Reconstruction de l''Irak
L’Amérique reconstruit, l'UE se tait
L'administration américaine, par le biais de son agence USAID, a attribué un contrat de reconstruction à une entreprise américaine, Bechtel. Un contrat pouvant atteindre 680 millions de dollars, pour la réhabilitation et la reconstruction d'infrastructures irakiennes, y compris les centrales énergétiques et les systèmes d'alimentation en eau. Pour l'heure l'Union européenne se tait, alors qu'elle aurait juridiquement les moyens de s'opposer une main mise américaine.
Officiellement l'Union européenne vérifie la compatibilité des contrats signés par les Aaméricains avec les règles de l'OMC. Selon ces règles, les États-Unis, en tant que membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), devraient lancer des appels d'offre internationaux pour la reconstruction. Or l’USAID a déjà attribué au total 900 millions de dollars de contrats, uniquement à des entreprises américaines et sans ces appels d'offre. L'OMC fait savoir, de Genève, qu'elle attend d'être saisie d'une plainte, mais l'Europe reste étrangement muette.
Bien sûr, c'est le week-end de Pâques, les bureaux sont fermés pour quatre jours à Bruxelles mais surtout les Quinze se sont montrés politiquement divisés vis-à-vis des États-Unis dans la guerre. Économiquement, l'Europe est tout aussi morcelée : les pays qui ont soutenu Washington, Britanniques en tête, espèrent bien ne pas être oubliés et négocient en coulisse pour ne pas l'être. Les autres –France et en Allemagne en particulier– espèrent ne pas subir de sanctions pour ne pas avoir appuyé la coalition. Tous font donc profil bas, et Bruxelles répète à l'envi qu'une condamnation de l'attitude américaine aujourd'hui est prématurée, que la guerre continue sur le terrain. Une façon de masquer les divisions.
Sous-traitants des sociétés américaines
L’Europe à 25, célébrée mercredi et jeudi à Athènes, a semblé parler d’une seule voix: les adhérents et futurs adhérents de l’Union européenne ont réclamé en chœur que l'Onu joue un «rôle central» dans la reconstruction de l'Irak, l'UE s'engageant à tenir «un rôle significatif dans la reconstruction économique et politique du pays». Néanmoins plus de 130 sociétés polonaises ont officiellement posé leur candidature pour participer à la reconstruction en Irak. Même s’il ne s’agit pour la majeure partie que de contrats de sous-traitance pour le compte de sociétés américaines, ce n’est sans doute pas du côté des nouveaux adhérents que viendra la réunification de l’Europe sur ce sujet.
Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, présent à Athènes, a averti qu'il «ne saurait être question que l'Onu joue un rôle subalterne, sous l'autorité d'une puissance occupante, ni qu'elle accepte des responsabilités dont elle n'a pas les moyens de s'acquitter». Les États-Unis, eux, alimentent leur machine de guerre… économique.
Bien sûr, c'est le week-end de Pâques, les bureaux sont fermés pour quatre jours à Bruxelles mais surtout les Quinze se sont montrés politiquement divisés vis-à-vis des États-Unis dans la guerre. Économiquement, l'Europe est tout aussi morcelée : les pays qui ont soutenu Washington, Britanniques en tête, espèrent bien ne pas être oubliés et négocient en coulisse pour ne pas l'être. Les autres –France et en Allemagne en particulier– espèrent ne pas subir de sanctions pour ne pas avoir appuyé la coalition. Tous font donc profil bas, et Bruxelles répète à l'envi qu'une condamnation de l'attitude américaine aujourd'hui est prématurée, que la guerre continue sur le terrain. Une façon de masquer les divisions.
Sous-traitants des sociétés américaines
L’Europe à 25, célébrée mercredi et jeudi à Athènes, a semblé parler d’une seule voix: les adhérents et futurs adhérents de l’Union européenne ont réclamé en chœur que l'Onu joue un «rôle central» dans la reconstruction de l'Irak, l'UE s'engageant à tenir «un rôle significatif dans la reconstruction économique et politique du pays». Néanmoins plus de 130 sociétés polonaises ont officiellement posé leur candidature pour participer à la reconstruction en Irak. Même s’il ne s’agit pour la majeure partie que de contrats de sous-traitance pour le compte de sociétés américaines, ce n’est sans doute pas du côté des nouveaux adhérents que viendra la réunification de l’Europe sur ce sujet.
Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, présent à Athènes, a averti qu'il «ne saurait être question que l'Onu joue un rôle subalterne, sous l'autorité d'une puissance occupante, ni qu'elle accepte des responsabilités dont elle n'a pas les moyens de s'acquitter». Les États-Unis, eux, alimentent leur machine de guerre… économique.
par Annie Fave
Article publié le 18/04/2003