garde rapprochée -comme le vice-Premier ministre Tarek Aziz et les deux fils de Saddam Hussein, Oudaï et Qoussaï- sont encore introuvables.
Cinq jours après l'effondrement du régime irakien, la vie retrouve progressivement son cours normal à Bagdad, même si la capitale est toujours privée d’électricité et d’eau potable. Les embouteillages sont réapparus au centre-ville et les épiceries commencent à rouvrir. L'apparition des premiers policiers irakiens, en uniforme vert olive et coiffés d'un béret noir, a été favorablement accueillie dans les rues de Bagdad, où les premières voitures de police irakiennes, escortées par des militaires américains, ont commencé à patrouiller.
Avec la fin des engagements majeurs en Irak, les Etats-Unis ont commencé le rapatriement d’une partie de leur dispositif militaire et annoncé le départ prochain de deux des cinq porte-avions mouillant dans la région, le Kitty Hawk et le Constellation. Six chasseurs bombardiers furtifs F-117 ont déjà regagné le sol américain lundi soir.
Les combats finis, une nouvelle ère commence aujourd’hui en Irak, avec la première étape de la reconstruction du pays. Washington organise ce mardi à Nassiriya, grande ville chiite du sud, une réunion politique entre les mouvements de l’opposition irakienne et les principales figures américaines chargées d’administrer civilement l’Irak dans les prochaines semaines. Le général américain à la retraite Jay Garner, responsable de la mise en place de la future administration intérimaire, présidera la réunion de l'opposition irakienne à Nassiriya.
Dans une interview au New-York Times, Jay Garner déclare que sa mission pour remettre en place un système politique après la fin du régime de Saddam Hussein sera difficile et controversée. Un absent de taille: Ahmed Chalabi, chef du Conseil national irakien (CNI), qui bénéficie du soutien du Pentagone, mais inconnu des Irakiens de l’intérieur, a décidé de se faire représenter à Nassiriya, par un délégué de son parti. De son côté, le principal groupe d’opposition chiite, l’Assemblée suprême de la révolution islamique en Irak (Asrri), a fait savoir qu’elle ne participerait pas non plus à cette réunion, refusant par le voix de son numéro deux, Abdel Aziz al-Hakim de se «mettre sous la férule des Etats-Unis ou de tout autre pays, car cela n’est pas dans l’intérêt des Irakiens».
La journée de lundi a été marquée par quelques combats sporadiques à Tikrit, mais dans l’ensemble la situation est calme, quelques hélicoptères survolent la ville où s’il est toujours en vie, l’ancien président aurait pu se réfugier avec ses partisans les plus fidèles. A l’heure actuelle, l’incertitude plane toujours sur le sort de Saddam Hussein. Un demi-frère du raïs, Watban Ibrahim Hassan, ancien ministre de l'Intérieur, a été arrêté dimanche près de la frontière alors qu’il tentait de fuir en Syrie. De son côté, le conseiller scientifique de Saddam Hussein, le général Amer al-Saadi, qui avait été chargé de la coordination avec les inspecteurs en désarmement de l’Onu, s'est rendu samedi de son plein gré aux forces de la coalition. Un autre scientifique irakien, spécialiste nucléaire, Jaffar al-Jaffar s’est également rendu aux Américains.
Réapparition des policiers à Bagdad
Le Pentagone attend beaucoup des informations que peuvent révéler ces deux scientifiques. «Ils doivent connaître le programme nucléaire, la localisation des installations et matériels de nature nucléaire», a déclaré un responsable à Washington. Ces personnalités de l’ancien régime figurent sur la liste des 55 dirigeants irakiens recherchés «morts ou vifs» par la coalition. Reste que les hauts dignitaires qui constituaient la garde rapprochée -comme le vice-Premier ministre Tarek Aziz et les deux fils de Saddam Hussein, Oudaï et Qoussaï- sont encore introuvables.
Cinq jours après l'effondrement du régime irakien, la vie retrouve progressivement son cours normal à Bagdad, même si la capitale est toujours privée d’électricité et d’eau potable. Les embouteillages sont réapparus au centre-ville et les épiceries commencent à rouvrir. L'apparition des premiers policiers irakiens, en uniforme vert olive et coiffés d'un béret noir, a été favorablement accueillie dans les rues de Bagdad, où les premières voitures de police irakiennes, escortées par des militaires américains, ont commencé à patrouiller.
Avec la fin des engagements majeurs en Irak, les Etats-Unis ont commencé le rapatriement d’une partie de leur dispositif militaire et annoncé le départ prochain de deux des cinq porte-avions mouillant dans la région, le Kitty Hawk et le Constellation. Six chasseurs bombardiers furtifs F-117 ont déjà regagné le sol américain lundi soir.
Les combats finis, une nouvelle ère commence aujourd’hui en Irak, avec la première étape de la reconstruction du pays. Washington organise ce mardi à Nassiriya, grande ville chiite du sud, une réunion politique entre les mouvements de l’opposition irakienne et les principales figures américaines chargées d’administrer civilement l’Irak dans les prochaines semaines. Le général américain à la retraite Jay Garner, responsable de la mise en place de la future administration intérimaire, présidera la réunion de l'opposition irakienne à Nassiriya.
Dans une interview au New-York Times, Jay Garner déclare que sa mission pour remettre en place un système politique après la fin du régime de Saddam Hussein sera difficile et controversée. Un absent de taille: Ahmed Chalabi, chef du Conseil national irakien (CNI), qui bénéficie du soutien du Pentagone, mais inconnu des Irakiens de l’intérieur, a décidé de se faire représenter à Nassiriya, par un délégué de son parti. De son côté, le principal groupe d’opposition chiite, l’Assemblée suprême de la révolution islamique en Irak (Asrri), a fait savoir qu’elle ne participerait pas non plus à cette réunion, refusant par le voix de son numéro deux, Abdel Aziz al-Hakim de se «mettre sous la férule des Etats-Unis ou de tout autre pays, car cela n’est pas dans l’intérêt des Irakiens».
par Myriam Berber
Article publié le 15/04/2003