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Musique sur Internet

Inquiétude autour de la cession d'Universal Music

Les rumeurs du rachat d’Universal Music (groupe Vivendi) par l’Américain Apple inquiètent le gouvernement. Son président Steve Jobs dément avoir fait une offre de reprise de la major. Le patron d’Apple laisse entendre qu’il cherche plutôt à lancer un service de téléchargement payant de musique en ligne.
La cession éventuelle d’Universal Music préoccupe le ministre français de la Culture et de la Communication. Jean-Jacques Aillagon vient d'écrire au président de Vivendi Universal, Jean-René Fourtou pour lui exprimer «sa vigilance» et «son souhait d’être informé de l’évolution du dossier Universal Music», selon des informations relayées, vendredi 18 avril, par le quotidien économique Les Echos.

Compte-tenu de l'importance de l'entreprise pour la vitalité de la création et la mise en valeur du patrimoine français, il n'est pas question, pour Jean-Jacques Aillagon, que cette vente obéisse à de strictes impératifs financiers, mais elle doit répondre à une véritable vision stratégique de Vivendi Universal (VU), rapporte Les Echos. Universal Music est considéré comme le plus gros des cinq leaders mondiaux de la musique, avec dans son catalogue notamment, des artistes français comme Johnny Halliday, Zazie, ou Florent Pagny.

Vivendi veut céder Universal Music pour un prix compris entre 6 et 7 milliards d’euros. Claude Bebéar, administrateur de VU, a confirmé cette information connue de tout le milieu financier. Jean-Marie Fourtou, le président du groupe VU a déjà beaucoup vendu pour désendetter son groupe et le projet de mettre sur le marché la branche musique est dans l’ordre des choses. En revanche, la candidature d’Apple est une surprise, un véritable changement de cap pour la firme à la pomme qui travaille actuellement dans le secteur informatique. Pourquoi une entreprise comme Apple voudrait débourser 6 milliards de dollars pour acheter Universal Music, plutôt que de se contenter de passer des accords commerciaux avec les maisons de disques ?

Un service de musique en ligne simple d’utilisation

En allusion aux rumeurs persistantes faisant état du rachat d’Universal Music, Steve Jobs, le patron d’Apple a déclaré n’avoir «jamais fait d’offre pour investir ou acheter une major musicale» dans un communiqué publié mercredi soir. Et le Wall Street Journal d’expliquer «Steve Jobs n’a pas formellement dit qu’Apple n’était pas en négociation avec Universal Music sur une offre potentielle. Il n’a pas non plus démenti qu’il était sur le point de faire une proposition de rachat».

Apple a de beaux projets. Ses ordinateurs, les Macs, au design futuriste, font rêver. Mais ses ventes ont baissé. Avec un chiffre d’affaires de 5,7 milliards de dollars, Apple représente environ 5% du parc informatique mondial. Rien ne prouve que ce soit suffisant pour mener seul une telle opération. De son côté, l’entourage de Steve Jobs insiste sur le fait que le patron d’Apple cherche en fait à avoir accès à du contenu musical plus qu’à acheter une maison de disques.

Seule certitude dans ce dossier, Apple s’apprête, selon la presse américaine, à lancer son propre service de musique en ligne. Apple aurait convaincu les cinq plus importantes majors de l’industrie musicale (Universal, Sony, Warner , BMG et EMI-Virgin) de lancer un nouveau service de téléchargement payant de musique en ligne. La mise en place de ce service pourrait être effective dès le mois prochain.



par Myriam  Berber

Article publié le 18/04/2003