Politique française
Jean-Pierre Raffarin contre vents et marées
Le Premier ministre, qui voulait reprendre l'initiative, dans une vie politique française dominée par la position de Jacques Chirac sur la guerre en Irak, a quelque peu manqué son coup. L'audience réservée par les Français à son émission télévisée est restée médiocre. Les affirmations du Premier ministre selon lesquelles il ira jusqu'au bout des réformes promises ont plutôt entrainé le scepticisme.
Face à une opinion publique tournée vers la guerre en Irak, ou, plus prosaïquement, vers les grèves sporadiques des services publics, le Premier ministre voulait ramener au premier plan les préoccupations définies depuis bientôt un an à Matignon : décentralisation, retraites, réductions fiscales, réforme de l’Etat. Contraint de défendre sa place au soleil, contre un président de la République tout auréolé de ses prises de positions hostiles à la guerre en Irak, Jean-Pierre Raffarin tentait de reprendre la main. Trop tôt ou à contretemps ? L’émission télévisée à laquelle il a participé a fait moins d’audience que les autres chaînes hertziennes, les Français lui préférant une fiction policière et un magazine de reportages.
Atteint par la décision qui venait d’être rendue publique aux termes de laquelle le Conseil constitutionnel a invalidé une partie de la réforme électorale pour les régionales, Jean-Pierre Raffarin a joué l’apaisement. La disposition controversée obligeant les listes candidates à obtenir au moins 10% des électeurs inscrits pour participer au second tour sera ramenée à 10% des exprimés, seuil plus conforme à la tradition électorale française et au pluralisme.
En matière économique et sociale, le Premier ministre a réaffirmé qu’il irait jusqu’au bout des réformes en cours : retraites, sécurité sociale et réforme de l’Etat. Au soir d’une journée de grève des services publics relativement bien suivie pour protester contre la réforme des retraites, notamment dans la fonction publique, le Premier ministre a dit qu’il tiendrait bon et qu’en 2008 public et privé seraient harmonisés. Cela a incité des représentants de l’opposition et des organisations syndicales à lui promettre un bras de fer prochain sur ce thème.
Domaine réservé
Quant à la baisse promise des impôts, dans une conjoncture d’augmentation du chômage, le Premier ministre engage toute son autorité, y compris à l’égard du ministre des Finances Francis Mer qui s’était montré sceptique. Les impôts seront bien réduits en 2004, qu’on se le tienne pour dit. Ces baisses d’impôts pourraient prendre la forme de réductions ciblées pour favoriser les créations d’emplois. De son côté, l’Etat va faire un effort en gelant les dépenses publiques afin de réduire les déficits dont l’ampleur est une cause de conflit avec la Commission européenne, chargée de la discipline financière dans la zone euro.
Le Premier ministre est bien dans son rôle quand il s’agit de mener la vie politique, économique et sociale de la France. Mais Jean-Pierre Raffarin a également fait une incursion dans le domaine traditionnellement réservé au président de la République, la politique étrangère, ce qui lui a promptement été reproché. Il a affirmé que les Américains ont fait une triple erreur en Irak. Erreur morale, car il y avait une alternative à la guerre, erreur politique, car dangereuse à l’équilibre instable de la région et erreur stratégique dans la volonté des Etats- Unis de mener le monde. La fermeté de cette déclaration a été abondamment commentée. Elle est apparue à contre-courant des efforts engagés depuis plusieurs jours, tant du côté de Jacques Chirac que des autorités américaines, de relancer le dialogue perturbé entre les deux pays et de sceller la réconciliation d’une brouille causée par la guerre en Irak.
Atteint par la décision qui venait d’être rendue publique aux termes de laquelle le Conseil constitutionnel a invalidé une partie de la réforme électorale pour les régionales, Jean-Pierre Raffarin a joué l’apaisement. La disposition controversée obligeant les listes candidates à obtenir au moins 10% des électeurs inscrits pour participer au second tour sera ramenée à 10% des exprimés, seuil plus conforme à la tradition électorale française et au pluralisme.
En matière économique et sociale, le Premier ministre a réaffirmé qu’il irait jusqu’au bout des réformes en cours : retraites, sécurité sociale et réforme de l’Etat. Au soir d’une journée de grève des services publics relativement bien suivie pour protester contre la réforme des retraites, notamment dans la fonction publique, le Premier ministre a dit qu’il tiendrait bon et qu’en 2008 public et privé seraient harmonisés. Cela a incité des représentants de l’opposition et des organisations syndicales à lui promettre un bras de fer prochain sur ce thème.
Domaine réservé
Quant à la baisse promise des impôts, dans une conjoncture d’augmentation du chômage, le Premier ministre engage toute son autorité, y compris à l’égard du ministre des Finances Francis Mer qui s’était montré sceptique. Les impôts seront bien réduits en 2004, qu’on se le tienne pour dit. Ces baisses d’impôts pourraient prendre la forme de réductions ciblées pour favoriser les créations d’emplois. De son côté, l’Etat va faire un effort en gelant les dépenses publiques afin de réduire les déficits dont l’ampleur est une cause de conflit avec la Commission européenne, chargée de la discipline financière dans la zone euro.
Le Premier ministre est bien dans son rôle quand il s’agit de mener la vie politique, économique et sociale de la France. Mais Jean-Pierre Raffarin a également fait une incursion dans le domaine traditionnellement réservé au président de la République, la politique étrangère, ce qui lui a promptement été reproché. Il a affirmé que les Américains ont fait une triple erreur en Irak. Erreur morale, car il y avait une alternative à la guerre, erreur politique, car dangereuse à l’équilibre instable de la région et erreur stratégique dans la volonté des Etats- Unis de mener le monde. La fermeté de cette déclaration a été abondamment commentée. Elle est apparue à contre-courant des efforts engagés depuis plusieurs jours, tant du côté de Jacques Chirac que des autorités américaines, de relancer le dialogue perturbé entre les deux pays et de sceller la réconciliation d’une brouille causée par la guerre en Irak.
par Francine Quentin
Article publié le 04/04/2003