Côte d''Ivoire
Vers la reprise des échanges avec le voisin burkinabè
Une mission commerciale ivoirienne vient de se rendre au Burkina-Faso, marquant le début d’une normalisation des relations entre les deux pays, bloquées depuis le début de la guerre en Côte d’Ivoire.
De notre correspondant au Burkina Faso
Une mission commerciale ivoirienne conduite par le ministre du commerce Amadou Soumahoro et son collègue des PME Roger Banchi vient d’achever une tournée régionale qui l’a conduite à Niamey, Ouagadougou et Bamako. Objectif: reprendre avec les trois voisins du Sahel des relations commerciales, bloquées depuis le début de la guerre en Côte d’Ivoire. De loin la plus symbolique à cause de la tension entre Ouagadougou et Abidjan, l’étape burkinabè donne le sentiment d’un début de normalisation entre les deux pays.
«Nous venons au Burkina Faso à la demande du président ivoirien et du premier ministre du gouvernement de réconciliation pour porter un message très fort à nos frères et sœurs burkinabè qui tourne autour d’un seul mot: confiance!»: le ministre ivoirien du Commerce Amadou Soumahoro a résumé la mission commerciale qu’il a conduite au Burkina Faso. Le ministre, accompagné de son collègue des PME, était à la tête d’une forte délégation composée d’une quarantaine de personnes dont des hauts responsables douaniers et portuaires ainsi que de chefs d’entreprises. La plupart des secteurs économiques représentés subissent les répercussions de la guerre. C’est le cas du port d’Abidjan abandonné par les hommes d’affaires du Mali, du Niger et du Burkina qui se sont dirigés dès le début de l’insurrection vers Tema, Lomé ou Cotonou. «Nous avons connu depuis janvier jusqu’au début de la guerre en septembre, une croissance de 0,4%. Si cette croissance était maintenue, on serait à 18 millions de tonnes de marchandises en fin d’année. Ce qui nous positionnerait au rang du plus grand port d’Afrique après Durban. Cela a été freiné. Nous sommes aujourd’hui à 16,5 millions de tonnes alors qu’en 2001, nous avons réalisé 17,5 millions de tonnes», explique Marcel Gossio, directeur général du port d’Abidjan.
Décidé à relancer l’économie, le nouveau gouvernement de réconciliation souhaite voir reprendre rapidement les échanges avec les trois pays enclavés du nord. Le ministre Amadou Soumahoro qui a été reçu par le président Blaise Compaoré s’est livré volontiers à une séance d’explication de plusieurs heures à la Chambre de commerce de Ouagadougou avec les hommes d’affaires burkinabè qu’il souhaitait convaincre de reprendre la direction de la Côte d’ivoire et du port d’Abidjan. Devant des opérateurs économiques sceptiques, le ministre ivoirien du Commerce a annoncé la création d’un corridor partant d’Abidjan vers le nord et les pays voisins. Ce corridor devrait être sécurisé à la fois par les forces de l’ordre ivoiriennes, les troupes françaises, les forces de la Cedeao et les éléments des forces rebelles chargées, toutes les quatre, d’escorter les convois de camions.
Premiers signes de normalisation
Les milieux d’affaires du Burkina disent avoir pris note des bonnes intentions du gouvernement ivoirien. Et ils en ont profité pour réclamer la suppression de toutes les entraves à la fluidité du transport en Côte d’Ivoire. Le ministre ivoirien a promis la suppression de toutes sortes de barrage. «A quelque chose malheur est bon. Nous allons profiter de la situation actuelle pour mettre fin à tout ça», a lancé Amadou Soumahoro pour rassurer ses interlocuteurs. La réunion entre les deux parties avait comme un air de réconciliation. Les ministres Banchi et Soumahoro ont demandé «pardon» aux hommes d’affaires burkinabè dont certains préconisaient la réparation des préjudices qu’ils ont subis du fait des pertes occasionnées par les milliers de tonnes de marchandises restées bloquées au port d’Abidjan.
Finalement, la délégation ivoirienne semble avoir rétabli un pont entre la Côte d’Ivoire et le Burkina-Faso dont les rapports étaient plus que tendus depuis le 19 septembre, date de l’insurrection à Abidjan. Reste à attendre les premiers signes de la normalisation tant espérée par les hommes d’affaires pour juger de la sincérité des deux parties. L’un des premiers signes devrait être la reprise du trafic ferroviaire entre les deux capitales. Celle-ci reste conditionnée par l’ouverture de la frontière burkinabè fermée dès les premiers jours de la mutinerie. «Elle ne se fera pas avant que les autorités d’Abidjan ne lèvent le décret déclarant le nord ivoirien zone de guerre», prévient Moumouni Fabré, le ministre burkinabè de l’Administration territoriale. Un obstacle que le gouvernement ivoirien est prêt à examiner selon le ministre des transports. En tout cas, le directeur général de la société d’exploitation du chemin de fer qui relie les deux pays, Sitarail, a annoncé la reprise du trafic pour la mi-mai.
Une mission commerciale ivoirienne conduite par le ministre du commerce Amadou Soumahoro et son collègue des PME Roger Banchi vient d’achever une tournée régionale qui l’a conduite à Niamey, Ouagadougou et Bamako. Objectif: reprendre avec les trois voisins du Sahel des relations commerciales, bloquées depuis le début de la guerre en Côte d’Ivoire. De loin la plus symbolique à cause de la tension entre Ouagadougou et Abidjan, l’étape burkinabè donne le sentiment d’un début de normalisation entre les deux pays.
«Nous venons au Burkina Faso à la demande du président ivoirien et du premier ministre du gouvernement de réconciliation pour porter un message très fort à nos frères et sœurs burkinabè qui tourne autour d’un seul mot: confiance!»: le ministre ivoirien du Commerce Amadou Soumahoro a résumé la mission commerciale qu’il a conduite au Burkina Faso. Le ministre, accompagné de son collègue des PME, était à la tête d’une forte délégation composée d’une quarantaine de personnes dont des hauts responsables douaniers et portuaires ainsi que de chefs d’entreprises. La plupart des secteurs économiques représentés subissent les répercussions de la guerre. C’est le cas du port d’Abidjan abandonné par les hommes d’affaires du Mali, du Niger et du Burkina qui se sont dirigés dès le début de l’insurrection vers Tema, Lomé ou Cotonou. «Nous avons connu depuis janvier jusqu’au début de la guerre en septembre, une croissance de 0,4%. Si cette croissance était maintenue, on serait à 18 millions de tonnes de marchandises en fin d’année. Ce qui nous positionnerait au rang du plus grand port d’Afrique après Durban. Cela a été freiné. Nous sommes aujourd’hui à 16,5 millions de tonnes alors qu’en 2001, nous avons réalisé 17,5 millions de tonnes», explique Marcel Gossio, directeur général du port d’Abidjan.
Décidé à relancer l’économie, le nouveau gouvernement de réconciliation souhaite voir reprendre rapidement les échanges avec les trois pays enclavés du nord. Le ministre Amadou Soumahoro qui a été reçu par le président Blaise Compaoré s’est livré volontiers à une séance d’explication de plusieurs heures à la Chambre de commerce de Ouagadougou avec les hommes d’affaires burkinabè qu’il souhaitait convaincre de reprendre la direction de la Côte d’ivoire et du port d’Abidjan. Devant des opérateurs économiques sceptiques, le ministre ivoirien du Commerce a annoncé la création d’un corridor partant d’Abidjan vers le nord et les pays voisins. Ce corridor devrait être sécurisé à la fois par les forces de l’ordre ivoiriennes, les troupes françaises, les forces de la Cedeao et les éléments des forces rebelles chargées, toutes les quatre, d’escorter les convois de camions.
Premiers signes de normalisation
Les milieux d’affaires du Burkina disent avoir pris note des bonnes intentions du gouvernement ivoirien. Et ils en ont profité pour réclamer la suppression de toutes les entraves à la fluidité du transport en Côte d’Ivoire. Le ministre ivoirien a promis la suppression de toutes sortes de barrage. «A quelque chose malheur est bon. Nous allons profiter de la situation actuelle pour mettre fin à tout ça», a lancé Amadou Soumahoro pour rassurer ses interlocuteurs. La réunion entre les deux parties avait comme un air de réconciliation. Les ministres Banchi et Soumahoro ont demandé «pardon» aux hommes d’affaires burkinabè dont certains préconisaient la réparation des préjudices qu’ils ont subis du fait des pertes occasionnées par les milliers de tonnes de marchandises restées bloquées au port d’Abidjan.
Finalement, la délégation ivoirienne semble avoir rétabli un pont entre la Côte d’Ivoire et le Burkina-Faso dont les rapports étaient plus que tendus depuis le 19 septembre, date de l’insurrection à Abidjan. Reste à attendre les premiers signes de la normalisation tant espérée par les hommes d’affaires pour juger de la sincérité des deux parties. L’un des premiers signes devrait être la reprise du trafic ferroviaire entre les deux capitales. Celle-ci reste conditionnée par l’ouverture de la frontière burkinabè fermée dès les premiers jours de la mutinerie. «Elle ne se fera pas avant que les autorités d’Abidjan ne lèvent le décret déclarant le nord ivoirien zone de guerre», prévient Moumouni Fabré, le ministre burkinabè de l’Administration territoriale. Un obstacle que le gouvernement ivoirien est prêt à examiner selon le ministre des transports. En tout cas, le directeur général de la société d’exploitation du chemin de fer qui relie les deux pays, Sitarail, a annoncé la reprise du trafic pour la mi-mai.
par Alpha Barry
Article publié le 26/04/2003