Epidémie
SRAS : la liste noire s’allonge
L’Organisation mondiale de la Santé a décidé de mettre de nouvelles provinces chinoises et la ville de Toronto, au Canada, sur la liste des zones géographiques à éviter à cause du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). En attendant que les nouvelles s’améliorent sur le front de l’épidémie de pneumonie atypique -ce qui n’est pas du tout le cas pour le moment avec plus de 4 000 malades répertoriés et 250 décès-, tous les voyageurs qui devaient aller dans les régions à risque sont appelés à renoncer à leurs déplacements et de nombreuses manifestations sont annulées. Malgré ce contexte peu favorable, la Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin a décidé de se rendre, comme prévu, en Chine. Sa visite fait tout de même l’objet d’un certain nombre de mesures de précaution.
«Evités au Canada comme aux Etats-Unis, les Torontois se sentent de plus en plus comme des lépreux», s’est insurgé le quotidien local The Globe and Mail après la publication de la nouvelle recommandation formulée par l’OMS qui ajoute Toronto mais aussi Pékin et la province chinoise du Shanxi, à la liste des régions à risque à partir desquelles le SRAS semble se répandre. Déjà le 2 avril dernier, l’Organisation avait demandé de limiter les déplacements vers la province de Guangdong et Hong Kong en attendant une amélioration qui ne s’est pas produite. Loin d’assouplir les mesures, elle a donc au contraire décidé, trois semaines plus tard, d’étendre le dispositif de prévention.
Les informations recueillies par l’OMS sur le nombre de nouveaux cas, les chaînes de transmission du virus et les foyers d’infection, ont montré qu’un séjour à Toronto (où se trouvent la plupart des quelque 306 malades répertoriés au Canada) pouvait représenter un véritable risque. Il semble que la contamination y ait dépassé le cadre des groupes les plus exposés (personnel hospitalier, familles) mais aussi qu’un certain nombre de malades identifiés dans d’autres pays aient contracté l’infection pendant leur séjour dans la ville. Ces arguments n’ont pourtant pas réussi à convaincre le maire de Toronto qui s’est demandé comment une telle décision avait pu être prise alors que, pour lui, la situation sanitaire est meilleure qu’il y a un mois et que toutes les mesures nécessaires sont prises pour limiter la propagation de la maladie.
Coup dur pour Toronto
Il est vrai que la recommandation de l’OMS représente un véritable coup dur pour Toronto, grande ville d’affaires dans laquelle est réalisé environ un cinquième de la production économique du Canada et où le tourisme est un secteur d’activité très important. Les habitants de la ville sont aussi victimes de cette situation inédite. Crystal Cruises, une compagnie maritime qui organise des croisières de luxe, a par exemple décidé d’interdire aux passagers résidant à Toronto d’embarquer sur ses navires.
La Chine, qui figure en tête de liste des destinations à risque semble quant à elle accepter désormais l’ensemble des mesures prises au nom du principe de précaution dont elle pâtit néanmoins énormément sur le plan économique. Le Premier ministre Wen Jiabo a même déclaré que la lutte contre le SRAS était «une guerre du peuple». Il s’agit d’un véritable revirement de la position des autorités chinoises qui ont tenté de dissimuler pendant plusieurs semaines l’ampleur de l’épidémie partie il y a un mois et demi de la province de Guangdong. Pékin semble désormais avoir pris de bonnes résolutions et a annoncé la mise en place de mesures strictes pour limiter les déplacements de population et isoler les malades.
Dans ce contexte difficile et malgré les recommandations de l’OMS, le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin a décidé de braver le virus et a maintenu sa visite officielle en Chine pour le plus grand plaisir des autorités du pays qui ont déjà dû faire face à plusieurs annulations de poids comme celles du vice-président américain Dick Cheney ou du Premier ministre britannique Tony Blair. Le séjour de Jean-Pierre Raffarin est néanmoins restreint à la portion congrue. Il ne doit passer que trente heures sur place et l’étape de Shanghai a été annulée. La quasi-totalité des rencontres doivent avoir lieu dans le Grand Hall du Peuple et l’hôtel Palace de la capitale chinoise. Le seul déplacement en extérieur est prévu sur le chantier de l’Opéra de Pékin conçu par un architecte français. L’ensemble des membres de la délégation qui accompagnent le Premier ministre ont reçu des consignes d’hygiène très strictes et emportent dans leurs bagages des «kits» contenant tout le nécessaire pour se désinfecter et se protéger (masques, lingettes, savon sans eau…). La Chine est décidément un marché sur lequel les risques sont, malgré le SRAS, moins importants que les bénéfices escomptés.
Les informations recueillies par l’OMS sur le nombre de nouveaux cas, les chaînes de transmission du virus et les foyers d’infection, ont montré qu’un séjour à Toronto (où se trouvent la plupart des quelque 306 malades répertoriés au Canada) pouvait représenter un véritable risque. Il semble que la contamination y ait dépassé le cadre des groupes les plus exposés (personnel hospitalier, familles) mais aussi qu’un certain nombre de malades identifiés dans d’autres pays aient contracté l’infection pendant leur séjour dans la ville. Ces arguments n’ont pourtant pas réussi à convaincre le maire de Toronto qui s’est demandé comment une telle décision avait pu être prise alors que, pour lui, la situation sanitaire est meilleure qu’il y a un mois et que toutes les mesures nécessaires sont prises pour limiter la propagation de la maladie.
Coup dur pour Toronto
Il est vrai que la recommandation de l’OMS représente un véritable coup dur pour Toronto, grande ville d’affaires dans laquelle est réalisé environ un cinquième de la production économique du Canada et où le tourisme est un secteur d’activité très important. Les habitants de la ville sont aussi victimes de cette situation inédite. Crystal Cruises, une compagnie maritime qui organise des croisières de luxe, a par exemple décidé d’interdire aux passagers résidant à Toronto d’embarquer sur ses navires.
La Chine, qui figure en tête de liste des destinations à risque semble quant à elle accepter désormais l’ensemble des mesures prises au nom du principe de précaution dont elle pâtit néanmoins énormément sur le plan économique. Le Premier ministre Wen Jiabo a même déclaré que la lutte contre le SRAS était «une guerre du peuple». Il s’agit d’un véritable revirement de la position des autorités chinoises qui ont tenté de dissimuler pendant plusieurs semaines l’ampleur de l’épidémie partie il y a un mois et demi de la province de Guangdong. Pékin semble désormais avoir pris de bonnes résolutions et a annoncé la mise en place de mesures strictes pour limiter les déplacements de population et isoler les malades.
Dans ce contexte difficile et malgré les recommandations de l’OMS, le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin a décidé de braver le virus et a maintenu sa visite officielle en Chine pour le plus grand plaisir des autorités du pays qui ont déjà dû faire face à plusieurs annulations de poids comme celles du vice-président américain Dick Cheney ou du Premier ministre britannique Tony Blair. Le séjour de Jean-Pierre Raffarin est néanmoins restreint à la portion congrue. Il ne doit passer que trente heures sur place et l’étape de Shanghai a été annulée. La quasi-totalité des rencontres doivent avoir lieu dans le Grand Hall du Peuple et l’hôtel Palace de la capitale chinoise. Le seul déplacement en extérieur est prévu sur le chantier de l’Opéra de Pékin conçu par un architecte français. L’ensemble des membres de la délégation qui accompagnent le Premier ministre ont reçu des consignes d’hygiène très strictes et emportent dans leurs bagages des «kits» contenant tout le nécessaire pour se désinfecter et se protéger (masques, lingettes, savon sans eau…). La Chine est décidément un marché sur lequel les risques sont, malgré le SRAS, moins importants que les bénéfices escomptés.
par Valérie Gas
Article publié le 24/04/2003