Liberia
Nouvelle faction rebelle au Libéria
Pendant que le LURD (Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie) continue son assaut contre Charles Taylor, un nouveau groupe rebelle vient d’émerger à l’est du pays tout juste à la frontière ivoirienne. Lourdement armés dans de nouveaux pick-ups au bord desquels sont montés des armes automatiques, ces nouveaux éléments apparemment venus de la Côte d’Ivoire, ont en une semaine pris le contrôle de la majeure partie de l’est du Liberia où la situation humanitaire est devenue du coup catastrophique.
De notre correspondant à Monrovia
Le jeudi 27 Mars très tôt le matin, la ville de Zwedru -capitale de la province de Grand Gedeh a l’est du pays- a été attaquée par des dissidents libériens. Une dizaine de pick-ups roulant à vive allure et pleins de combattants lourdement armés, sont rentrés dans la ville à 7h15. C’est au centre ville qu’ils ont ouvert le feu, et la riposte gouvernementale ne s’est pas fait attendre. La population prise de panique, a commencé à courir dans toutes les directions. Dans ce tumulte, plusieurs dizaines de civils sont morts par balle. Les combats ont duré toute la matinée de jeudi. La puissance de feu des rebelles a obligé les forces régulières à se retirer de la ville. Dans l’après midi, Zwedru a été entièrement capturé par les dissidents qui se sont par la suite livrés a des exactions ethniques. Dès le lendemain. Les rebelles se sont lancés à l’assaut de la ville portuaire de Harper à 150km de Zwedru, dans la province voisine de Sinoe.
En une semaine, ils ont réussi à prendre la quasi-totalité des villes qui séparent Zwedru et Harper. Les dissidents ne sont plus qu’à moins de 50 kilomètres de Harper, où le gouvernement a envoyé des renforts. Les rebelles qui ont attaqué Zwedru, sont les mêmes qui avaient le mois dernier, attaqué la ville de Toe’s Town toujours dans le Grand Gedeh non loin de la Côte d’Ivoire. Pour le Gouvernement libérien, ce sont des éléments du LURD combattant aux côtés des forces loyalistes ivoiriennes qui perpètrent ces attaques. Si c’est vrai que ces combattants libériens épaulent les forces régulières ivoiriennes, il n’est pas évident qu’ils soient du LURD. Les instances du LURD ont indiqué dans un communiqué qu’ils n’ont aucun lien avec ceux qui ont attaqué Zwedru. Ces derniers sont tous de l’ethnie Krahn qui est l’ethnie du feu Samuel Doe, ancien President libérien. Une ethnie dont la racine est en Cote d’Ivoire dans la région Guere, d’où les nouveaux dissidents sont venus pour attaquer le Liberia.
Intenses combats à l'est du pays
Deux Français travaillant pour Médecins Sans Frontières (MSF), avaient été faits prisonniers par les rebelles à Zwedru. C’est en Côte d’Ivoire qu’ils ont été relâchés. Selon de nouveaux témoignages, ce sont ces mêmes libériens qui servent de forces supplétives aux soldats ivoiriens. Ils sont armés et équipés par le gouvernement ivoirien qui semble par là, se venger du président libérien qu’Abidjan soupçonne d’avoir créé les deux mouvements rebelles dans l’ouest de la Côte d’Ivoire à savoir le MPIGO et le MJP. Un soupçon entériné par le récent rapport de l’organisation britannique de droits de l’homme, Global Witness. Cette organisation dit avoir des faits qui prouvent que le MPIGO et le MJP sont une création du chef de l’Etat libérien.
Comme à l’accoutumé, c’est la population civile qui fait les frais de ces intenses combats qui ont lieu à l'est du Liberia. Selon le chef de mission d’MSF France au Liberia, Pierre Mendiharat, son organisation est complètement coupé du reste du pays. MSF est sérieusement préoccupé par le sort des dizaines de milliers de réfugiés et personnes déplacées au Liberia, ainsi que les populations affectées par le renouvellement des combats. MSF demande que tout soit mis en oeuvre pour protéger les travailleurs humanitaires; expatriés et nationaux, afin que leurs opérations reprennent le plus tôt possible. «Si non, ce que nous allons assister au Liberia sera plus que catastrophique. Il n’y plus aucun médecin dans toutes ces zones affectées. Les déplacés et réfugiés sont livres à eux-mêmes dans une région ou la loi est celle des armes», a indiqué Pierre Mendiharat. Selon les statistiques de MSF, environ 75 000 personnes; tous des réfugiés ivoiriens et libériens retournés au bercail pour se mettre a l’abri de la guerre en Côte d’Ivoire. Tous ces personnes ensemble avec la population locale de la région frontalière, se retrouvent aujourd’hui sans assistance humanitaire.
Toute la région est inaccessible pour les organisations humanitaires. Les civils fuyant les combats à l’est du pays, ont commencé à arriver dans la capitale. Des vieilles personnes ne pouvant plus tenir le coup, sont transportées dans des brouettes. Ayant du mal a comprendre le monde dans lequel ils vivent, les enfants déplacés ont des regards énigmatiques autour de leurs mères qui semblent avoir perdu tout espoir. Les combats au centre du pays dans la ville stratégique de Gbarnga, ancien fief de Charles Taylor, ont déplacés 30 000 personnes selon les ONG. Cinquante mille autres personnes qui avaient précédemment fui les hostilités au nord pour aller au centre où ils vivaient dans des camps de déplacés, ont été bloqués par les récents combats. Les organisations humanitaires s’en inquiètent. La capitale du Liberia qui est aujourd’hui le seul lieu où le Gouvernement a ses autorités, est sur le point d’être surpeuplée. Tous ceux qui fuient les combats se dirigent vers la capitale parce qu’il n’y a pas d’autres opportunités.
Le jeudi 27 Mars très tôt le matin, la ville de Zwedru -capitale de la province de Grand Gedeh a l’est du pays- a été attaquée par des dissidents libériens. Une dizaine de pick-ups roulant à vive allure et pleins de combattants lourdement armés, sont rentrés dans la ville à 7h15. C’est au centre ville qu’ils ont ouvert le feu, et la riposte gouvernementale ne s’est pas fait attendre. La population prise de panique, a commencé à courir dans toutes les directions. Dans ce tumulte, plusieurs dizaines de civils sont morts par balle. Les combats ont duré toute la matinée de jeudi. La puissance de feu des rebelles a obligé les forces régulières à se retirer de la ville. Dans l’après midi, Zwedru a été entièrement capturé par les dissidents qui se sont par la suite livrés a des exactions ethniques. Dès le lendemain. Les rebelles se sont lancés à l’assaut de la ville portuaire de Harper à 150km de Zwedru, dans la province voisine de Sinoe.
En une semaine, ils ont réussi à prendre la quasi-totalité des villes qui séparent Zwedru et Harper. Les dissidents ne sont plus qu’à moins de 50 kilomètres de Harper, où le gouvernement a envoyé des renforts. Les rebelles qui ont attaqué Zwedru, sont les mêmes qui avaient le mois dernier, attaqué la ville de Toe’s Town toujours dans le Grand Gedeh non loin de la Côte d’Ivoire. Pour le Gouvernement libérien, ce sont des éléments du LURD combattant aux côtés des forces loyalistes ivoiriennes qui perpètrent ces attaques. Si c’est vrai que ces combattants libériens épaulent les forces régulières ivoiriennes, il n’est pas évident qu’ils soient du LURD. Les instances du LURD ont indiqué dans un communiqué qu’ils n’ont aucun lien avec ceux qui ont attaqué Zwedru. Ces derniers sont tous de l’ethnie Krahn qui est l’ethnie du feu Samuel Doe, ancien President libérien. Une ethnie dont la racine est en Cote d’Ivoire dans la région Guere, d’où les nouveaux dissidents sont venus pour attaquer le Liberia.
Intenses combats à l'est du pays
Deux Français travaillant pour Médecins Sans Frontières (MSF), avaient été faits prisonniers par les rebelles à Zwedru. C’est en Côte d’Ivoire qu’ils ont été relâchés. Selon de nouveaux témoignages, ce sont ces mêmes libériens qui servent de forces supplétives aux soldats ivoiriens. Ils sont armés et équipés par le gouvernement ivoirien qui semble par là, se venger du président libérien qu’Abidjan soupçonne d’avoir créé les deux mouvements rebelles dans l’ouest de la Côte d’Ivoire à savoir le MPIGO et le MJP. Un soupçon entériné par le récent rapport de l’organisation britannique de droits de l’homme, Global Witness. Cette organisation dit avoir des faits qui prouvent que le MPIGO et le MJP sont une création du chef de l’Etat libérien.
Comme à l’accoutumé, c’est la population civile qui fait les frais de ces intenses combats qui ont lieu à l'est du Liberia. Selon le chef de mission d’MSF France au Liberia, Pierre Mendiharat, son organisation est complètement coupé du reste du pays. MSF est sérieusement préoccupé par le sort des dizaines de milliers de réfugiés et personnes déplacées au Liberia, ainsi que les populations affectées par le renouvellement des combats. MSF demande que tout soit mis en oeuvre pour protéger les travailleurs humanitaires; expatriés et nationaux, afin que leurs opérations reprennent le plus tôt possible. «Si non, ce que nous allons assister au Liberia sera plus que catastrophique. Il n’y plus aucun médecin dans toutes ces zones affectées. Les déplacés et réfugiés sont livres à eux-mêmes dans une région ou la loi est celle des armes», a indiqué Pierre Mendiharat. Selon les statistiques de MSF, environ 75 000 personnes; tous des réfugiés ivoiriens et libériens retournés au bercail pour se mettre a l’abri de la guerre en Côte d’Ivoire. Tous ces personnes ensemble avec la population locale de la région frontalière, se retrouvent aujourd’hui sans assistance humanitaire.
Toute la région est inaccessible pour les organisations humanitaires. Les civils fuyant les combats à l’est du pays, ont commencé à arriver dans la capitale. Des vieilles personnes ne pouvant plus tenir le coup, sont transportées dans des brouettes. Ayant du mal a comprendre le monde dans lequel ils vivent, les enfants déplacés ont des regards énigmatiques autour de leurs mères qui semblent avoir perdu tout espoir. Les combats au centre du pays dans la ville stratégique de Gbarnga, ancien fief de Charles Taylor, ont déplacés 30 000 personnes selon les ONG. Cinquante mille autres personnes qui avaient précédemment fui les hostilités au nord pour aller au centre où ils vivaient dans des camps de déplacés, ont été bloqués par les récents combats. Les organisations humanitaires s’en inquiètent. La capitale du Liberia qui est aujourd’hui le seul lieu où le Gouvernement a ses autorités, est sur le point d’être surpeuplée. Tous ceux qui fuient les combats se dirigent vers la capitale parce qu’il n’y a pas d’autres opportunités.
Article publié le 05/04/2003